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L'Internet AU centre DE LA COMMUNICATION POLITIQUE : UN ENJEUX
DÉMOCRATIQUE PLUS QU'INFORMATIQUE
L'Internet français s'est transformé en quelques
mois en une véritable encyclopédie de contenus politiques :
est-ce lié à l'intérêt que les Français ont
porté à cette campagne ou l'Internet a t-il contribué
à créer cet intérêt ? Les résultats
d'une enquête de Médiamétrie indiquant que plus de 5
millions d'Internautes avaient consulté, en mars 2007, les sites et
blogs liés à la campagne électorale, alors qu'ils
n'étaient que 1,5 million en octobre 2006, illustrent en tout cas le
rôle du web dans cette campagne. Mais il y a eu une telle masse
d'informations sur la campagne électorale (texte, vidéo et son
confondus) qu'il aurait fallu des heures pour les consulter tous les jours.
C'est la limite de l'Internet et la grande force de la
télévision, capable de réunir autour de son écran
plus de 20 millions de français. Au cours de cette campagne, certains
ont évoqué l'idée de contrôler l'Internet, comme
l'audiovisuel l'est par le CSA. Car, pendant cette campagne, des citoyens ont
multiplié les commentaires éclairs, les invectives, les
raisonnements fallacieux et pollué délibérément le
fil de discussions sous couvert d'anonymat. Il est donc légitime de se
demander si l'Internet peut être plus influent que la
télévision ? A l'unanimité, la réponse est non. La
campagne électorale restera pour longtemps sur la
télévision comme média institutionnel. Certes, l'Internet
sera l'outil montant des prochaines campagnes (a), mais la
télévision demeure l'atout maître de la communication,
« le web n'ayant pas fait émerger le
débat », précise Thierry Vedel, « ce
sont les médias qui déterminent l'agenda de la
discussion ». L'impact d'Internet sur la médiatisation
traditionnelle est relatif, et la hiérarchisation -
télévisions, radios, journaux - n'est pas remise en question.
Dans cette optique l'efficacité des propos tenus sur la toile et les
efforts déployés, pour être le plus visible possible,
seront limités. Pour optimiser cette représentation sur
l'Internet une des solutions proposée est de créer un
véritable portail politique (b), dont les fonctionnalités
seraient adaptées tant pour les candidats et partis politiques que pour
les cyber-citoyen qui participent grandement à la
« viralité » des informations, c'est
à dire à la (re)transmission des données, favorisant leur
vitesse de propagation et leur accessibilité instantanée. Cet
intérêt de l'électorat pour la politique est-il en phase de
pérennisation ou d'éclosion, grâce à l'Internet, qui
apparaît comme une opportunité technologique dans un contexte
électoral, et qui a été présenté comme un
élément, voire un évènement inédit.
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