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Recomposition des rapports ville - campagne en Ile de France: exemple de la zone maraichère de Cergy

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par Ibrahim HESSAS
Université Paris X (nanterre) - Master I Géographie et améngement (mondialisation et dynamiques rurales comparées) 2006
  

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2.2.1.1. Les légumes attirent de moins en moins d'acheteurs :

La première explication au recul de la clientèle sur les marchés est donnée par la baisse de la part des légumes crus dans les achats des franciliens ; seul 2,53% des individus interrogés confirment s'approvisionner en légumes crus tous les jours, 8,86% d'entre eux les achètent moins d'une fois par semaine (soit parce qu'ils ne s'occupent pas des achats de légumes dans leur foyer, soit du fait qu'ils ne les achètent qu'occasionnellement).

Graphe 05 : Le nombre d'achats de légumes par semaine.

Au moins une fois (56,96%)

Moins d'une fois (8,86%)

Tous les
jours
(2,53%)

Au moins deux fois (16,46%)

Au moins trois fois (1 5, 19%)

Source : Travail de terrain (Mai 2006)

Ces attitudes vis-à-vis des légumes ne sont pas propres aux franciliens, elles sont les résultats de profondes vagues de changements qui ont secoué l'ensemble de la société française les quarante dernières années (Chambres d'agriculture, 2003). L'achat des légumes crus est en partie lié à la pratique de la cuisine dans les ménages, or, les couples cuisinent peu chez eux et le nombre de repas pris hors domicile est important (de l'ordre de trois par semaine) ; ils est plus élevé chez les cadres supérieurs, les jeunes de moins de 25 ans et les urbains, en revanche, les agriculteurs, les habitants des communes rurales et les français âgés de plus de 65 ans, ont une moyenne de consommation hors foyer très faible. Par ailleurs, l'augmentation du nombre de ménages en raison de décohabitations, divorces, individualisme qui s'est accompagnée par la diminution du nombre de personnes par foyer (3,2 personnes en 1960 et seulement 2,4 en 2000 avec 31% des ménages constitués d'une seule personne) est plutôt favorable aux repas hors domicile et à l'achat de plats préparés, les légumes frais trouvent peu d'acheteurs.

Même si les achats de légumes sont peu fréquents chez les franciliens, ils demeurent plus ou moins réguliers puisqu'ils confirment les acheter au moins une fois par semaine (56,96% des réponses). Cette régularité est intéressante à signaler car elle témoigne de la continuité d'un certain mode de vie (par exemple cuisiner chez soi) qui n'est pas totalement effacé par le rythme de vie urbaine : les changements du comportement de la société ne sont pas entièrement en contradiction avec l'existence d'une agriculture dans les milieux

périurbains et urbains, reste à cette activité d'adapter ses comportements et ses relations avec la ville en suivant ces nouveaux modes de vie.

2.2.1.2. Les marchés forains n'attirent plus les clients :

La baisse des clients sur les marchés forains s'explique aussi par la concurrence que leur exerce la grande distribution, les super et les hyper marchés sont majoritairement adoptés par les individus interrogés pour effectuer leurs achats de légumes (56,96% des réponses contre seulement 30,38% d'entres eux qui préfèrent encore les marchés). L'achat à la ferme ne séduit que peu de citadins (5,06% des réponses obtenues). Si l'on croise ces résultats, avec ceux obtenus concernant la fréquence d'achats de légumes, il ressort que non seulement les citadins n'achètent pas assez souvent les légumes, mais qu'ils préfèrent, davantage, les grandes surfaces lorsqu'ils souhaitent les acheter. La vente directe qui permet aux agriculteurs de mettre en valeur leur proximité urbaine (à la ferme et sur les marchés), n'attire que 35,44% des clients.

Graphe 06 : Les lieux d'approvisionnent en légumes.

Marchés forains (30,38%)

Chez les
agriculteurs
(5,06%)

Autres (7,59%)

Grandes surfaces (56,96%)

Source : Travail de terrain (Mai 2006)

Les raisons pour lesquelles les citadins sont peu attirés par les marchés forains sont multiples :

En tête des explications données, vient l'inaccessibilité des marchés forains qui concerne 31,6% des réponses obtenues. Elle s'explique soit par l'inexistence de marchés près

des circuits de déplacements habituels des franciliens (mauvaise répartition des marchés), soit par l'inadaptation des horaires et des journées de tenue des marchés qui coïncident le plus souvent avec les horaires de travail de la plupart des gens. Un grand nombre de clients est ainsi rendu non disponible sur les marchés à cause de leur inaccessibilité.

L'une des solutions avancées réside dans l'adaptation des horaires de tenue des marchés forains à celle de la clientèle ; ainsi le marché d'Anvers (20ème arrondissement de Paris) est désormais ouvert chaque vendredi entre 15h et 20h30 pour permettre aux retardataires de remplir leurs paniers. Comme celui-ci, cinq autres marchés d'après-midi ont été créés par la municipalité afin de répondre aux évolutions des modes de vie (Les échos, 2005).

En second lieu, ce sont les prix pratiqués jugés relativement plus élevés qui expliquent la faible attractivité des marchés forains (21,52% des réponses). Enfin, la carence en gammes de produits proposés dissuade 17,72% des personnes interrogées de se rendre sur les marchés, suivi du sentiment que les produits vendus sont de mauvaise qualité (8,36% des réponses). Toutefois, 5,06% des individus interrogés trouvent que de simples raisons personnelles empêchent les gens de se rendre sur les marchés forains, tandis que 15,19% des individus interrogés n'ont aucune explication précise à la baisse des clients sur les marchés forains.

Graphe 07 : Les marchés victimes de leur inaccessibilité.

Raisons personnelles

Pas de contraintes
précises

Produits de mauvaise
qualité

Marchés moins
accessibles

40

30

20

10

0

Produits trop chers

Manque de produits

Source : Travail de terrain (Mai 2006)

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway