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Communication politique et communication électorale sur l'Internet

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par Marjorie Pontoise
Université Panthéon Assas Paris II - Master 2 Recherche Droit de la communication 2007
  

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b. « Fracture numérique, fracture communicationnelle, fracture civique »

Internet se développe, c'est un fait : son taux de pénétration dans les foyers s'approche, lentement mais sûrement, de celui de la télévision. Certains y voient un progrès pour la démocratie. La toile oblige en effet les gouvernements à plus de transparence, elle propose un nouvel espace pour le débat public, elle permet d'accéder sans se déplacer à toutes sortes de documents, ou encore de trouver des réponses à ses questions sans passer par un intermédiaire. « Mais la consultation des sites politiques reste marginale. En France, à peine 1 % des électeurs l'ont fait avant les dernières présidentielles. Aux États-Unis, pays plus équipé, ils sont 10 à 12 % », tempère Thierry Vedel. La navigation demande un minimum de compétences informatiques, et du temps ; Seules les personnes intéressées par la politique font donc l'effort de se renseigner activement. Nous pouvons constater qu'une technologie ne change pas une réalité sociale, le profil de l'internaute politique est celui d'un homme, jeune, intégré et urbanisé. Une large plage de la population reste dans l'ombre de l'information politique dématérialisée : Gaidz Minasssian parle alors de « fracture numérique, fracture sociale et fracture civique ».

Face à cette fracture numérique, le FDI a voulu connaître les objectifs de chaque candidat à l'élection présidentielle en constituant un dossier « Quel projet présidentiel pour l'Internet ? » ; il en ressort que la fracture numérique reste une priorité commune aux formations politiques. Cette fracture est d'abord appréhendée dans sa composante « accès » : les réponses proposées par les différents candidats diffèrent sur ce point. Le PCF propose ainsi une politique de service public de l'accès à l'Internet pour tous, couplée à une volonté de parvenir à un taux d'équipement pour tous les ménages de 75% d'ici 2008 (cet équipement étant entendu comme « abordable », c'est à dire moins de 500€). L'UMP, lui, propose que le marché et la concurrence soient les facteurs de la réduction du coût de l'offre d'accès mais insiste sur la nécessité d'aboutir à un taux d'équipement domestique permettant l'accès à 80% des foyers en 2010. Quant au PS, il apparaît qu'une offre d'accès « triple play » pour un coût modique doit répondre à sa dimension spéciale de la fracture et offrir l'opportunité aux ménages les plus modestes ne pas rester en dehors de cette économie numérique. Enfin plusieurs formations entendent favoriser l'utilisation des points d'accès publics pour mailler le territoire. Il ressort de cette consultation des réponses assez consensuelles, se recoupant mais présentant néanmoins des différences de traitement en fonction des cultures politiques. Entre le service public de l'accès universel et le libre jeu de la concurrence, toute une palette de propositions est formulée pour répondre aux contraintes économiques ou sociales liées à l'accès.

Mais une fois la question de l'accès réglé, il s'avère qu'un autre problème surgit : celui de la fonctionnalité et du bon usage des outils disponibles sur l'Internet. En effet, bien qu'Internet permette une formidable vivacité de la démocratie et de la mobilisation partisane des citoyens, il n'est pas forcément très facile de débattre au sein de cette agora citoyenne numérique, de participer ou de collaborer en ligne : les forums manquent de lisibilité en général (sauf ceux des candidats ou ceux des sites officiel), et nous retrouvons souvent une surreprésentation des mêmes acteurs, qui se déplacent de forum en forum. Selon Philippe Aigrain, qui participe à un observatoire des débats publics en ligne (débatpublic.net), les forums institutionnels se multiplient, notamment depuis le renforcement en 2002 de la Commission nationale du débat public, qui met en oeuvre une obligation de consultation. Il est ressorti de l'analyse, sur un échantillon, que sur les 40 000 contributions, certains internautes avaient posté jusqu'à 800 messages ! Pour faire avancer le débat sur l'Internet une amélioration des outils est peut être envisageable, cependant il reste un moyen privilégié de communication libre, sans contrainte de temps ou de moyens pour les partis politiques, mais cet investissement numérique n'est pas encore aussi rentable que les médias plus traditionnels et l'impact de celui-ci s'avère étroit.

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