4) Le constat d'une démotivation croissante :
Au-delà de l'accroissement de l'absentéisme, les
auditions et visites auxquelles la mission a procédé ont mis en
lumière un phénomène de démotivation grandissante.
Contrairement à ce à quoi l'on aurait pu s'attendre, les
RTT, bien qu'elles aient dégagé plus de temps pour la vie
personnelle des salariés, n'ont pas augmenté leur motivation par
rapport à leur travail ou à l'entreprise. Bien au contraire, il
semble qu'elles aient contribué à démobiliser les
personnels.
Un premier constat s'impose. En dévalorisant le rapport
entre le travail effectué et la rémunération, la
réduction du temps de travail a jeté le doute sur le lien entre
travail et salaire
Ces effets pervers ont de plus été
amplifiés par l'arrivée sur le marché du travail de
nouvelles générations, dont le rapport à l'entreprise est
différent de celui de leurs aînés, y compris chez les
cadres : ceux-ci sont accusés de n'avoir « ni la culture
de l'entreprise, ni la motivation nécessaire. Souvent, leur objectif,
quand ils arrivent, est d'en faire le moins possible , et ainsi de ne
pas être capable de prendre la mesure des enjeux actuels auxquels
l'entreprise en France et les entreprises françaises dans le monde, ont
à faire face : « ceux qui donnent la primauté
à une organisation de vie tranquille s'installeront dans les
sociétés qui auront, hélas, probablement à les
licencier un jour, parce qu'elles n'auront pas le niveau d'activité qui
justifie qu'elles réussissent dans la compétition
mondiale ».
Un nouveau phénomène qui peut nous
inquiéter, celui du développement du licenciement à la
demande du salarié, qui veut pouvoir profiter du régime
indemnitaire avant de retrouver un emploi. Bien qu'elle ne concerne qu'une
partie limitée des salariés, celle assurée de retrouver un
emploi quand elle le souhaite, cette manifestation supplémentaire d'un
déni de la valeur du travail et de l'entreprise n'en est pas moins
néanmoins réelle ; elle a de fait été
relevée par nombre des personnes.
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