3.2. Le déficit en infrastructures de base et en
équipement collectifs
Il faut dire que le ksar, vue sa topographie
et la nature des ses structures
fragilisées par l'abandon, n'offre pas beaucoup
d'opportunités en matière d'équipements et
d'infrastructures.
3.2.1. Le sous-équipement
Le site est confronté à un déficit en
équipements collectifs qui freine tout
processus de développement intégré. Les
principaux équipements collectifs sont situés sur le nouveau
village:
a. éducation limitée au primaire
Une seule école - située dans le nouveau village-
est entrain d'assurer
l'éducation, mais reste limitée au cycle
primaire. Le ksar est doté d'une école coranique
dépendante de la mosquée. Elle est non opérationnelle
à l'heure actuelle. On ne dispose pas de chiffres quand au taux de
scolarisation des enfants qui habitent encore le ksar. Ils sont
confrontés au problème de crue du fleuve qui rompt tout contact
avec l'autre rive où est située l'école.
Il est à noter également une absence
d'équipements sociaux et sportifs, en particulier en faveur des femmes
et des jeunes.
b. une sous médicalisation aigue
Le site est équipé d'un dispensaire rural
géré par un infirmier qui assure une
fonction de soins très élémentaires.
L'accès aux consultations médicales est à Timsline
(10 km du village), doté d'un centre de santé encadré
par un médecin, et équipé d'une structure pour
l'accouchement et d'un service de planification familiale.
Une unité mobile de soins dirigée par un
médecin assure également un encadrement sanitaire trimestriel et
la région est couverte depuis 1985 par le Programme National
d'immunisation.
Le dispensaire n'est pas en mesure d'assurer des actions
médicales pour un site qui connaît une affluence de visiteurs. Des
accidents sont fréquemment relevés surtout en été,
en particulier chez les personnes âgées.
3.2.2. Carence en infrastructures de
base
Le déficit enregistré en matière
d'infrastructures basiques représente un handicap majeur à
l'amélioration des conditions de vie de la population et limite les
effets de la sauvegarde du ksar.
a. le problème d'accès à l'eau
potable
Le potentiel en ressources hydriques est faible et la nappe
alluviale de l'Oued el-
maleh enregistre un degré de salinité
assez élevé. La seule nappe disponible est située dans la
plaine de Tikirt, à 15 km, encore est-elle d'une
capacité limitée et déjà très
sollicitée par l'irrigation des terrains agricoles.
La question de l'accès à l'eau potable est
soulevée souvent par des revendications de la population depuis 6 ans.
Un projet d'adduction en eau potable est en cours d'achèvement, mais ne
concerne actuellement que le nouveau village Issiwid. En attendant, la
population aussi bien du village issiwid que celle du ksar reste
privée d'eau courante et s'approvisionne par des citernes à un
coût relativement élevé (2,5 dh pour 30 litres).
b. L'électrification du ksar
Le ksar est privé d'électricité alors que
le nouveau village est électrifié et même doté
d'un éclairage public. Pourtant,
l'électrification du ksar ne pose pas de réels problèmes
techniques même par rapport à la nature des structures
bâties. On a envisagé des options quant à
l'électrification du ksar mais celles-ci restent subordonnée
à la résolution du problème de franchissement de
l'Oued el-maleh.
c. Le pont
Le site du ksar est isolé de la route par l'oued
el-maleh ou Ass if n' marghane dont la
traversée se fait a pied sur des sacs de sable, quand le
débit d'eau est faible, ou à dos de mulets. Le ksar est
complètement isolé et inaccessible en période de crue.
Une étude de faisabilité d'une passerelle
franchissant le fleuve a été réalisée, mais n'a pas
encore abouti à cause du débat qui a été
soulevé quant à la longueur du pont et d'autre part à la
nature des matériaux.
d. Assainissement liquide et solide
La question de l'assainissement devient cruciale dès lors
que l'on envisage
l'alimentation du site en eau potable. Mais l'urgence porte
actuellement sur l'évacuation des eaux pluviales, dont le ruissellement
menace en permanence les structures en terre et leurs fondations, faute
d'entretien régulier à cause de l'abandon des maisons.
e. Les voiries de desserte
Le ksar est desservi par un réseau de ruelles et de
passages couverts (saba) dont
une partie (450 m) a été pavée par le
Cerkas, ce qui a relativement facilité la desserte et la circulation,
mais fait accélérer le ruissellement des eaux de pluies, ce qui
menace les soubassements des constructions par les remontées capillaires
de l'eau.
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