La politique étrangère des Etats-Unis au Venezuela, la période Chavez (1999- 2007)( Télécharger le fichier original )par Anonyme Université Panthéon-Assas paris II - Master 1 Science Politique 2006 |
B) Une nouvelle politique énergétique.Les Etats-Unis, parce qu'ils s'estiment trop dépendants du pétrole vénézuélien, ont récemment envisagé de réduire leur dépendance énergétique vis-à-vis de Hugo Chavez en se rapprochant du Brésil. Effectivement, le Brésil apparaît comme le premier producteur d'éthanol au monde et est produit à partir de canne à sucre, ce qui permet de réduire fortement son coût. Egalement, depuis que Bush a fixé comme objectif de réduire de 20 % la consommation de pétrole d'ici à 201722(*), d'aucuns se demandent comment les Etats-Unis parviendront à se procurer les 130 milliards de litres d'esence que cette réduction représenterait chaque année. Ainsi, au début de l'année 2007, la diplomatie amériaine a cherché à se rapprocher du Brésil pour obtenir un accord sur ce biocombustible. Nicholas Burns, le sous-secrétaire d'Etat ainsi que Thomas Shannon, l'émissaire en charge de l'hémisphère occidental se sont rendus au Brésil en février 2007. Un accord sur le plan énergétique entre le Brésil et les Etats-Unis permettrait à ces derniers de diversifier leurs approvisionnements énergétiques mais surtout d'isoler le Venezuela de Chavez. Nicholas Burns a en effet affirmé : « nous voulons freiner notre dépendance au pétrole dont souffre mon pays ainsi que d'autres dans la région et diversifier nos sources d'énergie parce que le pétrole a pour habitude de provoquer une distorsion négative dans le pouvoir de certains Etats23(*) ». Bien qu'aucun pays ne soit mentionné ici, c'est clairement au Venezuela que Nicholas Burns fait allusion. Les Américains entendent en effet réduire le poids économique et politique d'un pays qui exporte les quatre cinquièmes de son pétrole vers les Etats-Unis. Ainsi, le rapprochement des Etats-Unis et du Brésil sur le plan énergétique participe d'une diplomatie ambitieuse et conquérante : il s'agit, pour Washington, de réduire la dépendance des Etats-Unis à l'égard du Venezuela et, de facto, d'isoler le président vénézuélien dans la région. En d'autres termes, il s'agit de contrecarrer la diplomatie du pétrole de Chavez en mettant en oeuvre cette « nouvelle diplomatie de l'éthanol24(*) ». Par conséquent, l'administration Bush souhaite réussir sur le terrain économique ce qu'elle n'a que partiellement réussi à faire sur le terrain politique : isoler et, par conséquent, affaiblir un président vénézuélien qui, à leurs yeux, se réclame d'une idéologie incompatible avec les intérêts de l'Amérique. * 22 Discours sur l'état de l'Union, 2007. * 23 Le Figaro, 9 février 2007. * 24 Le Figaro, 8 mars 2007. |
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