En s'appuyant sur des observations de terrain et
cartographiques pour analyser les indices de la végétation et de
dégradation en milieu cultivé et en zone classée
(dépourvue d'actions anthropiques), dans leur travaux M. Bahari Ibrahim
et al, (2019) montrent que l'analyse de données indique une
tendance au reverdissement dans les zones classées, avec une
augmentation d'au moins 500 % de l'indice de végétation.
Cependant, dans les zones cultivées, deux tendances se dégagent :
l'une montre un reverdissement et une réduction de la
dégradation, tandis que l'autre présente un paradoxe de
reverdissement coexistant avec l'extension des sols dégradés.
Cette dernière tendance peut s'expliquer par l'impact à long
terme des sécheresses des années 1970-1990, ainsi que par les
pratiques de gestion des ressources (I. Bouzou Moussa et al.,
2020).
Dans la période de 1989 à 2020, l'espace
occupé par la végétation ligneuse est passé de
70,11 à 24,24% et de 71,95 à 50,5% respectivement à Simiri
et à Tondikiwindi. La proportion des sols nus est passée de 1989
à 2020, respectivement de 29,8 à 75,2% à Simiri et de
27,93 à 48,47% à Tondikiwindi. L'occupation des sols par les
plans d'eau a évolué de 1989 à 2020 respectivement de 0,09
à 0,39% à Simiri et de 0,12 à 1,03% à Tondikiwindi.
Ces résultats illustrent que, les ressources ligneuses sont en
dégradation dans cette partie du Niger en depit des efforts
effectués pour lutter contre ce phenomène (O. Moussa Abdou et
al., 2022).
Par ailleurs, les agriculteurs nigériens ont
développé des stratégies d'adaptation qui ont
prouvé leur efficacité. Le couvert arboré se densifie et
s'étend grâce à l'émergence d'agrosystèmes
qui favorisent les variétés d'arbres sélectionnées
pour leur résistance à la sécheresse, leur rôle dans
la restauration de l'écosystème et leur utilité pour les
populations locales (J. Hänke et al. 2016 cité par J.
lebrun, (2022). Selon J. Mari Karimoun Ambouta et al., (1996),
certaines zones sont plus difficiles à restaurer que d'autres, notamment
les plateaux latéritiques cuirassés fréquents au Sahel car
leurs sols sont pauvres et peu perméables. Les premiers essais de
banquettes semblent commencer en 1925 en Afrique du Nord, mais c'est surtout
à partir de 1950 que des grandes surfaces sont restaurées avec un
bilan mitigé. Certaines études attestent d'une
amélioration du rendement et une baisse significative de
l'érosion (J. Delwaulle 1973), tandis que d'autres signalent que les
banquettes produisent l'exact inverse de l'effet recherché, une baisse
de la production et une augmentation de l'érosion (B. Heusch 1986). O.
Laminou Manzo et al., (2020) montre l'évolution et les raisons
de cette évolution du couvert végétal. Selon lui,
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les effets associés au caractère dominant
sableux du sol ont permis l'amélioration de l'état structural et
textural de ce dernier et l'augmentation de l'infiltration et du stockage de
l'eau qui aurait résulté au développement quantitatif et
qualitatif du couvert végétal.