CONCLUSION GENERALE
Il ressort au terme de tout ce qui précède,
qu'une mobilisation de ressources du Trésor Public sur
l'euromarché sera fort difficile à mettre en oeuvre en
l'état actuel des choses et risque de ne même pas pouvoir
répondre convenablement aux attentes de l'Etat de Côte d'Ivoire en
terme de financement du déficit budgétaire. Cependant il faut
reconnaître que les euro-obligations constituent des vecteurs
d'endettement très intéressants si on veut les comparer aux
emprunts obligataires domestiques, mais sont moins accessibles. La
déréglementation du marché euro-obligataire permet
d'emprunter à un coût très faible, les capitaux sont
abondants et le décloisonnement des marchés financiers offre des
possibilités toutes aussi intéressantes de couverture de la
dette. Le hic dans le cas du Trésor Public, c'est que les investisseurs
dans une telle opération d'envergure qui les oppose à un pays en
voie de développement, dont le risque de contrepartie paraît a
priori très élevé, adoptent une attitude prudente.
L'appréciation du risque-pays qui se décompose en risque
politique et en risque économique se révèle être
l'élément essentiel sur lequel porte le diagnostic (les
études préalables à l'émission) des
souverains dans une opération d' émission d'euro-obligations.
Toutefois, pour appréhender l'ampleur du risque réel encouru, les
investisseurs bâtissent une logique de confiance en plus de
l'appréciation du risque-pays, qu'ils fondent sur la base de la
crédibilité et de la capacité des dirigeants à
influer favorablement sur la nature et l'ampleur du risque en question. Tous
ces éléments nous ont permis d'élaborer un tableau du
profil général d'efficacité à partir duquel le
Groupe BNI pourra conseiller les options financières adéquates
à l'Etat de Côte d'Ivoire. Il s'agit d'un véritable tableau
de bord qui indique le moment propice à
une mobilisation de ressources sur l'euromarché.
Celui-ci nous permet d'ailleurs de corroborer, au terme de notre étude
l'inopportunité d'une telle opération actuellement pour le
Trésor Public (voir conclusion partielle, page 43 - 45). Il est donc
clair dans cette situation que la stratégie de mobilisation de
ressources sur l'euromarché, objet du mémoire, devra
s'insérer dans un cheminement stratégique global. Il s'agit alors
à partir des éléments collectés et des informations
disponibles, de tracer une trajectoire précise qui permette au
Trésor Public de réaliser cette opération au bout d'un
certain temps. Cette trajectoire se décline en deux grandes
étapes :
1- Amélioration du profil de risque
Actions
|
Durée
|
Résultats
|
Responsable
|
Entreprendre les
|
3 ans selon les
|
Soutenabilité de
|
Ministère de
|
réformes
|
termes de
|
la dette
|
l'Economie et des
|
nécessaires pour obtenir une
réduction de la dette dans le cadre de l'initiative
PPTE
|
Cologne
|
|
finances
|
Mise en place des
|
Simultanément
|
Fiabilité des
|
Ministère de
|
Normes Spéciales
|
|
informations
|
l'Economie et des
|
de Diffusion de Données
|
|
économiques et financières
|
Finances
|
(NDDS)
|
|
|
|
Mise en place d'un
|
Autorisation du
|
L'opportunité
|
Trésor Public de
|
programme d'émission à long terme qui inclue le
recours aux euroémissions.
|
ministère de tutelle
|
d'une émission d'euroobligations
|
Côte d'Ivoire
|
Analyse prospective
|
Mandat
|
Disponibilité du
|
Le Groupe BNI
|
des flux sur lesquels adosser l'emprunt et des
caractéristiques initiales
|
d'arrangement
|
cadre général de l'émission
|
|
2- Recherche d'une banque assez imposante et
expérimentée pour diriger l'émission. Cela
dépend le plus souvent de la monnaie d'émission. On peut avoir
par exemple la Deutsche Bank, le Crédit Suisse, UBS ou la BNP Paribas
pour les émissions en Euro, en Franc Suisse (CHF),... et Merrill Lynch,
Citigroup, JP Morgan, HSBC, Goldman Sachs ou Salomon Brothers pour les
émissions en Livre sterling et en dollar.
|