2.5. Leçons tirées de la dégradation
du couvert végétal
Depuis les années 2008-2010, les ONG et les programmes
de l'État ont entrepris des actions pour inverser la tendance de
dégradation qui a prévalu de 1990 à 2010. Il est
remarquable que, à partir de 2015, nous observions un retour à
une situation de stabilité, principalement dans le secteur Sud de la
zone d'étude. En se basant sur les constats de ces réalisations,
il est possible d'affirmer que les ouvrages de récupération ont
en grande partie réussi à atteindre leurs objectifs. Une note
positive réside également dans le fait que très peu des
forêts aménagées sont soumises à des
défrichements agricoles, ce qui constitue pourtant une menace
généralisée dans les zones non contrôlées et
qui est souvent une cause majeure de déboisement.
Cependant, malgré ce bilan globalement positif de la
nouvelle politique forestière, plusieurs limites et insuffisances
demeurent évidentes. La question du suivi, en particulier en ce qui
concerne la pérennité écologique des ressources, reste un
facteur limitant dans la lutte contre la dégradation de la couverture
végétale, comme l'a souligné A. Ichaou (2004).
De plus, les ressources allouées aux activités
de lutte contre la dégradation de la couverture végétale
ne sont pas toujours entièrement utilisées à cette fin,
selon les données de la DRE de Niamey (2023). La formation des
villageois pour qu'ils s'approprient les techniques de
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récupération demeure inadéquate. Notons
également que de plus en plus, des ONG et de bureaux d'études ont
été créés dans ce domaine.
Les agents forestiers chargés d'accompagner la nouvelle
politique d'aménagement et de gestion forestière pour la
production de bois-énergie semblent manquer de motivation en raison de
salaires bas qui les exposent à des tentations de corruption. De plus,
la réduction de l'effectif de ces agents forestiers et l'insuffisance de
la logistique constituent un véritable frein dans la lutte contre la
dégradation de la couverture végétale.
Pour assurer le succès continu de ces efforts, il est
essentiel d'aborder ses limites et insuffisances, en mettant l'accent sur un
suivi régulier, une utilisation efficace des ressources, une formation
accrue des communautés locales, une diversification des acteurs du
secteur privé et une meilleure rémunération et motivation
des agents forestiers. Cette approche globale garantira une gestion plus
efficace de la couverture végétale et contribuera à la
préservation de l'environnement à long terme.
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