Les pays de l'Afrique subsaharienne importent presque la
totalité des produits pharmaceutiques vétérinaires, la
plupart du temps, de l'Union Européenne en général et de
la France en particulier (BOISSEAU 2005). KOUMI (2001) a estimé en
Côte d'Ivoire à 50% la provenance française des
médicaments vétérinaires. Au Burkina Faso, 55% de
médicaments vétérinaires sont importés de la France
(BOISSEAU, 2005) et au Sénégal, BA (2001) estime les importations
de médicaments vétérinaires de la France à 92%.
Malgré cette forte présence des marques
françaises sur le marché pharmaceutique vétérinaire
africain, on y trouve de plus en plus les médicaments
vétérinaires provenant des pays d'Amérique du Nord
(Canada), d'Amérique latine
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(Brésil) et particulièrement des pays
asiatiques (Inde, Pakistan, Chine.). Les laboratoires pharmaceutiques
vétérinaires originaires de ces pays, présents sur le
marché africain sont multiples. A titre d'exemples, le marché des
médicaments vétérinaires sénégalais est
approvisionné par 68 laboratoires étrangers (LY, BA et COLY,
2002). En Côte d'Ivoire, OULAI (2004) estime à 35 le nombre de
firmes pharmaceutiques vétérinaires qui exercent dans le pays. Et
selon DIEDY (2004), les médicaments vétérinaires
commercialisés en Mauritanie proviennent de 16 pays étrangers.
THOME et al. (1995) expliquaient la multiplication de laboratoires
pharmaceutiques en Afrique par le fait d'une libéralisation survenue
dans des systèmes politiques et réglementaires
caractérisés par le "iou". Et comme le pensent KLIMEK et PETERS
(1995), les autorités dans chaque pays ont la responsabilité de
limiter et de contrôler ces importations.
Outre les médicaments vétérinaires
importés de l'occident, on retrouve sur le marché africain, des
produits pharmaceutiques vétérinaires fabriqués par des
laboratoires installés en Afrique. Au Nigeria, on en dénombre une
centaine et plus de 50 d'entre eux font l'objet de doute concernant la
qualité de leurs produits (BA, 2001). Le Ghana quant à lui compte
plus de 25 unités de production modernes mais seules 3 tournent
régulièrement de manière optimale et satisfaisante (BA,
2001).
En Afrique de l'Ouest et du Centre, il existe des
unités de production de vaccins notamment le Laboratoire National
Vétérinaire (LANAVET) de Garoua au Cameroun, le Laboratoire
National d'Elevage et de Recherche Vétérinaire (LNERV) de Dakar
au Sénégal, le Laboratoire Central Vétérinaire
(LCV) de Bamako au Mali, le Laboratoire Central d'Elevage (LABOCEL) de Niamey
au Niger (BOISSEAU, 2005). Ces laboratoires approvisionnent les marchés
des deux sous-régions en vaccins. Au Togo et au Bénin par
exemple, seuls le LANAVET et le LNERV ravitaillent les marchés en
vaccins (AKODA, 2002). Par contre au Burkina Faso, 50% seulement de vaccins
importés proviennent des laboratoires africains notamment du Cameroun,
du Mali et du Sénégal (BOISSEAU, 2005). En République
Centrafricaine, l'approvisionnement en vaccins contre la peste bovine, le
charbon symptomatique et la pasteurellose est assuré par le LANAVET du
Cameroun (NAMKOISSE, 1999).
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Quelle que soit leur origine, les médicaments
vétérinaires en Afrique subsaharienne sont commercialisés
par de nombreux acteurs qui différent selon que l'on se trouve dans les
secteurs officiel ou parallèle.