1.3 Rentabilité des
investissements d'enseignement Agricole dans le contexte béninois
1.3.1 Insertion
Professionnelle
Insertion Professionnelle : Le terme insertion vient du latin
« inserere », qui veut dire « insérer,
introduire, mêler, intercaler ». Dans le Larousse l'insertion est
définie comme le fait de s'insérer, de s'attacher sur, dans
quelque chose. C'est aussi, la manière de s'insérer dans un
groupe, de s'y intégrer. L'insertion professionnelle dans notre contexte
constitue la phase de transition de l'amateurisme des éducateurs
à l'intégration d'une structure professionnelle en disposant du
savoir-faire et du diplôme qui peuvent constituer leur capital humain
vers l'insertion professionnelle. Le capital humain se traduit par les
aptitudes, les capacités d'un individu à suivre une formation et
à obtenir des qualifications élevées. Pour Gary. S Becker
(1964), la décision d'investir dans le capital humain fait l'objet d'un
calcul économique qui permet à l'individu d'évaluer le
rendement marginal associé à une formation. Ce calcul permet de
connaître les coûts directs, coûts indirects, et coûts
d'opportunité engendrés par la formation. Dans le même
temps, ce calcul économique permet de connaître le surcroît
de revenus permis par l'augmentation du niveau de formation. (Marie-Sainte,
2022-2023, p. 35).
Le concept du capital humain, introduit par Gary Becker, est
fondamental pour comprendre la valeur des investissements dans
l'éducation et la formation. Selon Becker, le capital humain
représente les connaissances, les compétences et les
qualifications qu'une personne acquiert tout au long de sa vie grâce
à l'éducation et à la formation. Dans notre contexte des
apprenants de l'enseignement agricole, cet apport du capital humain est d'une
grande pertinence. De plus, les apprenants acquièrent des
compétences spécifiques liées à l'agriculture, tant
théoriques que pratiques. Un enseignement efficace doit donc chercher
à développer de manière holistique le capital humain des
apprenant, pour répondre au besoin du pays en matière
d'agriculture durable, de sécurité alimentaire et de
développement durable.
Bien que cette théorie ait pour avantage de faire
progresser la théorie de l'offre de travail en rapprochant la formation
et l'emploi par une logique de marché, elle présente
néanmoins quelques limites, notamment l'accent mis sur la
productivité individuelle et supposée mesurable. Ceci pose un
problème surtout lorsque l'on sait que le processus de production est de
type collectif dans l'ensemble. D'où la prise en compte des
théories complémentaires et alternatives à la
théorie du capital humain.
Par ailleurs, abordant dans les limites de la théorie
du capital humain, SPENCE (1973) fait l'hypothèse que l'éducation
n'est pas un moyen d'augmenter le capital humain mais un moyen de
sélection. Dans cette perspective, les individus investissent dans
l'éducation pour envoyer des signaux aux employeurs. À l'inverse
de la théorie du capital humain, la théorie du signal, qui pense
que l'éducation n'a pas d'influence sur la productivité du futur
travailleur, elle est seulement utile pour prouver la compétence du
diplômé face à un employeur. Il va loin en expliquant par
exemple qu'un employeur pour choisir le meilleur candidat ou employé,
peut se baser sur des critères tels que l'école
fréquentée par ce dernier, voir aussi la réputation de
cette école par rapport à d'autres écoles.
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