Le risque politique traduit l'éventualité qu'un
émetteur n'arrive pas/plus à faire face à ses engagements
financiers, en raison de troubles ou tensions politiques qu'il pourrait subir.
En effet, quand ces derniers surviennent, il s'instaure un climat
délétère qui détourne les priorités
économiques au profit d'objectifs travestis par la situation de
crise.
1 Les variables structurantes sortent du domaine du conjoncturel
pour faire partie des variables sur lesquels on peut définir
désormais des politiques et moyens d'action et leur allouer des
ressources pour les réformes dont elles feront l'objet.
Il n'est donc pas fortuit de mener une telle analyse (sur le
risque politique) qui conduit à modérer les résultats du
diagnostic macroéconomique et financier. Le risque politique est la
composante la plus délicate du risque pays qui se reflèterait
généralement dans la marge actuarielle (spread) exigée par
les investisseurs.
Au plan international, certaines agences comme la P.R.S.
(Political Risk Service) Group, l'"Institutionnal Investor", la Compagnie
Française pour le Commerce Extérieur (COFACE) et le BERI
(Business Environnement Risk Index) se livrent à des notations du risque
politique soit à la demande des émetteurs soit pour le compte de
tiers investisseurs.
Mais l'indicateur qui est de loin le plus suivi pour les pays
en voie de développement est le PRI (Political Risk Index) de l'agence
PRS Group comme le fait remarqué Patrice Fontaine (1997)1. En
effet, le PRI mesure le risque politique en se fondant sur huit critères
notés de 0 (bien) à 7 (mauvais). Ce sont :
- la dépendance vis-à-vis d'une grande
puissance,
- l'influence négative des forces politiques
régionales,
- la division du pouvoir politique et le pouvoir des
différentes factions,
- la division par la langue, l'ethnie et/ou la religion,
- les mesures répressives prises par un gouvernement en
vue de son maintien au pouvoir,
- l'attitude face à l'étranger; nationalisme ou
tendance au compromis,
- la situation sociale (population, densité, niveau de
vie),
- l'organisation et la force des éléments
favorables à un gouvernement d'extrême gauche - d'extrême
droite.
1 P. Fontaine, Gestion Financière Internationale,
Précis de DALLOZ, P. 447, 1997
Avec cet indice, une note globale de 0 à 20 indique
que le risque politique est pratiquement inexistant tandis qu'une note
supérieure à 35 est le signe d'un risque important.
Toutefois, il serait difficile de présenter dans le
cas d'espèce, les différentes mesures du risque politique. Elles
ne sont pas toujours distinguables des mesures du risque-pays et pour
certaines, l'information n'est pas facilement disponible. C'est le cas de
l'indice PRI qui nécessite1 le déboursement en ligne
d'une somme de $52 (environ FCFA 30000) pour avoir accès au niveau de l'
indice sur un pays précis.
Par contre, la notation COFACE est disponible sur simple
consultation du site. Cette notation distingue quatre classes de pays :
- classe A : risque politique pratiquement inexistant
- classe B : risque politique faible
- classe C : risque politique avéré
- classe D : risque politique élevé
Pour compléter ces différentes notations, il
est aussi possible d'adopter une approche consistant à demander à
certains spécialistes, de répondre à une grille d'analyse
comprenant des variables liées au cadre politique et des variables
liées au contexte économique.
1 Visite du site :
http://www.prsgroup.com, en juin
2006