III.4- Contrôle de la qualité des
médicaments vétérinaires en ASS: le LACOMEV et les
progrès réalisés en la matière
Considérant la nécessité de
contrôler les produits pharmaceutiques de santé animale
commercialisés en Afrique subsaharienne et les difficultés des
pays de se doter d'un outil technique en la matière, l'EISMV et la
coopération internationale ont activement °uvré pour la mise
en place d'un Laboratoire de Contrôle des Médicaments
Vétérinaires (LACOMEV) à l'EISMV de Dakar. Devenu
laboratoire de référence de l'OIE en 2004, un des objectifs du
LACOMEV est d'apporter une expertise analytique sur la qualité des
médicaments vétérinaires dans le cadre de l'autorisation
de mise sur le marché. Au cours de l'année 2004-2005, 57
expertises analytiques officielles ont ainsi été
réalisées (ABIOLA, 2005) contre 10 en 2003-2004 et 48 en
2002-2003 sur la demande des directions de l'élevage du
Sénégal, du Burkina Faso et de la Mauritanie (ABIOLA, 2004).
Le LACOMEV réalise également en accord avec les
autorités des différents pays, des expertises portant sur la
qualité des médicaments vétérinaires en circulation
en Afrique subsaharienne ; 6 pays en ont déjà
bénéficié à savoir le Bénin, le Togo, le
Mali, la Mauritanie, le Tchad et le Cameroun.
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Outre ces expertises, le LACOMEV participe à la
formation technique du personnel des services vétérinaires
chargé de la gestion et du contrôle des médicaments
vétérinaires des pays demandeurs. Il organise
régulièrement des ateliers de sensibilisation et des
communications avec les acteurs de la filière des médicaments
vétérinaires dans les différents pays de l'Afrique
subsaharienne. C'est à ce titre que SIDIBE (2001) estime que le LACOMEV
est un pas important dans la pratique de l'assurance qualité en Afrique
subsaharienne.
En résumé ; les travaux cités dans ce
chapitre relèvent à des degrés divers, la présence
de médicaments vétérinaires non-conformes dans les pays
africains au sud du Sahara. Les résultats de ces travaux viennent ainsi
conforter les multiples dysfonctionnements observés dans le
marché des médicaments vétérinaires en Afrique
subsaharienne au chapitre II précédent. D'où la
nécessité de poursuivre les initiatives qui sont prises depuis
1986 par la communauté internationale et dont l'une des plus importantes
est sans doute la création du LACOMEV qui est un outil concret de
gestion de la qualité des médicaments vétérinaires
en Afrique subsaharienne.
Conclusion partielle
Après une présentation des données sur
l'élevage au Cameroun et les contraintes sanitaires de ce secteur
d'activité, un détour dans l'étude du marché des
médicaments vétérinaires de quelques pays de l'Afrique
subsaharienne pris comme exemples, nous a permis de relever plusieurs
dysfonctionnements dans l'organisation de cette filière. L'une des
conséquences de ces dysfonctionnements est la présence de plus en
plus importante de médicaments vétérinaires de mauvaise
qualité dans le marché de cette partie du continent africain.
Qu'en est-il particulièrement de la situation au
Cameroun ? C'est pour répondre à cette question que nous nous
proposons d'aborder la deuxième partie de notre travail consacrée
à l'étude de la distribution et de la qualité des
médicaments vétérinaires au Cameroun.
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