La volonté des autorités ivoiriennes d'asseoir
le développement de la Côte d'Ivoire sur une institution solide et
crédible, a conduit à un véritable toilettage de l'ex
Caisse Autonome d'Amortissement (C.A.A) créée en 1959 par
décret n° 59-209 du 21 Octobre 1959. Cette vaste opération
débutée en 1997, sur proposition de la Banque Mondiale et du
Fonds Monétaire International (FMI), consistait dans un premier temps,
dans le cadre de la revue du système financier ivoirien, à
recommander à l'Etat de procéder à la centralisation de
ses ressources et la gestion de la dette publique au Trésor Public.
Ensuite en 1998, de nouvelles orientations furent
données à la C.A.A qui devint en octobre de la même
année, une banque, après avoir obtenu un agrément
d'établissement bancaire de la Commission Bancaire de l'U.M.O.A et de la
B.C.E.A.O. Ce statut est conforté par celui de société
d'Etat, portant son capital de FCFA 5 milliards à 10 milliards. Un audit
opérationnel effectué en juillet 2001, permet à l'Etat de
renforcer la mission de la banque et de redéfinir ses métiers qui
sont désormais :
- Banque d'investissement
- Banque de refinancement
- Banque conseil
Dans le but d'une mise en oeuvre effective de ces
métiers et pour permettre à la banque d'assurer pleinement le
rôle qui lui est dévolu, les autorités de tutelle ont
procédé au changement de ses instances dirigeantes, le 31 octobre
2001 et décidé du transfert des fonds sociaux au Trésor
Public.
C'est ainsi qu'en février 2004, les nouveaux
dirigeants de la banque, après deux années de restructuration et
d'assainissement de l'institution ont procédé au changement de sa
dénomination en l'appelant Banque Nationale d'Investissement (B.N.I).
Aussi, alors qu'elle vient à peine de définir
dans ses axes stratégiques, sa potentielle intervention sur le
marché des capitaux, qu'elle est mandatée par la Direction
générale du Trésor et de la Comptabilité Publique
à l'effet de conduire un emprunt obligataire.
L'emprunt TPCI 7% 2002 - 2005 est donc lancé avec un
objectif minimum de FCFA 30 milliards. Contre toute attente FCFA 63 milliards
sont mobilisés malgré un climat sociopolitique
délétère. Pour amplifier et rationaliser son
activité de conseil, la B.N.I a créé sa propre
Société de Gestion et d'Intermédiation (S.G.I) BNI
FINANCES courant 2003 après avoir obtenu l'agrément du
C.R.E.P.M.F le 23 décembre 2003. Celle-ci devient opérationnelle
dès janvier 2004 avec pour principales missions de soutenir et de
développer les nouveaux métiers de la banque que sont
l'investissement et le conseil, en veillant prioritairement à :
- Aider à une mobilisation optimale des ressources du
Trésor public sur le marché des capitaux de l'UEMOA, tout en se
positionnant comme Spécialistes des Valeurs du Trésor (S.V.T)
;
- Conseiller les structures para-étatiques dans le cadre
de leur restructuration/financement ;
- Proposer des formules de financement adaptées aux
PME/PMI, puis aux structures décentralisées dans le cadre des
politiques nationales de décentralisation, par le biais des instruments
de marché ;
- Assister la maison mère (la BNI) dans le cadre de
son développement de haut de bilan, au moyen de conseil
stratégique et financier et l'usage des instruments de marché des
capitaux.
En tant que conseil financier de l'Etat de Côte
d'Ivoire, la mission du Groupe BNI dans une opération de levée de
fonds sur le marché international des capitaux, devrait être de
mener les études financières préalables afin de
dégager le profil général de risque que présente le
pays au moment de l'opération. C'est sur la base de ces études
préliminaires que l'opération pourra être mise en oeuvre
soit par le Groupe BNI lui-même, soit par une autre banque que l'Etat de
Côte d'Ivoire pourrait choisir toujours sous le regard vigilant de son
conseil financier. Ce, dans le souci permanent de préserver les
intérêts de l'Etat, qui intervient ici sur un marché qui
échappe non seulement à son influence mais aussi à celle
des autres états.
Pour ressortir donc ce profil général de
risque, un diagnostic ciblé s'impose. Celui-ci serait ciblé par
rapport aux finalités de l'analysesdiagnostic qui seraient menées
au niveau international, pour des opérations similaires.