Les structures en terre vont de simples formes à des
vastes ensembles
architecturaux d'une extrême complexité.
Nombreux sont les sites menacés dans le monde : mentionnons entre autre
la cité historique de Tarim (Yémen), la Porte Canaanite de Tel
Dan (Palestine) et Cuzco (Pérou). Les sites en terre représentent
10 % des sites inscrits sur la Liste du patrimoine mondial, mais 57 % de ceux
du patrimoine en danger. 16 des 100 monuments figurant sur la Liste des sites
du Patrimoine mondial
les plus à risque sont faits en
terre3.
Les avancées respectives dans les domaines de la
conservation et de la construction de structures en terre sont
interdépendantes. Ainsi, les méthodes traditionnelles influencent
la pratique de la conservation tandis que la préservation de
cet héritage architectural façonne ses usages
potentiels4. Et pourtant, la conservation de l'architecture
en terre ne constitue touj ours pas une discipline à part
entière. En ce sens que, la recherche scientifique relative à
l'architecture de terre et à sa conservation est assez limitée
par rapport à celle de la pierre, la brique ou le bois. On ne dispose
à ce sujet que d'un ensemble de connaissances assez fragmenté et
lacunaire.
Néanmoins, l'architecture occupe de plus en plus
d'importance chez les professionnels du patrimoine (architectes, conservateurs,
archéologues, etc.). L'iccrom s'est même investi à fond
dans le domaine de l'architecture en terre en lançant le projet TERRA
dans l'espoir de faire progresser l'étude et la conservation du
patrimoine architectural en terre dans le monde entier par des activités
dans les domaines de la recherche, de l'éducation, de la planification
et mise en oeuvre, et de la diffusion. Et
1 A. Fadli, op. cit. , p.320
2 M. Jlok, op. cit. , p.13
3 Cf. iccrom chroniques, n° 27, 2001, p.13
4 ibid.
depuis, la prestigieuse institution scientifique de l'Unesco
a trouvé dans l'institut CRATerre-EAG de Grenoble et le Getty
Conservation Institute (GCI) des agents d'un partenariat fructueux et
prometteur. Grâce à l'apport de l'iccrom, durant les années
90 déjà, de nombreuses initiatives locales et régionales
ont permis à la « cause » de l'architecture en terre de
progresser d'une façon marquée. A l'heure actuelle, le projet
Terra sert de cadre institutionnel au Consortium Terra ainsi
qu'à plusieurs activités de
recherche en cours1.
Toutefois, il y a du chemin à faire dans le domaine,
mais malheureusement le
devenir des structures en terre est incertain. Seul un
engagement ferme de la part des professionnels nationaux en faveur de la
conservation de leur patrimoine architectural en terre et la promotion de ses
valeurs est un gage pour obtenir une reconnaissance universelle de ce domaine
d'étude et de pratique professionnelle.
1 ibid.