L'approche Agenda 21 local est issue du document «Agenda
21», un plan
d'action adopté lors de la conférence des
Nations unies sur l'Environnement et le Développement (Sommet de la
terre de Rio, 1992).
Il s'agit d'un programme d'actions, définissant les
objectifs et les moyens de mise en oeuvre du développement durable du
territoire. Il est élaboré par la mise en cohérence des
objectifs de la collectivité, en concertation avec l'ensemble des
acteurs socio-économiques. C'est un processus basé sur un
diagnostic, qui va permettre d'établir un programme,
évalué périodiquement et réorienté en
fonction de l'évolution
du contexte1.
Au Maroc, les agendas 21 ont été lancés
en 2001, avec le soutien financier du Département chargé de
l'aménagement du Territoire, de l'Eau et de l'Environnement et le PNUD,
à travers trois expériences pilotes dans les villes d'Agadir, de
Marrakech, et de Meknès.
Il s'agissait dans une première phase d'évaluer
les impacts pour ensuite les généraliser. La mise en place de ces
agendas 21 pilotes est née de la volonté de l'administration
marocaine de développer de nouveaux outils de développement
fondés sur une démarche transversale et sur une concertation des
acteurs sociaux, économiques et politiques : administrations,
universités, opérateurs économiques, élus et
société civile, etc.
Des ateliers Agenda 21 locaux ont été tenus
avec les principales parties prenantes. Ces ateliers ont permis un
étalage public des problèmes que doivent
1 Hassan Alaoui, « Agenda 21 : Maroc aux villes propres
ou le pari du futur », in Le Matin du Sahara (édition
électronique du 14 janvier 2003).
affronter les villes d'Agadir, Marrakech et Meknès et
ont permis d'identifier des axes de développement prioritaires.
Le cas de Marrakech fut particulièrement
éloquent. Cité millénaire, inscrite sur la liste du
patrimoine mondial (au même titre que Meknès), à forte
attraction touristique (la première à l'échelle
marocaine), elle a donné naissance - dans la dynamique de son agenda 21-
à un Pacte urbain. Celui-ci a permis d'établir un plan
d'action concerté et coordonné avec les parties prenantes qui
porte sur 3 axes prioritaires : la gestion durable des ressources en eau, la
sauvegarde du patrimoine et la promotion du tourisme, et l'accès aux
services urbains et d'intégration sociale.
Des programmes de formation des élus et des corps
techniques des municipalités ont été lancés au
niveau de Meknès et Marrakech. Ils se focalisent en outre sur les
particularités des approches partenariales et sur les
caractéristiques du montage et de la gestion de projets.
Le succès des trois premières expériences
a inspiré d'autres administrations régionales et locales dont la
Région de Tensift-Haouz, la ville d'Essaouira (inscrite sur la liste du
patrimoine mondial également) et plus particulièrement le site du
Ksar Aït Ben Haddou.
C'est sous l'égide du PNUD, l'UNESCO, le
Ministère de la Culture, du Ministère de l'Aménagement du
Territoire et l'autorité provinciale de Ouarzazate que se sont tenus les
29 et 30 novembre 2003 (à Ouarzazate) les ateliers de consultations
locales pour la sauvegarde et la réhabilitation du Ksar Aït Ben
Haddou. Le but de ces ateliers était d'inscrire le ksar dans une
dynamique économique et sociale locale qui soit gouvernée par la
nécessité de mener une nouvelle démarche de sauvegarde et
de réhabilitation fondée sur la consultation et la concertation
des acteurs locaux (aussi bien effectifs que potentiels).
Ces consultations étaient fondées sur un
diagnostic établi par un Bureau
d'études1, qui a servi de document
de base aux différents ateliers consacrés à « La
promotion du tourisme au service de la sauvegarde du patrimoine » et
à « L'accès aux services de base et intégration
sociale ».
Le but recherché est de dégager les tendances
prioritaires de développement local rapportées au patrimoine,
tout en clarifiant le lien entre culture et développement durable.
L'objectif visé est de déboucher sur un cadre d'intervention
consensuel responsabilisant l'ensemble des acteurs locaux.
1 Profil environnemental du ksar Aït ben Haddou,
Rapport inédit établi par Fath Allah Debbi, Rabat
(2003)
L'organisation des débats était conduite de
manière interactive, dans l'esprit du brainstorming. Plusieurs
thématiques se sont dégagées de ces consultations et
devaient aboutir à des actions fructueuses : notamment en matière
de sauvegarde (Pacte de sauve garde) de gestion planifiée
(Plan de gestion), de classement du site sur le plan national, et
d'intégration aux Programmes en cours (le RBOSM notamment), etc.