DEUXIEME PARTIE : MISE EN OEUVRE DE
L'OPERATION D'EMISSION
L'émission d'un titre de dette, pourrait se fondre
dans un processus marketing dans la mesure où nous pouvons distinguer
clairement un vendeur (l'émetteur) et des acheteurs (les investisseurs),
le bien, objet de la transaction étant les euro-obligations. A cet
effet, Kotler et Dubois (2005) préconisent que dans toute
opération de vente, il convient de déterminer les «six O
», que l'on appelle désormais les «six O » de Kotler. Ce
sont :
- les Occupants (qui fait partie du marché ?)
- les Objets (qu'achète le marché ? = des
obligations)
- les Occasions (quand vend-t-on ?)
- l'Organisation (qui intervient dans la vente ?)
- les Objectifs (pourquoi vend-t-on ?)
- les Opérations (Quel est le processus de vente ?)
Aussi allons tenter autant que faire se peut, de
répondre dans les pages qui suivent de façon particulière
à chacune de ces interrogations. Mais avant, il convient d'aborder pour
une meilleure compréhension, l'historique du marché des
émissions obligataires internationales.
I- L'HISTORIQUE DES EMISSIONS D'OBLIGATIONS
INTERNATIONALES
Les euro-obligations constituent le plus ancien compartiment
du marché financier international. Depuis longtemps, des
non-résidents empruntent des sommes importantes sur certains
marchés nationaux en se conformant à la réglementation du
pays où se réalise l'émission. On peut donc
considérer une émission étrangère comme une
émission réalisée par un non-résident sur un
marché domestique. Après la Seconde Guerre Mondiale, la place de
New York regroupait la plupart des émissions étrangères,
enregistrant notamment sur la période 1955- 1962 pour 4,2 milliards de
dollars de transactions contre seulement 2,9 milliards de dollars pour les
autres places financières. Cependant, l'instauration de la taxe de
péréquation en 1963 a augmenté le coût des
émissions obligataires effectuées par des étrangers, et a
eu pour conséquence la réduction du nombre d'émissions
étrangères sur la place financière américaine. Ce
phénomène a eu pour conséquence la création d'un
marché euro-obligataire qui n'est soumis lui à aucune obligation
étatique. Ainsi, on a coutume de considérer l'émission
menée par Autostrade le 1 er juillet 1963 comme une première dans
le genre. Cette société concessionnaire des autoroutes à
péage italiennes avait émis 15 millions de dollars sur 15 ans.
Malgré la suppression de la taxe de péréquation au
début des années 70, les marchés euro-obligataires ont
continué à connaître un développement soutenu.
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