Les médicaments vétérinaires
commercialisés dans le circuit parallèle en Afrique subsaharienne
ont deux principales origines, la première étant le marché
officiel et la seconde, le marché de la contrefaçon et les
contrebandes. L'exemple du Sénégal illustre bien ce propos.
En effet, certains médicaments
vétérinaires vendus dans le marché parallèle au
Sénégal sont des médicaments disposant d'une Autorisation
de Mise sur le Marché (AMM), autorisés et acquis en toute
légalité par des grossistes-répartiteurs. Mais par des
voies contournées, ces médicaments vétérinaires se
retrouvent en vente libre dans les marchés par des acteurs qui ne sont
pas de la profession (THIAM, 2002). THIAM (2002) indexe ainsi les
grossistes-répartiteurs du secteur officiel qui cèdent au
clientélisme facile en dehors des cabinets vétérinaires
agréés.
De même, les délégués commerciaux
des firmes pharmaceutiques, en dehors de la promotion des produits des
laboratoires qu'ils représentent, se retrouvent un peu partout dans les
marchés à bétail et autres points de rencontre des
éleveurs entrain d'assurer la vente de ces produits et parfois à
des quantités importantes (cas des groupements d'éleveurs), ceci
en violation flagrante des dispositions réglementaires (THIAM, 2002).
Les mêmes médicaments sont redistribués sur le
marché par des acteurs non autorisés.
Quant au marché de la contrefaçon et les
contrebandes, il s'agit des médicaments vétérinaires
provenant de la Mauritanie, principalement du débarcadère de
Rosso (NIANG et TOLL, 2002). Les contrôles frontaliers n'étant pas
systématiques, les trafiquants traversent avec les médicaments
vétérinaires camouflés dans les sacs pour les distribuer
dans plusieurs marchés au Sénégal. La même situation
décrite au Niger où les importations frauduleuses en provenance
du Nigéria sont
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estimées à environ 30% à 50% du
marché total des médicaments vétérinaires (VIAS,
2001).
Selon TCHAO (2002), de façon générale,
le marché parallèle mobilise les médicaments
vétérinaires issus des laboratoires dont les coûts de
production sont moins élevés notamment les laboratoires
installés au Nigeria, en Egypte, en Inde, au Soudan, au Pakistan, et en
Chine.
Plusieurs facteurs peuvent être incriminés dans
le développement de la vente illicite des médicaments
vétérinaires en Afrique subsaharienne parmi lesquels la
réglementation de la pharmacie vétérinaire dans les pays
de cette partie du continent africain.