1.3. La Stratégie globale
Pour établir une Liste représentative et
équilibrée des biens du patrimoine mondial,
une Stratégie Globale a été
adoptée par le Comité du patrimoine mondial en 1994. Son objectif
est d'assurer que la Liste reflète bien la diversité culturelle
et naturelle des sites de valeur universelle exceptionnelle.
Ce processus stratégique repose sur trois phases :
l'identification des ressources du patrimoine ; l'évaluation des
propositions d'inscription sur la Liste du Patrimoine
Mondial ; la gestion de la conservation des sites du
Patrimoine Mondial1.
Dans le cadre de cette stratégie globale, des
études, des conférences et des séminaires régionaux
ont eu lieu en Afrique, dans la région du Pacifique, des pays arabes,
dans la région des Andes, les Caraïbes, l'Asie Centrale et l'Asie
du Sud-Est, dans le but de permettre aux professionnels de mieux cerner la
notion de patrimoine , d'identifier ses caractéristiques et de stimuler
les préparations des listes indicatives et de propositions
d'inscription sur la Liste du Patrimoine Mondial.
1.4. La Liste indicative
La convention stipule que "Chacun des Etats parties à
la Convention du
patrimoine mondial soumet, dans toute la mesure du
possible, au Comité du patrimoine mondial un inventaire des biens du
patrimoine culturel et naturel situés sur son territoire et susceptibles
d'être inscrits sur la liste [du patrimoine mondial] (...). Cet
inventaire, qui n'est pas considéré comme exhaustif, doit
comporter une documentation sur le lieu des biens en question et sur
l'intérêt qu'ils présentent" (Art. 11.1 de la
Convention du patrimoine mondial).
Cet "inventaire des biens", décrit dans la Convention
et dénommé liste indicative, permet de prévoir
les biens qu'un Etat partie peut soumettre pour inscription au cours des cinq
à dix années à venir. Les listes indicatives peuvent
être mises à jour à tout moment. Le Comité invite
les Etats parties à soumettre des listes indicatives conformément
aux Orientations devant guider la mise en oeuvre de la Convention du
patrimoine mondial, étant entendu qu'une assistance
préparatoire est disponible sur demande.
En 1988, le Comité du patrimoine mondial a
décidé qu'il n'étudierait des propositions d'inscription
culturelles sur la Liste du patrimoine mondial que si les biens
concernés figuraient déjà sur la liste indicative de
l'Etat partie. Cette condition ne s'applique pas aux sites naturels mais de
nombreux Etats ont néanmoins fait figurer des sites naturels sur leur
liste indicative, dans le cadre de l'effort pour parvenir à un
1 J. Jokilehto & J. King « l'Authenticité et
l'intégrité», in Authenticité et
intégrité dans le contexte africain (p.30).
meilleur équilibre entre les sites naturels et culturels
sur la Liste du patrimoine
mondial1.
Les listes indicatives doivent être
considérées comme de précieux outils de planification pour
les Etats parties car elles servent d'inventaires des ressources culturelles et
naturelles qui inspireront les propositions d'inscription, tout en gardant
à
l'esprit les exigences d'unicité, de
représentativité et d'équilibre
général2.
Les listes indicatives fournissent également un
mécanisme idéal de mise en oeuvre de la Stratégie globale
du Comité du patrimoine mondial pour une Liste du patrimoine mondial
représentative. Le processus de soumission de listes indicatives est
décrit dans les Orientations devant guider la mise en oeuvre de la
Convention du patrimoine mondial (sections 7 et 8).
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