La dégradation du couvert végétal
constitue un problème écologique mondial. Elle a une incidence
directe sur les moyens de subsistance des millions de personnes, surtout les
plus vulnérables habitant dans les zones arides de la planète,
où plus de 500 millions d'hectares de terres sont
dégradées (N. Ishii 2014). Au Niger, la dégradation du
couvert végétal est un facteur important contribuant à la
faible productivité agricole, l'insécurité alimentaire et
à la pauvreté. Ainsi, plus de 200.000 ha (C. Reij, et
al., 2009) des terres arables sont dégradées chaque
année du fait des variabilités climatiques ou des interventions
humaines. On attribue cela aux changements d'usage des sols, et à une
fatigue de ceux-ci, épuisés par des successions de cultures de
moins en moins suivies de phases de repos. La variation de la couverture
végétale peut être aussi expliquée par plusieurs
facteurs dont les activités anthropiques, les aléas climatiques
et environnementaux (A. Kadéba, 2019). L'explosion démographique
de ces dernières décennies entraîne tout un cortège
d'impacts sur l'environnement, dont les plus significatifs sont les pratiques
agricoles non appropriées, la surexploitation des sols et des ressources
hydriques, le surpâturage, le piétinement, les migrations des
populations vers le sud ou vers les noyaux urbains et la sédentarisation
massive des populations nomades (Y. Hountondji, et al..., 2005). Devant les
défis posés par les influences du climat et de l'activité
humaine, divers intervenants se sont engagés dans des initiatives visant
à restaurer la couverture végétale «
aménagements antiérosifs ou techniques de CES/DRS». Ces
actions ont été mises en oeuvre par des acteurs impliqués
dans la préservation de l'environnement, en réponse aux
périodes de sécheresse survenues dans la région du Sahel
nigérien en 1973 et 1984, comme indiqué par M. Bahari Ibrahim
(2021). Néanmoins, même avec les résultats positifs
découlant de la mise en oeuvre et de l'étude de ces techniques,
il demeure des aspects à améliorer en ce qui concerne l'entretien
de ces pratiques par les divers acteurs. Ceci est crucial pour atténuer
la dégradation continue du couvert végétal. En effet,
Niamey et ses environs ne font pas exception. Les écosystèmes
situés aux alentours de la ville de Niamey subissent d'énormes
mutations dans le temps et l'espace. C'est dans cette optique que s'inscrit la
présente étude dont l'intitulé est «
Dynamique du couvert végétal autour de la ville de Niamey
dans un rayon de 75km ». Il s'agit d'effectuer le diagnostic du
couvert végétal qui permettra de connaître non seulement
18
l'état du couvert végétal et son
évolution de la période de référence (1990)
à la période de surveillance (2020) mais aussi, d'évaluer
les causes et conséquences de la mutation observée au fil du
temps sur le couvert végétal. Celles-ci aidera sans doute les
décideurs à mieux élaborer des stratégies de
planification et d'adaptation à cette zone en vue de mieux orienter les
investissements structurants sur le territoire.
Pour mieux aborder cette problématique, les questions de
recherche suivantes sont posées. Question principale
Comment se traduit l'évolution du couvert
végétal autour de Niamey dans un rayon de 75 km ces
dernières décennies ?
De cette question principale découle les questions
subsidiaires suivantes :
· Quel est l'état du couvert
végétal et des usages de 1990 à 2020 autour de la ville de
Niamey (rayon de 75km) ?
· Quels sont les facteurs mis en cause dans la dynamique
du couvert végétal autour de la ville de Niamey ?
· Quelle est la particularité du couvert
végétal autour des sites aménagés ?
· Quelles sont les perspectives pour une gestion plus
durable du couvert végétal autour de la ville de Niamey ?
Hypothèse principale
Le couvert végétal autour la ville de Niamey
dans un rayon de 75 km se dégrade de plus en plus malgré les
actions de restauration entreprises.
Hypothèses subsidiaires
· Le couvert végétal se dégrade de
plus en plus autour de Niamey depuis 1990 et de grande mutation s'observe dans
l'utilisation des sols.
· Le déficit pluviométrique et
l'exploitation de la réserve forestière, accélèrent
l'évolution du couvert végétal et les usages des sols.
· Une régénération du couvert
végétal autour des sites aménagés est
observée ces dernières années.
· Les modes de gestion de préservation de la
végétation passent par l'adoption de bonnes pratiques de
conservation.
Objectif principal
19
L'objectif principal de cette étude est
d'évaluer l'évolution du couvert végétal autour de
Niamey.
Objectifs spécifiques
· Analyser l'évolution du couvert
végétal dans un rayon de 75 km Niamey ;
· Déterminer les principaux facteurs mis en cause
dans la dynamique du couvert végétal dans la zone d'étude
;
· Caractériser la spécificité du
couvert végétal sur les sites aménagés ;
· Proposer un plan de gestion durable du couvert
végétal autour de Niamey.