Chapitre 2 : Approche
conceptuelle
Dans ce chapitre il s'agira de définir les concepts
généraux de notre sujet :
Définir un concept n'est pas une tâche facile, il
n'y a pas de définition exhaustive pour un concept. En fonction du
contexte, de la discipline, du milieu, le concept change. Comme presque toutes
les recherches, nous n'allons pas échapper à ce rituel qui
consiste à définir des concepts. Dans la partie ci- dessous, nous
définissons le concept d'efficacité selon quelques auteurs dans
différentes disciplines.
1. Concept de l'efficacité
L'efficacité est perçue dans les sciences
économiques comme une « construction d'une économie critique
ou alternative » selon Maris (1997). Pour cet auteur, l'efficacité
est un concept indispensable pour une en économie dans la mesure
où elle permet de produire des textes, des conseils, des
théories, des expertises auprès des princes, des personnes
aisées. En un mot, l'efficacité permet de faire des gains, elle
est une stratégie utilisée pour se faire une place dans la
société, pour se faire respecter par l'autre et pour se faire
accepter par ses pairs.
En sciences sociales, plus précisément en
sociologie, l'efficacité est définie comme une « croyance en
ses propres capacités à résoudre des problèmes
spécifiques, à mener à bien une tâche et à
maîtriser son environnement » (Pourtois, 2004, p.5). On pourrait
dire que cette socialisation permet à l'individu de se faire sa place
dans son milieu. L'efficacité est perçue comme un moyen
d'inclusion ou d'exclusion sociale d'un individu dans le sens où si
l'individu n'arrive pas à montrer qu'il est capable de gérer ses
problèmes dans la société, ce dernier risque d'être
exclu par ses pairs car il risque d'être considéré comme un
être faible.
Pour Sall (1997), dans les sciences éducatives,
l'efficacité est définie comme une « l'ordre de la
visée ». Selon cet auteur (Sall, 1997), elle renvoie aux
intentions, objectifs, effets visés, les ressources mobilisées
que l'individu met en place pour atteindre ses objectifs. On pourrait dire
qu'elle amène l'individu à être assez ambitieux car, elle
permet à l'individu de se projeter dans le futur tout en mettant tout en
oeuvre pour y parvenir. C'est dans ce contexte que selon Psacharopoulos et
Woodhall (1988) le concept d'efficacité est utilisé pour
décrire les relations entre les facteurs investis (inputs) et le produit
(output) ».
De ces différentes définitions, nous constatons
que peu importe l'origine disciplinaire, l'efficacité est à la
fois un capital économique, social et politique qui permet à
l'individu d'être ambitieux, de se surpasser pour réaliser
créer son identité sociale, ses rêves par crainte
d'être rejeté par ses pairs.
L'efficacité dans notre recherche consistera à
déterminer si l'ensemble des ressources allouées à
l'enseignement agricole béninois ont un effet positif ou non sur les
résultats escomptés, par conséquent mesurer l'impact de
l'investissement dans l'éducation. Il sera alors question ici
d'évaluer l'ampleur de cet effet. Cependant, l'investissement dans
l'éducation ne peut se faire qu'en prenant en compte l'efficacité
interne et l'efficacité externe.
1.1 L'efficacité
interne
L'efficacité interne de l'éducation concerne la
relation entre résultats pédagogique obtenus et objectifs
pédagogique visés, tant au sein du système dans son
ensemble qu'au sein d'établissements d'enseignement spécifiques.
Pour évaluer l'efficacité interne, il peut être
nécessaire de comprendre le but de la formation, ses objectifs et
l'éventail de mesures qui reflètent ses divers effets ainsi que
le degré de réussite dans l'obtention de ces effets
(apprécier le rapport entre le nombre d'apprenant achevant avec
succès la formation ou produits du système et le nombre
d'inscrits en début de formation). On fait ainsi le choix de
l'estimation de l'efficacité pédagogique mesurée par des
résultats à des tests de connaissances (Eicher, 1983). Le but de
cette étude est d'évaluer comment atteindre le niveau de
résultat souhaité avec le minimum de ressources (étude
coût-efficacité). Deux méthodes sont donc
favorisées.
Dans la première, un test est élaboré
pour évaluer les compétences avant et après l'utilisation
d'un dispositif.
Dans la deuxième partie, on examine les taux de
réussite, d'échec ou d'abandon pour deux dispositifs
différents. Si les taux de réussite sont plus
élevés, l'un des dispositifs sera considéré comme
plus efficace que l'autre. Effectivement, pour évaluer
l'efficacité d'un système d'enseignement spécifique, il
est nécessaire de le comparer à des méthodes
d'enseignement de référence, afin de déterminer lequel
d'entre elles est le plus efficace, notamment en ce qui concerne
l'efficacité pédagogique" et les coûts (Orivel et Orivel,
1999).
En réalité, l'objectif de tout système
éducatif ne se limite pas à l'accès de tous les apprenants
à l'école, mais surtout à ce que tous puissent terminer le
cycle avec les connaissances et les compétences de base
nécessaires. Il est donc essentiel que l'éducation soit
quantitative, bien que cela ne soit pas suffisant. La dimension qualitative
semble également essentielle. Quand on aborde la question de la
qualité de l'école, la méthode la plus courante est de se
concentrer sur les méthodes d'organisation, les programmes, les
méthodes et les ressources utilisées (les infrastructures, la
formation des enseignants, la taille des classes et les méthodes de
groupe d'élèves, la disponibilité de matériel
pédagogique, etc.).
Dans cette perspective, une formation de qualité serait
une formation où les classesd'apprentissage ne seraient pas
surchargées, où chaque classe disposerait de ses enseignants et
où chacun disposerait de ses propres équipements.
Plusieurs facteurs sont à la base de
l'efficacité interne de l'enseignement agricole auBénin et
ceux-ci peuvent varier en fonction de différents critères. Voici
quelquesaspects à considérer pour évaluer
l'efficacité de cet enseignement :
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