II) LE CONCEPT DES COMPETENCES SOCLES
1) L'attachement «sécure »
Hubert Montagner écrit dans son livre « L'enfant
et l'animal » : attachements pluriels peuvent aussi se nouer
même si l'attachement « secure » (sûr et
sécurisant) avec la mère est fondamental dans les constructions
initiales et successives de l'enfant. » (Cf. Bowlby et ses
expériences sur l'attachement).
En effet les relations entre l'enfant et les animaux peuvent
jouer un rôle non négligeable dans l'installation, le
développement et la restauration des cinq « Des
compétences socles expérimentées.
Il définit au nombre de cinq l'ensemble des
compétences socles qui constituent la naissance des noyaux
initiaux à partir desquels le bébé capte,
agglomère, combine et intègre les informations de son monde
extérieur. Elles sont les suivantes :
- l'attention visuelle soutenue
- l'élan à l'interaction
- les comportements affiliatifs
- l'organisation structurée et ciblée du
geste
- l'imitation
Interactives entre elles, elles sont traversées et
imprégnées par le langage, enraciné dans le fonctionnement
du cerveau humain.
Les compétences socles s'installent et se
développent au fil des jours ainsi que des interactions précoces
avec la mère et l'ensemble des personnes du milieu familial
(père, mère, fratrie, grands-parents) et aussi celles des autres
lieux (assistante maternelle, éducatrice, puéricultrice et
enfants de la crèche).
En ce qui concerne les attachements pluriels, il en existe un
qui est sublimé par de nombreux romans, celui que soulignent les
familles et qui lie l'enfant à un animal familier.
C'est cet attachement avec l'animal qui vient renforcer la
construction initiale et successive de l'enfant. L'apport
sécurisant que peut procurer un animal au sein d'une famille et
chez l'enfant en particulier est indéniable, de surcroît lorsque
celui-ci est en situation de handicap.
2) La stimulation animale sur les compétences
socles
D'une manière générale, les cinq
compétences socles, ou noyaux initiaux, sont stimulées en
présence de l'animal. Il se produit des interactions en rapport avec
chacune d'elles. C'est ce dont Hubert Montagner nous fait part dans son livre.
Il a observé par exemple que la quasi-totalité des enfants sont
fascinés ou troublés par ce qu'ils lisent dans les yeux des
animaux. Se sont des partenaires qui induisent chez les enfants de tout
âge, la recherche à l'exploration du regard, le contact oeil
à oeil durable et l'attention visuelle soutenue.
Il constate qu'il existe des animaux plus enclins que d'autres
à fournir de l'attention visuelle : le chien, le dauphin, le chat,
le cheval. Avec le singe l'interaction visuelle est difficile.
En ce qui concerne l'élan à
l'interaction, il s'agit avant tout d'une recherche afin d'obtenir une
réponse affective considérée comme un comportement
d'attachement sécurisant et rassurant. L'interaction conduit le
bébé à des communications proximales face à face et
oeil à oeil sans délai ni obstacle.
L'animal, en particulier le chien, manifeste en permanence des
comportements qui le rapprochent des humains et le conduisent à se
rapprocher d'eux.
Les poneys, les chevaux, les ânes peuvent être des
agents incomparables qui révèlent et structurent les
compétences, les émotions et les possibilités
relationnelles d'un enfant psychotique ou autiste. En effet, les chevauchements
partagés avec une personne de sécurité affective (parent
ou éducateur) créent objectivement des situations
renouvelées d'un dialogue tonico-postural à trois. Cette
observation est en rapport avec l'organisation structurée et
ciblée du geste.
En se fondant sur des faits, des observations établies
dans les delphinariums ou bassins privés, certaines personnes sont
convaincues que les dauphins peuvent être des partenaires
également efficients pour révéler et structurer
les compétences émotionnelles et les possibilités
relationnelles des enfants psychotiques ou autistes. C'est l'histoire
du petit pêcheur sourd et muet depuis l'âge de 5 ans qui aurait
réappris à parler grâce aux liens d'amitié qu'il
aurait noués avec un dauphin au quotidien dans la mer Rouge (cf :
Oline le dauphin du miracle de Pascale Noa Bercovitch).
Les enfants ont besoin d'un animal libéré qui les
fait rire et entraîne déjà leur imaginaire dans la
reconquête du monde extérieur. Par sa faculté
à l'imitation, l'enfant, en jouant avec l'animal, se stimule et
élargit ses possibilités. J'en ai vu qui couraient avec les
béquilles ou fatiguaient leur fauteuil roulant pour suivre leur chien et
leur poney. (Cf. L'enfant et l'animal H. Montagner).
Ces découvertes restent des éléments
clés de notre recherche, et nous permettent de mieux comprendre ce qui
se passe dans la relation avec l'animal. C'est ce qui va faciliter la
compréhension des possibilités offertes pour toutes les
expériences et écoles où l'animal est utilisé en
vue de venir en aide à l'humain, en particulier lorsqu'il se trouve en
situation de handicap.
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