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Les technologies de l'information géographie dans les collectivités territoriales : la géomatique intercommunale à travers l'exemple des Communautés d'Agglomérations du Muretain et du Sicoval

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par Boris Mericskay
Université de Toulouse le Mirail - Master 1 géographie 2007
  

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1 LA PLACE ET LE DEVELOPPEMENT DES TIG DANS LES
COLLECTIVITES TERRITORIALES

1.1 VERS UNE DEFINITION DES TIG

Cette première partie a pour ambition de fournir une présentation des TIG au sens large, en expliquant leurs origines, leurs évolutions et leurs fonctionnements, mais aussi en présentant leurs diverses dimensions en tant qu'objets de recherche. Ce sera également le moment de définir une base épistémologique et de définitions pour la suite de ce travail.

1.1.1 Historique des TIG

1.1.1.1 Origines et évolution des TIG

L'histoire des TIG est indissociable de celle de l'informatique. En effet, les applications informatiques ont été introduites dans la cartographie dès les années 1960, et l'informatisation de la cartographie a permis l'automatisation de certaines tâches et de plus grandes possibilités en termes d'applications. L'association de ces deux techniques a donné naissance à la cartographie numérique que l'on peut considérer comme précurseur des SIG. Ces nouveaux outils vont vite évoluer vers des applications qui associent à la fois des données graphiques et textuelles. On passe alors d'une application type DAO7 (information graphique) à une application SIG (information géographique) dans laquelle l'objet géographique est associé à des informations descriptives (attributs). Des années 1960 jusqu'aux années 1970, les premiers SIG correspondent surtout à des travaux de recherches effectués de façon indépendante avec des approches et des méthodes différentes.

Des années 1970 aux années 1980, les solutions d'automatisation puis de traitement se développent. Les ordinateurs étant moins coûteux et plus performants, ils deviennent de plus en plus accessibles aux techniciens. La transition entre le monde de la recherche et le système opérationnel débute, notamment avec la création de l'Environnemental Systems Research Institute (ESRI)8 en 1969. On passe alors d'une démarche scientifique à une démarche scientifico-technique. En France, on assiste aux premières utilisations de l'informatique pour les traitements de données urbaines en cartographie numérique. C'est l'apparition des BDU (Banques de Données Urbaines) qui se déploient dans les services informatiques des grandes villes. Les premières BDU apparais sent, comme à Lille en 1972 et Marseille en 1973. Cette même année, la Direction Générale des Impôts (DGI) met en place son plan de numérisation du plan parcellaire des grandes villes (Paris, Lyon, Bordeaux, etc.). Dans les années 1980, on assiste au lancement de nombreuses applications urbaines et à l'arrivée de nouveaux

7 Dessin Assisté par Ordinateur : ce sont des outils de dessin en deux dimensions

8 Cet institut, initialement association à but non lucratif, se positionne aujourd'hui comme leader mondial sur le marché des logiciels SIG.

utilisateurs (lancement de la BDU de Toulouse en 1984). En 1982, l'Institut Géographique National (IGN) se lance dans la mise en place de ses plus grandes bases de données BD CARTO et BD TOPO®. On est dans une phase de création des données, désormais les utilisateurs ne partent plus de zéro sans outils dédiés, mais ils disposent de logiciels standardisés et de nombreuses bases de données. Ces nouvelles solutions sont très centralisées. A. Del considère ces applications comme « des projets techniques de techniciens travaillant pour des techniciens » 9. On commence alors à parler de géomatique. Les SIG vont peu à peu sortir de la sphère des spécialistes et se démocratiser. Pour preuve la création du CNIG10 et de l'AFIGEO11, deux organismes nationaux ayant pour but de promouvoir l'information géographique.

Les années 1990 voient l'apparition de nouvelles solutions bureautiques avec des logiciels plus conviviaux comme Geoconcept ou Maxmap. Les SIG, qui étaient réservés aux techniciens possédant la compréhension et la maîtrise de ces outils, deviennent plus accessibles aux non techniciens. Avec cet élargissement du panel d'utilisateurs, on assiste à une diversification des traitements de l'information géographique. C'est le début de la géomatique de masse. Les SIG multiplient leurs domaines d'intervention, comme en France où les services techniques des collectivités découvrent des "applications métier" adaptées à leurs besoins.

Après la phase de centralisation liée aux moyens, suivie de celle de décentralisation liée aux utilisateurs, la période actuelle semble vouloir concilier les deux. Il s'agit d'une part de coordonner la gestion de données (mouvement de centralisation pour la gestion) et d'autre part de répondre à des logiques métiers avec des utilisateurs variés (mouvement de décentralisation des traitements). C'est le début des technologies d'informations localisées, appelées aussi aujourd'hui TIG ou outils géomatiques.

Avec l'arrivée d'Internet et plus généralement l'avènement des réseaux, l'accessibilité et la disponibilité deviennent des notions indispensables. Depuis quelques années, on assiste à la banalisation de l'usage de l'information géographique (cartographie sur Internet, calcul d'itinéraires routiers, utilisation de GPS12, etc.). Nous retiendrons que l'origine et l'évolution des SIG, et plus généralement des TIG, suivent de près les progrès informatiques tant en termes logiciel, matériel que méthodologique.

9 DEL A., 2001, colloque « SIG outils de l'aménagement urbain », Ecole Nationale des Sciences Géographiques

10 Conseil National de l'Information Géographique crée en 1985.

11 Association Française pour l'Information Géographique créée en 1987.

12 Global Positioning System : système étasunien de positionnement par satellite.

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