3- De 2001 -
Les conséquences immédiates des attentats de 11
septembre 2001 étaient une tentative des élites en place de
réaffirmer le pacte de stabilité qui les relie à
l'Occident, avant tout aux Etats-Unis, dans un effort commun de lutte contre
l'islamisme assimilé au terrorisme et cela en contrepartie d'un soutien
politique et d'une « relégitimation » de leur
pouvoir par les Etats-Unis, dont le rôle au Maghreb se voit indirectement
renforcé. Ce pacte de stabilité inclut même la Libye qui a
cessé de conduire sa politique classique frontale par rapport aux
Etats Unis et se positionne désormais du côté des
américains dans leur guerre mondiale contre le terrorisme.
Ainsi on va voir que tous les Etats de la région ont
coopéré avec les américains d'une manière ou d'une
autre.
Pour certains Etats, notamment
l'Algérie et la Tunisie, la guerre
mondiale contre le terrorisme constituait une « occasion
d'or » au service des intérêts de leur politique
intérieure mais aussi une occasion de consolider leur rapport avec les
Etats-Unis.
Le Maroc, les services secrets, notamment, a
pour s a part s'est met à la poursuite des toutes les personnes
suspects d'appartenir à Al-Qaëda, et éventuellement les
extrader vers les USA pour un éventuel jugement.
La Tunisie poursuit sa politique
répressive contre les islamistes modérés tel que Rachid
Ghannouchi, mais aussi contre tous ce qui contestent le pouvoir du
régime de Ben Ali, le combat contre le terrorisme fut pour longtemps un
prétexte d'or pour le régime pour mettre hors la loi toute
revendication démocratique et réprimer ses auteurs qu'ils soient
des islamistes ou des laïques.
Ben Ali s'est senti conforté par le cautionnement de
ses actes par les dirigeants occidentaux au nom de la lutte anti terroriste. Le
défilé en Tunisie des chefs d'Etat occidentaux pour
« louer la clairvoyance de la politique tunisienne », ce
qui signifie la carte blanche pour une fuite en avant du tout
sécuritaire : après les attentats du 11 septembre, le
gouvernement a présenté à ses partenaires occidentaux une
liste d'extradition des réfugiés politiques, le tribunal
militaire, juridiction d'exception, s'est mis en branle, une suite de
procès politiques a eu lieu, jugeant des terroristes
présumés avec des dossiers vides, l'amendement de la constitution
le 26 Mai 2002, la lutte anti terroriste s'est traduite par un offensif tout
azimut et un recul des maigres acquis que les tunisiens avaient arrachés
les années précédentes, la surveillance policière
s'est accrue, les lignes téléphoniques sont sur écoute,
et l'Internet est sous haute surveillance.
L'Algérie, le 11 septembre et la lutte
contre l'islam politique, ont été une occasion d'or pour
justifier l'interruption du processus démocratique de 1989 qui allait
voir les islamistes prendre le pouvoir, et les exactions durant la guerre
civile dont les responsables ne sont autres que l'Armée donc l'Etat
algérien.
La guerre contre le terrorisme a renforcé le
président ainsi que les militaires et leur a donné la
légitimité de se maintenir dans le pouvoir, et pour cause,
continuer leur guerre contre le terrorisme par tous les moyens, et dans
l'impunité totale. Plus encore l'Etat algérien s'est mis à
critiquer les Etats occidentaux, tels l'Europe, les Etats-Unis, le Canada, la
France, pour avoir servi de refuge aux groupes islamistes qui ont
été largement derrière la guerre civile en Algérie
tels que le GIA le groupe islamique armée ainsi que le GSPC. Ils sont
allés jusqu'à défendre l'idée qu'ils étaient
la créature de Bin Laden.
L'Algérie, s'est vu en droit, recevoir une assistance
militaire en terme de logistique sophistiquée pour éradiquer les
terroristes ainsi qu'une assistance en matière de renseignement pour
pourchasser les islamistes en dehors des territoire algérien,
c'est-à-dire en Europe et aux Etats-Unis, ils ont aussi demandé
aux Usa de leur extrader des éléments suspects pour
comparaître devant la justice algérienne.
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