2.2. La zone maraîchère : un espace de sport
et de loisirs :
La zone maraîchère est traversée par un
réseau de routes et de chemins d'exploitation goudronnés, larges
de quatre mètres en moyenne qui forment en continuité avec les
chemins de randonnés aménagés dans le bois de Cergy, un
réseau de pistes plus important dans lequel
la tranquillité des lieux appelle à venir en
profiter pour y pratiquer du sport de plein air (jogging, marche,
vélo...), les « sportifs » attirés par le calme de
l'endroit ne se contentent pas d'utiliser les principaux chemins qui encadrent
les exploitations agricoles; ils n'hésitent pas à emprunter les
chemins secondaires qui traversent les parcelles cultivées.
Ces routes et chemins d'exploitation sont essentiels pour le
fonctionnement de la zone maraîchère car au delà du fait
qu'ils sont les seuls axes permettant la circulation des engins agricoles, ils
jouent également un rôle important lors des labours. En effet et
par souci d'utiliser entièrement les surfaces de leurs parcelles, les
agriculteurs labourent celles-ci jusqu'aux abords de ces chemins (sans laisser
de bandes de séparation non labourées), techniquement et afin d'y
parvenir, notamment lorsque le sens du labour est perpendiculaire aux chemins
d'exploitation, c'est sur ces derniers que les agriculteurs effectuent les
virages nécessaires pour labourer dans le sens inverse ; ces chemins
acquirent ainsi un rôle fonctionnel les intégrant parfaitement aux
exploitations durant la période du labour. La coïncidence des
labours de printemps avec de belles journées ensoleillées,
idéales pour les promenades et les sports de plein air, suscite de forts
usages de ces chemins ; ils se trouvent sollicités à la fois par
les agriculteurs et par les sportifs et les promeneurs créant ainsi des
conditions de conflits d'usage accrus au cours de cette période.
Bien que ces sportifs et promeneurs sont de plus en plus
nombreux à fréquenter la zone maraîchère (surtout
pendent les journées ensoleillées), leur présence ne
semble pas pour autant gêner les agriculteurs dans leur travail ; «
on a aucun problème avec eux, au contraire, lorsqu 'ils viennent
avec leurs enfants, ça nous fait plaisir car ils leur font
découvrir notre travail » estime un agriculteur. Loin de
causer une gêne à l'activité agricole, ces visiteurs
constituent donc un maillon important dans la communication et le
rétablissement des rapports entre agriculteurs et citadins en zone
maraîchère. Il faut évidement tenir compte du fait que par
leur dimension, leur localisation et les cultures qu'elles accueillent, les
parcelles agricoles de cette zone n'offrent pas de conditions propices à
la pratique de rodéo en plein champs (comme ce fut le cas pour certaines
exploitations céréalières situées en
périphéries urbaines dans des endroits moins surveillés) ;
à l'inverse de leurs homologues de la zone maraîchère,
quelques exploitants que j 'ai rencontrés dans le Vexin français,
souffrent de véritables problèmes et dégradations que leur
causent ces sports mécaniques.
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