IV- DIAGNOSTIC ET EVALUATION DES POTENTIALITES
DE LA COTE D'IVOIRE
Le diagnostic de la situation de la Côte d'Ivoire sera
menée sur trois plans : au plan politique, au plan économique et
un troisième plan que nous proposons d'ajouter afin de pouvoir se faire
une idée un peu plus nuancée mais assurément plus
précise sur le niveau du risque-pays. Cette évaluation des
potentialités de la Côte d'Ivoire reposera sur des indicateurs que
certaines agences de ratings analysent plus minutieusement au cours de leur
processus de notation des Etats.
Cependant, dans notre situation, le diagnostic que nous
proposons, précède de loin l'opération d'émission
à proprement dit et a pour finalité principale de permettre au
conseil financier de l'Etat de Côte d'Ivoire, le Groupe BNI,
d'évaluer l'opportunité de l'émission internationale afin
de pouvoir le consigner dans la loi de finances.
C'est pourquoi nous prendrons le soin de synthétiser
tous les résultats obtenus du diagnostic dans un tableau qui servira
d'outil opérationnel capable de renseigner tout de suite les
décideurs sur l'opportunité d ' émission avant même
d ' entamer l' opération.
4.1 Diagnostic sur le plan politique
En nous référant aux critères de
l'indice PRI tel qu'indiqués plus haut, il est possible pour un analyste
non averti de se faire une idée assez intuitive du niveau de l'indice
entre l'année 2000 et l'année 2004. D'ailleurs l'indice PRI pour
la Côte d'Ivoire aurait indiqué déjà au cours de
l'année 1999 (avant le coup d'Etat militaire de décembre), un
niveau de 40 (risque politique élevé). L'indice aurait
fluctué dans l'intervalle de 35 à 45 depuis 2000.
Cependant, de façon plus pragmatique, la COFACE a
assigné pour les années 2005 et 2006, la classe D de risque
politique à la Côte d'Ivoire. Assurément, ce niveau de
risque a induit la réalisation de dépenses imprévues pour
les années 2002, 2003 et 2004. Ainsi, de la période allant du 18
septembre 2002 au mois d'avril 2004, l'Etat de Côte d'Ivoire a
déboursé FCFA 176,1 milliards pour la couverture des charges
afférentes aux primes, à l'alimentation, à la
santé, au fonctionnement et à l'équipement des forces de
défense et de sécurité. Ces ressources englouties dans ces
dépenses imprévues auraient dû servir à honorer des
engagements prioritaires, notamment, l'apurement des arriérés
intérieurs et extérieurs. Ces derniers qui avaient un niveau de
143,3 milliards en 2002 au début de la guerre ont atteint le niveau de
614,1 milliards en 2003 et 538,5 milliards en 2004.
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