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Activités agricoles et dégradation des ressources naturelles dans la commune de Ségbana (Bénin) : Impacts sur la santé des populations

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par Aboubakar KISSIRA
EDP- FLASH- Université d'Abomey-Calavi (Bénin) - DEA Gestion de l'Environnement 2005
  

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II -IMPACTS DE L'UTILISATION DES INTRANTS AGRICOLES SUR LES POPULATIONS

Dans la commune de Ségbana, le constat général est que les paysans ne respectent pas les modes d'utilisation des intrants agricoles (engrais et pesticides). Plusieurs raisons expliquent ce comportement.

A - Difficultés d'utilisation des intrants agricoles par les agriculteurs

L'activité agricole prédominante, dans la commune, est la culture du coton, une culture qui impose aux paysans l'utilisation des engrais chimiques et pesticides.

Toutes les dispositions sont prises par les distributeurs pour approvisionner les paysans en intrants.

De 1998 à 2003, près de 16.423 tonnes d'engrais et près de 3.775.546 litres de pesticides ont été utilisés dans la commune de Ségbana comme l'indique le tableau III : suivant.

Tableau III : Utilisation des engrais et pesticides dans la commune de Ségbana

Unité :

· engrais en tonne

· pesticides en litre

Année

Intrants

1998-1999

1999-2000

2000-2001

2001-2002

2002-2003

TOTAL

Engrais

2994,75

3041,75

3371,75

2882,35

4132,95

16423,55

Pesticides

90.570

95.409

97.728

74.494

93.839

3.775.546

Source : Rapport d'activité du CARDER Borgou - Alibori, 2003.

La disponibilité des intrants agricoles ne constitue donc pas un problème. Mais il faut reconnaître que les techniques ou les consignes d'utilisation de ces intrants restent à maîtriser.

Les agents d'encadrement exigent des producteurs de coton l'observance d'un certain comportement lors du traitement des champs dont le port d'un vêtement de protection adéquat pour le traitement phytosanitaire, le port de gant pour l'épandage d'engrais. Mais ces consignes ne sont pas respectées (Photo 4).

Près de 194 soit 99% sur 196 paysans interrogés déclarent que le vêtement du traitement phytosanitaire composé d'un ensemble pantalon et chemise à manches longues (5000F), des lunettes (500F), des gants (750F), d'un cache-nez (500F) et des bottes (3500F), coûte cher et n'est pas à leur portée. Le prix officiel de cet accoutrement communiqué par le CARDER Borgou lors de l'étude est de 10.250FCFA. Mais la réalité est que sur le terrain ce prix varie entre 15.000F et 18.000F pour des raisons internes à la commune. Outre la cherté de l'accoutrement de traitement phytosanitaire des champs de coton, les autres problèmes soulevés par les producteurs de coton sont la chaleur dégagée par cet accoutrement et le poids contraignant des bottes, des difficultés qui ne favorisent pas le traitement aisé et rapide des champs de coton. La quasi-totalité des paysans choisissent simplement de faire le traitement des champs sans protection adéquate (photo 5).

Photo 4 : Epandage d'engrais dans un champ de coton à Koutè par un paysan sans

protection des mains et suivi de son enfant

Source :(KISSIRA Aboubakar septembre 2004)

Photo 5 : Traitement phytosanitaire d'un champ de coton par un paysan de Ségbana

sans mesure de protection (vêtements, cache-nez, gants, lunettes ...)

Source : (KISSIRA Aboubakar, septembre 2004)

Les paysans n'ont pas encore perçu l'utilité de la protection lors du traitement phytosanitaire. Seuls quelques responsables de l'Union Communale des Producteurs se sont approvisionnés en vêtement. Mais le constat est qu'ils utilisent souvent dans leurs champs de coton des ouvriers agricoles qui refusent de se protéger contre les risques d'exposition aux pesticides. Le vêtement de protection est contraignant disent-ils. Il se pose à ce niveau la non adaptation du vêtement de protection au climat chaud du milieu des paysans. Pour leur bien-être lors du traitement phytosanitaire la plupart des paysans ont émis le voeu de voir confectionner des vêtements de protection moins contraignants et moins chers.

Un autre comportement observé lors du traitement phytosanitaire des champs de coton est l'implication des enfants dans cette activité réservée aux adultes. Avant quinze (15) ans, l'âge d'être un actif agricole, les enfants sont associés au traitement. Le lavage du matériel de traitement à la fin de l'opération leur revient quelques fois. Ce qui les expose ainsi, comme leurs parents, aux dangers liés aux insecticides.

D'autres pratiques font courir aux paysans des risques liés à la manipulation des pesticides et aux engrais.

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