2.5. Les programmes du Cerkas
Le Centre participe en tant que partenaire à un programme
maroco-suisse (avec
l' Ecole Polytechnique fédérale de Lausanne),
étalé sur 6 ans (2000 - 2005) sur l'inventaire
systématique du patrimoine architectural dans la vallée du Draa
à l'aide d'un Système d'information géographique (SIG).
En parallèle, l'équipe du Centre travaille
conjointement avec une équipe scientifique belge sur un programme
financé par la Région Wallonne pour la réhabilitation des
greniers collectifs (agadir /ighrem) à l'échelle de la
Province.
Pour l'année en cours (2004), le Centre élabore
des études architecturales concernant divers projets de restauration et
de réhabilitation d'un montant global de 1.000.000 dh. Pour les cinq
prochaines années, il est prévu que le CERKAS se charge de la
réalisation d'un vaste programme de restauration des ksour et kasbas du
sud d'un budget moyen de 3.000.000 dh par an.
2.6. Perspectives
Une fois doté de l'autonomie financière, le CERKAS
sera habilité à mener des
opérations de restauration et de réhabilitation
pour le compte de l'Etat, d'organismes publics ou privés, nationaux ou
internationaux, des collectivités locales,... etc. L'essentiel de ses
recettes proviendra de la rémunération de ses prestations de
services que l'on peut résumer ainsi : Assistance technique au montage
et à la réalisation de projets (de restauration ou de
réhabilitation) de la manière suivante :
Vérification des plans ou assistance à la
conception architecturale ; Recommandations sur les techniques de construction
;
Suivi et contrôle des travaux ;
Conseil en montage de projets.
D'autre part, le CERKAS a une vocation Régionale
à l'échelle du Maghreb. Une démarche qui a
été adoptée par les instances gouvernementales des pays
concernés à Tunis le 8 juin 1993 lors de la réunion du
Conseil des ministres de la Culture et de l'Information. Sur la base de cette
résolution une réunion d'experts maghrébins a
été prévue pour fixer un programme régional
d'échange et de coopération pour la mise en place d'un
réseau de spécialistes. La réunion a été
reportée à plusieurs reprises pour des raisons dues à des
défections imprévues de certaines délégations.
a. Expertise
Equipé d'un laboratoire et constitué d'une
équipe pluridisciplinaire (architecte,
conservateurs, archéologues, topographe,
anthropologue, techniciens et coopérants étrangers) ayant par
ailleurs une expérience dans le domaine de la conservation du
patrimoine, le centre interviendra également dans le cas d'expertises
diverses pour la stabilité des bâtiments, le renforcement des
structures, l'étude des matériaux et ce, dans le but de la
certification des ouvrages construits en matériaux locaux.
b. Etudes
Le centre aura pour mission l'élaboration d'études
pour son propre compte ou pour le compte de différents organismes :
Inventaire du patrimoine ;
Études architecturales ;
Etudes urbanistiques ;
Etudes sociologiques et ethnologiques.
c. Formation
Le centre peut dispenser des cours de formation au profit
d'étudiants,
architectes, ingénieurs, techniciens, maâlems
(maître maçons) et maçons..., sous forme de
séminaire, d'ateliers ou de stage pratique. Dans ce cas, il
établira éventuellement des conventions de partenariat avec les
instituts de formation spécialisés en vue d'une initiation des
étudiants aux métiers de la conservation, ainsi qu'avec les
différents organismes dans le cadre de la formation continue.
d. Analyse des matériaux
Une fois équipé, le centre peut offrir
également des services en matière
d'analyse et essais sur les matériaux :
granulométrie, sédimentométrie, limites d'Atterberg, essai
Proctor...
e. Publications:
Dans le cadre de la diffusion de la connaissance en
matière de construction en
terre et de conservation du patrimoine, le centre sera
amené à procéder à la publication de ses travaux
sous forme de guides, manuels, ouvrages spécialisés, revues.
Au terme de ce tour d'horizon sur les actions du CERKAS, il
s'est révélé que le
centre en question a des champs d'intérêt assez
diversifiés mais ses actions restent assez limitées, faute de
moyens (logistique et compétences) et d'autonomie, au regard de
l'étendue de son champ d'action en terme d'espace.
Au niveau du Ksar Aït Ben Haddou, l'intervention
du CERKAS a cessé depuis 1995. Sa mission se trouve réduite
à l'accueil des experts et à l'établissement de constats
des infractions transmis à l'autorité.
Le projet de création d'une antenne du CERKAS sur le
site du Ksar Aït Ben Haddou témoigne à priori, d'une
volonté de proximité, mais il comporte le risque de disperser
davantage les moyens réduits dont dispose le Centre. D'autre part, le
programme d'inventaire du patrimoine architectural des vallées
présahariennes au moyen du SIG (2000-2005) n' intègre
pas le ksar, alors que ce procédé sera d'un apport
considérable pour le site en terme de gestion future.
Chapitre 3 : Eléments du diagnostic 1
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Aucune indication ne fait référence, pour le
visiteur, au classement du site sur
la Liste du patrimoine mondial alors que le logo a
été conçu et fortement recommandé par l'Unesco.
Mais les éléments du diagnostic dépassent cet aspect
d'identification. Ils sont liés essentiellement au contexte
socioéconomique, au déficit structurel, à l'état de
conservation du ksar, à l'intégrité du site et à
son statut foncier.
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