Le contexte institutionnel dans lequel s'inscrit le ksar - en
termes de gestion- est
- la faible présence de la société
civile, malgré la présence d'une association (Aït
Aïssa, fondée en 1989) dont l'organisation est assez
critiquée par apport à la gestion du ksar ;
- la diversité des acteurs et le manque de
coordination entre les services administratifs dont dépend le devenir du
ksar : Equipements, Eaux et Forêts, Office régional de mise en
valeur agricole (ORMVAO), Office national de l'électricité (ONE),
Office national de l'eau potable (ONEP), Santé publique, Education et
Jeunesse, Habitat, Urbanisme et Aménagement du territoire, Artisanat,
Tourisme et la Culture. Celle ci représentée par une
délégation provinciale et par le CERKAS exerce une tutelle
symbolique. Le classement du ksar au niveau national (janvier 2004) et la
diffusion du texte de classement lui conféreraient des attributions
effectives en matière de sauvegarde et de gestion.
- le faible engagement des collectivités territoriales
: la Région de Sous-MassaDraa (dont le siège est à
Agadir), la province de Ourazazate (celle-ci manifeste un intérêt
pour le site et commence à mobiliser des ressources pour son
électrification), et la commune rurale d'Aït Zineb (dotée de
faibles moyens)
- la faible mobilisation du secteur privé,
malgré les potentialités du site. L'activité touristique
est assez anarchique. D'où la création assez récente du
Comite provincial du tourisme (2003) qui regroupe les professionnels du
tourisme. Cette structure n'a pas porté encore ses fruits.
Et d'autre part par:
- l'absence d'une stratégie globale de sauvegarde qui
est due davantage à une difficulté de conception quant à
la mise en place d'outils opérationnels, qu'à une pénurie
de moyens ou de ressources souvent invoqués. Le contexte institutionnel
local relatif à la sauvegarde du ksar, est marqué par
l'émergence diachronique de comités créés à
cette fin. Les gestionnaires du site se perdent entre le Comité
local de sauve garde, le Comité de gestion locale, et le
Comité de contrôle du site. Ce dernier institué
par le Gouverneur de la Province de Ouarzazate avait pour mission
d'établir des constats des lieux régulièrement (une fois
tous les 15 jours), mais il n'a pas empêché les infractions de se
produire. Le Comité de gestion locale, quant à lui, mis en place
également par l'autorité locale et regroupant plusieurs
administrations, est un cadre trop large pour être efficace.
Cette diversité de comités n'a fait que
disperser les efforts et rendu la tâche de sauvegarde moins claire et
trébuchante. En outre, le CERKAS, acteur principal de sauvegarde, s'est
retiré des travaux de comité en raison du manque de concertation
et d'autre part, il s'est retrouvé absorbé par des programmes
dans lesquels il est engagé (voir chapitre précédent).
- des processus de protection non aboutis:
l'effectivité du Plan de développement et d'aménagement
rural (PDAR) approuvé en 2000 est assez relative, faussée par des
infractions en matière de constructions. Tandis que
l'opérationnalité du classement annoncé récemment
(publié en février 2004) est subordonnée à sa
diffusion et à son acceptation locale.
- des potentialités sous exploitées: à
ce titre le Cerkas est assez révélateur. Lui même est
confronté à une étendue géographique très
importante, à des moyens assez limités et un statut
bloqué. Au niveau de la coopération, le statut actuel offre peu
d'opportunités de partenariat dont les manifestations se sont
révélées porteuses d'espoir pour le site, mais restent
à l'heure actuelle insuffisantes.