Modèles et méthodes
1 Le modèle de Rosenzweig - Mac Arthur
Le modèle de Rosenzweig - Mac Arthur (R-M) est un
modèle initialement a deux équations décrivant les
interactions non spatialisées entre une proie et un prédateur
(Rosenzweig & MacArthur, 1963). Historiquement, ce modèle fût
utilisé pour mieux comprendre la dynamique induite par les relations de
prédations dans l'écosystème. Il a ensuite
été modiflé pour décrire les chalnes trophiques a
trois échelons observées dans le milieu. Ce type de modèle
très simple s'appuie sur de nombreuses hypothèses, dont entre
autres :
- milieu de richesse constante
- prédateur monospécifique
- pas d'interactions avec d'autres espèces
- mortalité des proies négligeable par rapport au
taux de prédation
- pas d'interaction des prédateurs entre eux (poursuite
de la même proie)
- facteur de conversion de biomasse de proie en biomasse de
prédateur constant Cette simplicité en permet une étude
mathématique poussée et le rend comparable aux milieux
expérimentaux contrôlés de type chemostat.
Dans la formulation mathématique de ce modèle
de chalne trophique (Fig. 1), X1 représente la
biomasse des proies, X2 celle des prédateurs et
X3 celle des superprédateurs. La croissance des proies
s'effectue selon la fonction logistique r X1 (1 - X1
K ) oü r et K
sont respectivement le taux de croissance et la capacité limite du
milieu pour la population de proies. La prédation du prédateur
(i = 2) comme celle du super-prédateur (i = 3) suit
une réponse fonctionnelle de Holling
type IIaiXi-1
bi+Xi-1 oü a et b sont respectivement
le taux maximum de prédation et la constante de demi-saturation en
proies. L'efficacité de la conversion d'un échelon trophique en
l'échelon supérieur est déterminée par le
coefficient e , supposé constant. La mortalité est
considérée comme un phénomène linéaire ou la
biomasse d'individus qui meurent est proportionnelle a la biomasse totale selon
un taux d (Tab. 1).
MOdèlES ET méThOdES
FIG. 1 - Correspondance entre les processus a l'oeuvre au
sein de la chalne trophique et leur formulation dans le modèle de R-M a
trois échelons.
TAB. 1 - Interprétation des variables d'e'tat
et des paramètres du modèle de Rosenzweig - Mac Arthur avec
comme dimension M pour les masses et T pour le temps et valeurs prises par ces
paramètres.
Notation
|
Interprétation
|
Dimension
|
Valeur i=(2,3)
|
r
|
taux de croissance des proies
|
T-1
|
i = 2
|
i = 3
|
K
|
capacité limite pour les proies
|
M
|
variable
|
X
|
biomasse de proie (i=1), de prédateur
|
M
|
-
|
-
|
|
(i=2) ou de superprédateur (i=3)
|
|
|
|
a
|
taux de prédation maximum du iième
échelon
|
M.T-1
|
5/3
|
0,05
|
b
|
constante de demi-saturation de la pré- dation de i sur
i-1
|
M
|
1/3
|
0,5
|
e
|
efficacité de la conversion entre l'éche- lon i-1
et l'échelon i
|
-
|
1
|
1
|
d
|
taux de mortalité du iième
échelon
|
T-1
|
0,4
|
0,01
|
|
Les variations de chaque compartiment du système
peuvent ensuite être traduites en termes d'e'quations
diffe'rentielles3 en faisant précéder
les apports d'un signe positif et les pertes d'un signe négatif. On doit
en outre remarquer que le terme qui est prélevé par la
prédation ne correspond pas a ce qui est intégré dans
l'échelon trophique supérieur du fait de l'introduction de
l'efficacité de conversion: il y a une possibilité de perte
d'énergie le long de la chalne trophique. Il en résulte le
système d'équations différentielles suivant :
dX1 dt
dX2 dt
dX3 dt
X1 a2 X1
=rX1(1-- K) --
X2 (1a) b2+X1
a2X1
a3 X2
= e2
= e3
X2--d2X2--
X3 (1b)
b2+X1
b3+X2
X3--d3X3
(1c)
3+X2
a3X2
b
L'étude du modèle a été
réalisée en considérant les paramètres
utilisés dans de nombreuses études antérieures (e.g.
Gragnani et al. , 1998). Ces paramètres ont la
particularité de faire l'hypothèse d'une chalne trophique sans
perte d'énergie, c'est a dire avec e = 1, i ? {2, 3}
(Tab. 1). Il a été démontré que cela n'affectait
pas la dynamique générale du modèle (Abrams & Roth,
1994).
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