Chapitre II : LE MARCHE DES MEDICAMENTS VETERINAIRES
EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE (ASS.) : PARTICULARITES ET REGLEMENTATION
Introduction
Selon LY (1998), le marché du médicament
vétérinaire représente l'ensemble des transactions
financières concernant le médicament vétérinaire
pendant une période et dans une région donnée.
En 2001, ABIOLA estimait le marché mondial des
médicaments vétérinaires à 11,2 milliards d'euros.
Selon le même auteur, cette valeur correspond à la somme des PIB
de la Côte d'Ivoire, du Mali et du Burkina Faso ou bien celui du
Cameroun, du Tchad et de la République Centrafricaine (RCA). La
répartition mondiale de ce marché est très inégale
sur le plan des continents, l'Amérique et l'Europe occupant la
première place suivies de l'Asie, puis de l'Afrique (BA, 2001). Cette
prédominance de l'Amérique et l'Europe est essentiellement due
à leur mode d'élevage intensif. Car, selon THOME et al
(1995), plus les systèmes d'élevage s'intensifient et
s'intègrent dans une logique commerciale, plus leur consommation
potentielle en intrants augmente.
Le présent chapitre se propose de présenter
à travers la recherche bibliographique, les particularités du
marché des médicaments vétérinaires en Afrique
subsaharienne notamment son importance, les classes thérapeutiques
dominantes, l'origine des médicaments vétérinaires qui y
sont commercialisés, ses acteurs, puis sa réglementation.
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II.1- Particularités du marché des
médicaments vétérinaires en ASS
II.1.1- Importance du marché
Le marché africain représente 1,6% du
marché mondial des médicaments vétérinaires
(ABIOLA, 2001) soit 180 millions d'euros. Soixante dix huit pour cent (78%)
reviennent à l'Afrique du Sud et au Maghreb ; l'Afrique du Centre et de
l'Ouest ne comptant que pour 10%. Cette faible part de l'Afrique
témoigne d'une faible consommation en intrants
vétérinaires due essentiellement aux modes d'élevage
pratiqués par les éleveurs (BA, 2001). Contrairement aux
systèmes intensifs, les systèmes pastoraux transhumants et
villageois traditionnels ont faiblement recours aux médicaments
vétérinaires, mais sont surtout demandeurs d'un service
d'intervention capable de répondre rapidement aux grandes
épizooties (THOME et al, 1995). De plus, dans de nombreuses
situations, l'ensemble de paramètres permettant d'établir le
rapport coût/bénéfice des opérations de santé
animale ne sont pas connus. L'estimation des pertes évitées
grâce au traitement des animaux est très souvent
ignorée.
Enfin, beaucoup d'éleveurs en Afrique subsaharienne
préfèrent avoir recours à la pharmacopée
traditionnelle que de faire face au coût élevé des produits
pharmaceutiques vétérinaires. Malgré cette situation, les
contraintes sanitaires ne permettent pas aux propriétaires d'animaux de
se passer de certaines classes de médicaments
vétérinaires.
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