1.4. Le renforcement des capacités des acteurs
bocaux
Une approche intégrée de sauvegarde du ksar des
Aït Ben Haddou fait appel
nécessairement à un renforcement des
capacités des acteurs locaux dont dépend la gestion et le devenir
du ksar. Cette démarche consisterait à développer
plusieurs axes d'intervention, au regard du déficit constaté et
des besoins de la population :
- le travail de proximité à travers des formations
qualifiantes en faveur des associations locales ;
- une mise à niveau des cadres techniques des services
concernés ;
- des formations cycliques appliquées à
l'attention des élus locaux pour une meilleure gestion de leur
territoire communal ;
- un encadrement et un accompagnement techniques dans la
formation, la mise en oeuvre et le suivi des actions de sauvegarde.
Le CERKAS, compte tenu de ses missions, est appelé
à jouer un rôle actif dans cette dynamique, en matière
d'encadrement et d'accompagnement, si les moyens, les ressources humaines et
les capacités de financement et de coopération requis
étaient engagés.
Il se trouve que le CERKAS est confronté lui-même
à cette situation, en ce sens qu'il est appelé également
à développer ses propres capacités en matière de
:
- Recrutement du personnel en termes d'effectifs et de
qualité ;
- Formation des ses cadres sur les techniques de conservation
intégrée et de gestion des sites du patrimoine mondial. Elle est
assurée par l'UNESCO (Centre du
1 Parfois, la simple perspective de classement d'un site
s'avère souvent efficace et peut inciter à des mesures de
conservation rapides. L'exemple des îles Galápagos en Equateur est
devenu un modèle à suivre.
2 Curieusement, certains sites figurent toujours sur la
liste du patrimoine mondial en péril et ce, depuis les années
1980, à l'image de la ville Sainte de Jérusalem (1982) , la zone
archéologique de Chan Chan au Pérou (1986) et les Palais Royaux
d'Abomey au Bénin (1985).
Patrimoine Mondial), l'ICCROM (programme ITUC) et
l'institut CRATerre-EAG de Grenoble ;
- coopération avec les organismes gouvernementaux
(UNESCO, PNUD, UE) et les ONG (ICOMOS) ; ainsi que les
organismes nationaux tels que le LPEE (Laboratoire public d'essai et
d'études), l'INSAP (Institut national des sciences de
l'archéologie et du patrimoine) et l'Institut terre de Marrakech.
- intégration aux programmes mondiaux (MAB, PACT
de l'UNESCO) et/ou régionaux (MEDA/ Euromed Haritage, NAMEC,
ITUC).
1.5. Les atouts du programmes Réserve de
Biosphère des Oasis du Sud Marocain (RBOSM)
En 1995, l'Unesco avait lancé un programme scientifique
sur l'Homme et la
Biosphère (Man and Biosphere/ MAB-UNESCO) tel
que libellé par la Stratégie de Séville.
Le Maroc a intégré cette stratégie en
développant son propre programme : la Réserve de
Biosphère des Oasis du Sud Marocain (RBOSM). Celui-ci
jugé en phase avec les principes du MAB a été
agréé par l'UNESCO en novembre 2000.
L'octroi du label de l'UNESCO aux oasis du sud marocain est
une reconnaissance non seulement des valeurs de biodiversité et
géodiversité qu'elles recèlent, mais également des
valeurs d'une « une civilisation millénaire de l'aride qui
possède encore un savoir-faire parfaitement en phase avec les normes
(dites aujourd'hui), de
développement durable »1.
Les systèmes de production oasiens ont permis aux
populations locales de se
maintenir, voire de s'épanouir, dans des milieux
naturels extrêmement fragiles2.
Les systèmes de gestion traditionnelle des ressources
vont de pair avec les structures sociales et culturelles fondées sur une
solidarité communautaire qui a su développer une exploitation
rationnelle des ressources notamment en eau (Khettaras).
C'est dans cet esprit que le programme RBOSM vise - outre le
maintien de l'équilibre entre la population et leur cadre de vie -
à assister les populations à se prendre en charge, à
veiller à ce que les décisions soient consensuelles et les
responsabilités de gestion impliquent la participation de tous les
acteurs concernés et à
tous les niveaux3.
1 S.M. « La Réserve de Biosphère des
Oasis du Sud Marocain : un label de sérieux », in Maroc Hebdo
International, N°481- du 12 au 18 octobre 2001 (p.24)
2 ibid.
3 ibid.
Le Programme RBOSM s'étend sur une aire
géographique qui englobe 3 provinces : Errachidia, Zagora et Ouarzazate.
Celle-ci est amenée à tirer profit de ce programme qui
présente également des préoccupations convergeant avec
celles de la sauvegarde du patrimoine bâti. Malheureusement, ces
préoccupations n'intègrent pas, pour le moment, le site du
Ksar Aït Ben Haddou.
Ce ksar ainsi que son environnement (la vallée de
l'Ounila) gagnerait énormément à
être intégré et approché par le
programme RBOSM dont les perspectives et les atouts se
révèlent très prometteuses.
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