Le marché officiel des médicaments
vétérinaires dans la plupart des pays africains au sud du Sahara
est animé par divers acteurs. Ces acteurs peuvent être
regroupés en 2 catégories à savoir les
grossistes-répartiteurs et les détaillants (OULAI, 2004).
II. 1.4.1- Les importateurs - grossistes -
répartiteurs
Avant la libéralisation de la profession
vétérinaire dans la plupart des pays africains au sud du Sahara,
l'importation des médicaments vétérinaires était
assurée par des structures étatiques. C'est encore le cas de la
pharmacie nationale vétérinaire en Côte d'Ivoire qui
détient par ailleurs le monopole de l'importation et de la distribution
des vaccins contre la Péripneumonie Contagieuse Bovine (PPCB) et la
Peste des Petits Ruminants (PPR) (OULAI, 2004).
Par contre, depuis le désengagement des Etats de cette
filière, l'importation des médicaments vétérinaires
est désormais assurée par des structures privées. On en
dénombre 8 au Burkina Faso toutes concentrées à
Ouagadougou (BOISSEAU, 2005), 3 en Guinée (SEKOU, 2001), 6 au
Sénégal et 4 au Niger (BOISSEAU, 2005). Au Rwanda, les
médicaments vétérinaires sont importés par les
sociétés AGRITECH et AFRICHEM (MUHINDA, 2001). En Côte
d'Ivoire, les sociétés privées CODIVET, PROMAVET,
SNPROVECI et CPV importent la plus grande partie des médicaments et
produits vétérinaires à côté de la pharmacie
nationale vétérinaire (OULAI, 2004).
En République Centrafricaine, l'importation des
médicaments vétérinaires est plutôt assurée
par la Fédération Nationale des Eleveurs Centrafricains (FNEC)
(OULAI, 2004).
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A ces grossistes, s'ajoutent les délégués
commerciaux des firmes pharmaceutiques vétérinaires
installés dans la plupart des pays.
Tous ces acteurs assurent la distribution des médicaments
vétérinaires en gros auprès des détaillants.
II. 1.4.2- Les
détaillants
Plusieurs acteurs interviennent dans la distribution au
détail des médicaments et produits vétérinaires en
Afrique subsaharienne. Ces acteurs peuvent varier selon les pays.
Au Sénégal par exemple, la distribution au
détail des médicaments vétérinaires est
réservée aux docteurs vétérinaires et aux
pharmaciens mais dans la réalité, il existe une diversité
d'intervenants (DIAGNE, 2001).
Au Bénin, la gestion des cabinets et pharmacies
vétérinaires est assurée par les docteurs
vétérinaires et les agents techniques d'élevage
exerçant sous le patronage d'un vétérinaire. En 2001, le
Bénin comptait 113 cabinets et pharmacies vétérinaires
détaillants privés répartis sur l'ensemble du territoire
national (AKODA, 2002).
Au Tchad, outre les vétérinaires privés,
les groupements d'éleveurs et les auxiliaires d'élevage, les
commerçants patentés sont autorisés à distribuer
les médicaments vétérinaires (ADOUM et DAOUNAYE, 1999).
Quant au Mali, la distribution des produits pharmaceutiques
vétérinaires est assurée par des officines dirigées
par les docteurs vétérinaires et les ingénieurs
d'élevage. Les agents techniques d'élevage ne peuvent exercer
cette activité que sous la tutelle d'une officine (SOW, 1999).
En Mauritanie, la vente du médicament humain et
vétérinaire est libre. Tout commerçant disposant de moyens
financiers substantiels a en effet le droit de tenir une officine de pharmacie
humaine ou vétérinaire (NIANG et TOLL, 2002).
Il ressort de ces exemples que l'importation et la
distribution des médicaments vétérinaires en Afrique
subsaharienne sont assurées par une diversité d'acteurs. Dans
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la plupart des pays, il s'agit des docteurs
vétérinaires, des pharmaciens, des ingénieurs, des agents
techniques d'élevage, des groupements d'éleveurs et des
commerçants autorisés. Certains de ces acteurs en dépit de
leur manque de qualification prodiguent également des soins aux
animaux.
II. 1.4.3- Les soins aux animaux
Les soins aux animaux en Afrique subsaharienne restent le
"parent pauvre" de la santé animale (THOME et al., 1995). Leur
réalisation est généralement déléguée
aux techniciens d'élevage, aux éleveurs, aux bergers et aux
vendeurs ambulants des médicaments vétérinaires. Ces
personnes prescrivent et administrent toute sorte de médicaments
vétérinaires aux animaux. Plusieurs causes sont à
l'origine de ce phénomène parmi lesquelles l'absence de
vétérinaires praticiens dans les campagnes due aux effectifs
insuffisants de docteurs vétérinaires dans la plupart des pays.
De plus, les éleveurs sont souvent peu disposés à
régler les honoraires des praticiens pour des actes
réalisés (THOME et al., 1995).
En outre, lorsqu'un vétérinaire est
installé en clientèle privée, il se fait
généralement aider par des assistants le plus souvent non
qualifiés et auxquels il confie la tâche d'administrer les soins
aux animaux. En effet, les "installés" recherchent plus la confiance en
terme de gestion que la compétence chez leurs "assistants", ce qui les
amène à privilégier le recrutement des membres de leur
famille, indépendamment de leur niveau de compétence.
L'inaccessibilité financière des
médicaments vétérinaires vendus à l'officine et la
difficulté du marché officiel à couvrir les zones les plus
reculées dans les pays obligent parfois les éleveurs à
recourir au marché illicite des médicaments
vétérinaires qui offre des prix relativement plus bas que le
marché officiel.