La politique étrangère des Etats-Unis au Venezuela, la période Chavez (1999- 2007)( Télécharger le fichier original )par Anonyme Université Panthéon-Assas paris II - Master 1 Science Politique 2006 |
CONCLUSIONEn somme, la politique étrangère des Etats-Unis au Venezuela a connu des changements très importants depuis l'accession de Hugo Chavez à la présidence du Venezuela en 1999. Ces changements ont d'ailleurs été accélérés par l'élection de George W. Bush en 2000. Il s'agit donc principalement pour les Etats-Unis de contrecarrer une idéologie qu'ils jugent incompatibles avec leurs intérêts; le bolivarisme est en effet une idéologie qui souhaite que l'Amérique du Sud soit unie et indépendante. Pour contrer le bolivarisme, la diplomatie américaine a mis en oeuvre deux mécanismes : la promotion de la démocratie d'une part et l'isolement du Venezuela aux niveaux régional et international d'autre part. Par ailleurs, l'action extérieure des Etats-Unis est caractérisée par un souci de préserver les intérêts économiques américains, c'est-à-dire l'approvisionnement en pétrole. Véritable « hyperpuissance25(*) », les Etats-Unis continuent donc de mettre en lumière, à travers l'exemple du Venezuela, le rôle prépondérant qu'ils ont joué et qu'ils continuent à jouer dans les relations internationales; ils occupent une place unique au sein du système international. A cet égard, d'aucuns considèrent que la politique extérieure de l'administration Bush est marquée par « l'obsession de la suprématie26(*) ». Ainsi, la politique étrangère des Etats-Unis au Venezuela s'inscrit dans le cadre d'un leadership que les Américains ont toujours souhaité exercer en Amérique latine. Cependant, il semble que cette politique extérieure des Etats-Unis au Venezuela soit ambivalente. En effet, au premier abord, les Etats-Unis ont, semble-t-il, promu la « politique de la main tendue ». Il s'agit de mettre le dialogue au premier plan pour pouvoir résoudre pacifiquement les différends entre ces deux pays. Toutefois, cette politique de la main tendue, dans le cadre du Venezuela, n'a pas duré longtemps et a rapidement laissé place à la stigmatisation. Effectivement, les différents acteurs de la politique étrangère américaine se sont employés à critiquer fortement le Venezuela. Les propos tenus par Condoleezza Rice, la Secrétaire d'Etat américaine, sont significatifs à cet égard. Cette dernière a en effet considéré au début de l'année 2005 que Hugo Chavez était une « force négative27(*) » dans la région. Quelques mois plus tard, Condoleezza Rice a haussé le ton à l'égard de Hugo Chavez en affirmant qu' « il ne suffit pas d'être démocratiquement élu, si on ne gouverne pas de manière démocratique »28(*). Ce genre de propos, qui ne sont pas le fait de la seule Secrétaire d'Etat, mettent en lumière une diplomatie conquérante. Il s'agit de réduire l'aura dont peut jouir le président vénézuélien. Par conséquent, si la politique étrangère des Etats-Unis au Venezuela ne peut être considérée ni comme un échec définitif - les Etats-Unis ont par exemple réussi à empêcher le Venezuela d'obtenir un siège au Conseil de Sécurité de l'ONU- ni comme un franc succès - la tentative de coup d'Etat en 2002 s'est révélée inefficace, elle met en lumière les ambitions d'un pays qui souhaite devenir « une puissance sans égal ni concurrent, au centre du monde29(*) ».
* 25 Relations internationales contemporaines, Jean-françois Guilhaudis, Litec, 2004, p.102. * 26 Jean-François Guilhaudis, op. cit. , p. 104. * 27 Le Monde, 31 mars 2005. * 28 Le Monde, 29 avril 2005. * 29 Jean-françois Guilhaudis, op. cit. p. 103. |
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