La vente illicite des médicaments
vétérinaires est une réalité dans la plupart des
pays africains au sud du Sahara (AKODA, 2002).
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En effet, les études menées par SALEU (1988) au
Cameroun, par SIAOUFOULOU (1988) en République Centrafricaine ; par VIAS
(2001) au Niger ; par BA (2001), DIAGNE (2001) et NIANG (2002) au
Sénégal ; par AKODA (2002) au Bénin et au Togo ; par DIALL
(2001) au Mali et par OULAI (2004) en Côté d'Ivoire, confirment
l'existence de marchés parallèles de médicaments
vétérinaires en Afrique subsaharienne à des degrés
variables selon les pays.
De façon générale, 50 à 70 % des
produits vétérinaires consommés en Afrique ne
transiteraient pas par les circuits autorisés (SIDIBE, 2001). Dans la
zone UEMOA, le chiffre d'affaires du marché illégal serait
équivalent à 35% du marché des médicaments
vétérinaires de cette sous-région, soit 5 milliards de
francs CFA en 1997 (TCHAO, 2000). Au Burkina Faso, THOME et al. (1995)
estiment que le volume des importations "occultes" des médicaments
vétérinaires est égal à celui des importations
officielles.
Dans la plupart des pays de l'Afrique subsaharienne, ce
marché parallèle est animé par une diversité
d'acteurs dans les grandes villes et dans les campagnes notamment au niveau des
marchés à bétail.
II. 1.5.1- Acteurs du
marchéparallèle des médicaments vétérinaires
en ASS
Ce sont toutes les personnes qui exercent dans
l'illégalité les activités d'importation, de distribution
en gros et au détail des médicaments vétérinaires.
En Afrique subsaharienne, il s'agit des techniciens et auxiliaires
d'élevage, des ingénieurs agronomes, des commerçants, des
vendeurs ambulants et des éleveurs. Il faut y ajouter les auxiliaires
formés en santé humaine qui complètent par quelques
intrants vétérinaires leur panoplie (THOME et al,
1995).
Au Tchad par exemple, le marché parallèle des
médicaments vétérinaires est animé par un bataillon
de colporteurs communément appelés « docteurs choukous
» qui approvisionnent les marchés dans les campagnes (ABIOLA,
2005).
Ces acteurs opèrent de façon purement
commerciale, sans se préoccuper ni de la destination, ni de
l'utilisation du médicament vétérinaire qu'ils
cèdent aux utilisateurs.
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Ils sont prêts à s'approvisionner à toutes
les sources disponibles dans le seul but d'avoir le maximum de
bénéfice.