Après avoir vu la classification par domaine des TIG
en tant qu'outils, nous allons maintenant aborder les projets SIG par leurs
différents usages. Pour cela, nous nous appuierons sur la typologie
CODATSI66 qui répartit les usages en trois types
(observatoire, aide à la décision, gestion) et un
quatrième type, le SIG comme outil de communication
développé par P. Bordin67.
> Type inventaire ou observatoire : Un
SIG de type inventaire ou observatoire a pour objet de répondre à
des attentes en termes de connaissances et de bilan d'un territoire. Il a pour
mission d'effectuer un état des lieux grâce à des
collectes, à la structuration et la gestion de données
décrivant un domaine précis. Il y a une nuance à faire
entre le SIG-inventaire et le SIG-observatoire qui dépend de la
maturité du projet de départ.
- Le SIG-inventaire a surtout une vocation de gestion des
données pour optimiser leur exploitation. C'est avant tout un
système de gestion de données localisées qui assure leur
cohérence et leur gestion et qui répond aux questions «
où ? » et « quoi ? » Les besoins en SIG-inventaire sont
aujourd'hui encore importants car ils représentent l'étape
préalable à la mise en place d'un SIG-observatoire.
- Le SIG-observatoire permet de répondre aux questions
« où et quoi ? » mais aussi à la question « quand
? ». La plupart des SIG-observatoire collecte des informations depuis dix
ou vingt ans ce qui permet d'avoir une quantité d'informations sur des
périodes significatives et de mettre en place des comparaisons entre
deux dates pour percevoir les évolutions.
> Type étude et aide à la
décision : Il s'agit d'un SIG qui a pour objet de mettre en
évidence des faits spatialisés, de réaliser des analyses,
de chercher des solutions à des problématiques, de comparer des
scénarios. Ces études portent sur l'analyse des causes et posent
comme questions « pourquoi ? & comment ? », au-delà des
simulations, dans le but de mieux comprendre et appréhender des
phénomènes géographiques comme les incendies ou les
inondations. Le SIG devient alors un outil d'aide à la décision
car il permet de voir par exemple quels seront les impacts de l'installation
d'une usine ou quel est le meilleur emplacement pour construire la nouvelle
déchetterie. Ce type de SIG est ainsi celui de l'analyse spatiale
à la fois au sens des géographes et des géomaticiens.
66 Typologie du ministère de l'équipement des
transports et du logement
67 BORDIN P., 2004, SIG concepts, outils et données, Ed.
Hermès, 259 p.
> Type suivi et gestion : Ces SIG
exploitent des informations dans le cadre de procédures
déjà établies, en vue d'une meilleure gestion des objets
géographiques décrits. Inclus dans des processus et des
procédures déjà rôdés, ces SIG servent au
suivi et à la gestion. Ce sont des applications parfaitement
opérationnelles qui fonctionnent depuis plusieurs années. Le
risque est qu'ils sortent peu de leur contexte et ont tendance à se
figer dans le temps. A partir de là, leur fonctionnement est difficile
à remettre en cause. On peut penser aux applications de gestions des
accidents ou celle de suivi de la criminalité.
> Le SIG type communication : Ce
quatrième type d'usage de SIG vient compléter les trois autres et
ne peut être envisagé de façon isolée. La fonction
outil de communication consolide les autres usages du SIG. En effet
après avoir repéré un phénomène spatial,
l'avoir analysé, étudié et pris les décisions pour
la mise en place de son suivi, il convient de présenter les
résultats. Lorsque l'on discute de l'intérêt des SIG avec
des aménageurs ou des techniciens, il ressort presque à chaque
fois la dimension support de communication du SIG, surtout avec le changement
d'échelle infini et les orthophotos. Certains considèrent
même que l'aspect communication fait partie des fonctionnalités du
SIG au même titre que l'archivage ou les requêtes.