3. Parcours actuel des femmes et notion de
réseau
3.1. Parcours des femmes
3.1.1. Données nationales
L'enquête périnatale de 2003 nous précise que
l'organisation du suivi de grossesse a subi des changements importants. (11)
Tout d'abord, le pourcentage de femmes, qui n'ont eu aucune
consultation dans la maternité où a lieu l'accouchement, a
légèrement augmenté passant de 6,5 % en 1998 à 8,3
% en 2003. Par ailleurs, on constate aussi que le nombre de femmes ayant fait
suivre leur grossesse entièrement par l'équipe responsable de
l'accouchement a diminué en cinq ans, passant de 44 % à 33,2 %.
En 2003, 9,1 % des femmes enceintes ont eu moins de sept consultations,
c'est-àdire moins que le nombre fixé par la loi pour une
grossesse à terme.
La préparation à la naissance a été
suivie par 24,9 % des multipares et 66,6 % des primipares, elle est devenue
moins fréquente entre 1998 et 2003 pour ces dernières.
3.1.2. En Midi-Pyrénées (12)
Une enquête menée par l'Observatoire
Régional de la Santé en Midi-Pyrénées (ORSMIP) a
étudié les modalités de suivi de grossesse afin de
vérifier si l'organisation actuelle de l'offre de soins et de services
permet aux femmes enceintes de bénéficier d'un projet de suivi de
grossesse et d'accouchement adapté à leur situation.
En effet, dans toutes les régions, ont
été mises en avant des préoccupations liées
à la situation démographique des professionnels de santé
créant des conditions d'exercice de plus en plus ardues et des
difficultés de plus en plus grandes pour les usagers (baisse du nombre
de maternités, pénuries de spécialistes).
Un des enjeux de la politique périnatale pour toutes
les régions de France est de mettre en place une organisation qui
garantisse un accès à des soins de qualité pour toutes les
femmes et les nouveaux nés.
En Midi-Pyrénées, 27 % des grossesses ont
été déclarées par un médecin
généraliste, 70 % par un gynécologue et 3 % par une
sage-femme. 5 % des femmes ont précisé qu'elles n'avaient pas pu
voir le professionnel qu'elles désiraient.
13 % n'ont pas pu bénéficier du nombre
recommandé de visites prénatales durant les deux premiers
trimestres ; elles sont de plus en plus nombreuses à être suivies
exclusivement par un médecin généraliste ou une sage-femme
et participent également moins à la préparation à
la naissance. Ce sont souvent des femmes en situation de
précarité et sans profession.
Ainsi, les patientes présentant une grossesse sans
risque associé, ne justifiant pas une prise en charge
hospitalière, se retrouvent en difficultés pour se faire suivre
et doivent consulter les professionnels exerçant en libéral. Or,
les recommandations du collège national des gynécologues et
obstétriciens français préconisent « un
redéploiement des grossesses à bas risque vers les sages-femmes
et les médecins généralistes et la réhabilitation
de la grossesse physiologique » « Il parait nécessaire de
définir des accords de bonne pratique précisant le rôle de
chacun dans le suivi de grossesse et développer des protocoles de suivi
commun. » (13) (14) (15)
Le médecin traitant, de premier recours, a donc
dorénavant un rôle essentiel dans l'orientation des femmes
enceintes. Pas toujours formé au suivi de la grossesse, il devrait
collaborer avec les autres professionnels pour permettre une prise en charge
optimale.
La sage-femme, spécialiste de la grossesse normale prend
ici toute son importance.
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