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Stratégie de mobilisation de ressources pour le tresor public de Cote d'Ivoire sur l'euromarché: le vecteur d'endettement par émission d'euro-obligations

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par Yao Franck KOUASSI
Université de Cocody - Abidjan - DESS Ingénierie Financière 2004
  

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II- IDENTIFICATION DES ACTEURS ET DES CONTRAINTES EXTERNES (Qui fait partie du marché ?)

2.1 Les acteurs et les intervenants dans l'opération

d'euro-émission

On peut distinguer des acteurs et intervenants sur le marché primaire et sur le marché secondaire du marché des euro-obligations.

2.1.1 le marché primaire

Sur le marché primaire des euro-obligations, on distingue généralement cinq intervenants principaux : l'émetteur, le syndicat bancaire, les investisseurs institutionnels, les «autorités de régulation », les agences de notation et les organismes de compensation supra nationaux.

L'émetteur est celui qui exprime la demande de capitaux, matérialisée par une émission de titre de dette souverain communément appelé, obligation souveraine (sovereign bond). Il contracte ainsi, une dette étrangère, un passif étranger. Avant tout, il est à noter que les emprunteurs des pays de l'OCDE émettent la quasi-totalité (environ 95% entre 1983 et 1993) des obligations internationales. Le résidu étant le fait d'institutions financières internationales et d'emprunteurs originaires des pays en développement (voir annexe 2).

Si l'on s'attarde sur la nature même des emprunteurs, on remarque qu'en 1997 ce sont les banques et les entreprises privées qui dominent le marché avec près d'un tiers chacune, laissant loin derrière les Trésors Publics, les entreprises publiques et autres organisations internationales.

Il convient toutefois de recentrer certains concepts à travers la définition des termes techniques :

Le titre est dit "souverain" selon Gianviti (2002), lorsqu'il est émis ou garanti par un Etat ou une banque centrale.

Pour la dette étrangère, Roubini (2001) conçoit deux définitions ; une, économique et l'autre, légale.

Selon la définition économique, «la dette étrangère est la dette détenue par des non-résidents, que la dette soit libellée en monnaie locale ou étrangère, qu'elle soit issue sur le territoire domestique ou à l'étranger. Inversement, la dette intérieure est la dette détenue par les résidents, que la dette soit libellée en monnaie locale ou étrangère, qu'elle soit issue sur le territoire domestique ou à l'étranger».

Selon la définition légale «la dette étrangère est la dette émise sous une loi étrangère, libellée en monnaie locale ou étrangère et détenue soit par un résident ou un étranger. Inversement, la dette intérieure est la dette émise sous la loi domestique, libellée en monnaie locale ou étrangère et détenue soit par un résident ou un étranger».

C'est pourquoi, il convient selon le Bureau des Règlements Internationaux (2002) de distinguer trois types de titres de dette souverains :

- les titres libellés dans une monnaie différente de celle du marché d'émission (euro-obligation ou euro-émission)

- les titres libellés dans la monnaie du marché et émis par des nonrésidents (obligations étrangères)

- les titres particuliers libellés dans la monnaie du marché et émis par des résidents, mais à l'intention des non-résidents (obligations à mi-chemin des précédents)

Le syndicat ban caire est constitué de banques qui ont pour mission de constituer une syndication capable d'accompagner le titre de dette durant tout le «processus marketing» ; de la conception du produit, au service après vente (le service financier).

A chaque étape de d'élaboration du "produit", chaque banque perçoit des commissions en fonction du rôle qu'elle joue. Aussi, au sein de ce syndicat sera choisi le chef de file de l'euro-émission (chargé généralement de centraliser des demandes, assurer le secrétariat de l'émission et/ou le service financier). A son tour, il fera appel à d'autres établissements bancaires ou financiers pour constituer le syndicat de direction (chargé de définir les conditions définitives de l'émission), le syndicat de garantie (la prise ferme de l'ensemble des obligations émises) et le syndicat de placement (chargé de placer les titres auprès des investisseurs finaux). En conséquence, les commissions qui s'établissent à chaque niveau de syndication sont généralement:

- la commission attribuée au syndicat de direction pouvant varier entre 0,25 % et 0,50 % du montant du crédit, dont la moitié reviendrait au chef de file. Si l'émission est importante, le chef de file devrait se contenter d'un praecipuum (montant flat) représentant 20 à 30 % de la commission,

- la commission de garantie pouvant varier entre 0,25 % et 0,75 % du montant garanti

- la commission de placement pouvant se situer entre 0,75 % et 1,25 % des montants placés

- la commission d'agent pouvant représenter 0,25 % des coupons annuels et 0,125 % du nominal lors du remboursement.

Les investisseurs institutionnels offrent les capitaux; on trouve les intervenants suivants:

promouvoir la standardisation des nouvelles procédures d'émission par l'uniformisation, d'effectuer des recommandations et d'encourager la coopération entre les participants sur le marché. A cet effet, l'ICMA propose un modèle de rédaction des contrats de souscription. Le chef de file peut être membre de l'ICMA ou simplement suivre en pratique les recommandations de cette association. Les modèles proposés se présentent sous la forme d'un contrat-type auquel sont annexées une série de définitions ainsi que des clauses additionnelles concernant les accords entre co-chefs de file ou les représentations et garanties.

Les agences de notation, constituent un moyen d'évaluation du risque de défaut de l'émetteur. L'euromarché en distingue trois principales : Moody's Ratings, Fitch Ratings et Standard & Poors. La notation, de par les différentes utilisations qu'en font les investisseurs, revêt à plusieurs titres un intérêt pour les émetteurs. Pour beaucoup d'investisseurs, elle est un élément déterminant pour fixer la valeur du titre de dette et constitue souvent, une référence pour définir les principes en matière de placement. Un bon rating peut conférer trois avantages principaux à l'émetteur:

a. Un plus large accès aux capitaux : Les opinions de crédit des agences de rating étant largement diffusées et utilisées par les investisseurs institutionnels qui en ont une bonne compréhension, elles peuvent rendre la dette d'un émetteur accessible à un plus large éventail d'acheteurs potentiels. Aujourd'hui, sur les marchés internationaux, une notation constituerait en effet un "passeport" pour le crédit, puisqu'elle peut offrir l'accès à des capitaux étrangers, notamment sur des marchés où un émetteur ne jouit pas d'une forte notoriété ou par exemple sur des marchés ayant une langue, une culture et des principes différents de ceux de l'émetteur ;

b. Une flexibilité financière : Cet accès élargi au marché, implique le plus souvent, une diminution des coûts de financement, notamment pour les émetteurs bénéficiant d'une notation élevée. La crédibilité dont bénéficient les notations, peut également permettre aux émetteurs notés, d'entrer plus fréquemment, et à moindre coût, sur les marchés de capitaux et d'émettre des volumes plus importants à échéance plus longue.

c. La stabilité du marché : Après l'émission, la dette est notée chaque année pendant toute la durée de vie du titre. Ainsi, les notations et les documents d'analyse qui sous-tendent les opinions des agences de rating, contribuent également à entretenir la confiance des investisseurs, notamment en période de tension sur les marchés. Aussi, un article de presse peut-il avoir un impact négatif sur le prix des obligations en circulation d'un pays, même s'il n'a pas de réelles répercussions sur la qualité du crédit à long terme de ces obligations. Le caractère rassurant de la notation et les analyses complémentaires de la situation des agences, peuvent contribuer à apaiser les craintes des investisseurs.

De ce qui précède, il ressort que la notation de la dette revêt un caractère stratégique, pouvant infléchir considérablement sur le coût de financement. Il convient dès lors, d'y consacrer toute une section afin de pouvoir en cerner les mécanismes.

Les organismes supra nationaux de compensation ; En 1968 et en 1970, ont été créés respectivement, Euroclear: Euro-Clearance system limited et Cedel: Central De Livraison de valeurs mobilières. Euroclear a été créé sur l'initiative de la Morgan Guaranty Trust of New York et en 1972, le système a été cédé à une société indépendante de la Morgan. Depuis cette date, elle possède en raison de ses nouveaux

propriétaires, un statut de société coopérative de droit belge, dont le siège social se situe à Bruxelles.

Cedel, quant à elle est une société anonyme de droit luxembourgeois, dont le siège social est situé à Luxembourg. Toutefois, la fusion avec la Deutsche Börse Clearing récemment, a donné naissance à la ClearStream.

La mission de ces deux organismes dits de clearing international, était essentiellement à l'époque de leur création, de faciliter le dénouement des transactions en euro-obligation. Cette mission s'étend aujourd'hui à tous les instruments financiers.

En matière de marché primaire, il existe des dépositaires1 communs qui s'intercalent entre l'émetteur, le chef de file et les organismes de compensation.

Les fonctions de ces dépositaires communs sont les suivantes:

- Ils reçoivent les fonds relatifs à leurs positions, à la date de clôture des souscriptions, de ClearStream et Euroclear;

- Ils assurent le paiement de l'émetteur;

- Ils procèdent à la réception et au dépôt des certificats globaux2 pour le compte des deux centrales;

- Ils enregistrent les transferts d'intérêts des certificats globaux entre ClearStream et Euroclear.

Mais avant de bénéficier de ces services, il est nécessaire de faire admettre la valeur aux opérations de ClearStream ou Euroclear. La banque chef de file adresse en conséquence à ces derniers, une demande accompagnée des caractéristiques arrêtées dans le contrat d'émission: nom de l'émetteur, devise d'émission, taux d'intérêt,...). A la suite de

1 A l'instar du Dépositaire Central / Banque de règlement de l'UEMOA

2 Les certificats globaux sont émis temporairement pour être échangés ensuite en titres définitifs ou en certificats globaux permanents

quoi, s'engagerait un dialogue entre la banque et ces organismes, pour des échanges d'informations relatives aux procédures d'émission.

2.1.2 Le marché secondaire

Ce marché sert en quelque sorte de « soupape de sécurité » au marché primaire. Les banques qui font partie des syndicats de garantie y trouvent en effet le moyen d'écouler les titres qui n'ont pas trouvé preneur sur le marché primaire. Bien que le marché secondaire soit un marché de gré à gré (over the counter) complètement délocalisé, certains titres sont quand même cotés sur quelques places financières mais seulement à des fins de publicité.

Les opérateurs; presque toutes les transactions sont réalisées soit par les teneurs de marché (market makers) soit par les courtiers (dealers).

Le rôle des teneurs de marché consiste à se poser en contrepartie des opérations à l'achat et à la vente. Ils s'engagent pour des montants d'au moins 500 000 dollars US en général, de façon continue et aux cours qu'ils ont annoncés au préalable. Leur rémunération correspond à la différence entre le cours d'achat et le cours de vente autrement dit le spread. Ces teneurs de marchés ou reporting dealers sont le plus souvent des grandes banques internationales.

Les courtiers assurent pour leur part un rôle d'intermédiaire entre les teneurs de marché et les investisseurs, moyennant le paiement de commissions et de frais de courtage.

Les organ ismes supra nationaux de compensation; à la clôture des souscriptions ClearStream et Euroclear règlent le montant total de leurs souscriptions auprès du dépositaire commun, pour le compte final de l'émetteur. En échange de ce paiement, le dépositaire commun reçoit le certificat global gardé en dépôt par ses soins, pour compte des deux

organismes. Ensuite, intervient la distribution des souscriptions. Les deux centrales procèdent simultanément à la distribution des souscriptions, selon deux possibilités (dépendant du chef de file et des souscripteurs) : franco paiement ou contre paiement.

Les instructions sont appariées: la date de dénouement (le lendemain du jour de clôture des souscriptions) et la contre-valeur (prix de souscription) devront donc être vérifiées.

Enfin, les certificats globaux devront être échangés contre des certificats définitifs. Ainsi, lors du lancement d'une émission, les titres sont représentés par un certificat global temporaire. A une date convenue, date d'échange, il sera transformé en certificat global permanent ou en titres définitifs, selon le contrat d'émission.

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore