Facteurs favorisant l'adaptation socioprofessionnelle de nouveaux salariés de l'office congolais de contrôle de Bukavu.par Timothée Mutimanwa Kapalali Université Libre des Pays des Grands Lacs de Bukavu (ULPGL) - Licence 2018 |
1.1.5 Organisation- L'organisation est une manière dont les différents organes ou parties d'un ensemble complexe d'une société, d'un être vivant sont structurés, agencés ; -C'est aussi un groupement de personnes qui poursuivent des buts communs ;18(*) -L'organisation est un ensemble ou un groupe de personnes délibérément constitué pour oeuvrer ensemble de manière ordonnée et structurée pour la poursuite d'un ou de plusieurs buts spécifiques ;19(*) -Selon le lexique des sciences sociales, les organisations constituent des groupements humains, ordonnés rationnellement, en vue d'objectifs déterminés, caractérisés par la division du travail, du pouvoir, des responsabilités, des réseaux de communication planifiés, et un contrôle de l'ensemble, pour ne pas dévier des objectifs prévus, maintenir et améliorer l'efficacité et la survie de l'organisation.20(*) 1.1.5.1 LES ACTEURS DE L'ORGANISATIONLes acteurs constituent l'ensemble des intervenants dans la vie de l'organisation. Les agents économiques, individus et organisations dont les intérêts sont liés à une organisation ou à un projet sont regroupés sous le terme générique de parties prenantes. Les parties prenantes sont donc les acteurs qui ont des droits ou des intérêts dans un système. Pour une organisation, il s'agit des groupes ou des individus qui peuvent influer sur ou être affectés par la réalisation de l'objectif de l'organisation, une première catégorisation consiste à les classer en intervenant primaire ou secondaire. Une autre façon de catégoriser les parties prenantes au sein de l'organisation consiste à les diviser en trois groupes : a.Les parties prenantes internes : ce sont les groupes de gens qui travaillent entièrement dans les limites de l'organisation ; b.Les parties prenantes intermédiaires : Ce sont celles qui travaillent à la fois en interne et en externe de par rapport à l'organisation ; c.Les parties prenantes externes : Elles appartiennent à l'une de trois sous-catégories suivant leurs relations avec l'organisation : ü Ceux qui fournissent des intrants à l'organisation ü Ceux qui font concurrence à l'organisation ü Ceux ayant un intérêt particulier dans la façon dont l'organisation fonctionne. Une dernière catégorisation ne considère que deux groupes : Les parties prenantes internes directement impliquées dans le fonctionnement de l'organisation et les parties prenantes externes qui sans être forcément sous le contrôle de l'organisation influencent d'une façon ou d'une autre positivement ou négativement le fonctionnement de l'organisation.21(*) a. Critère juridique : on oppose entreprises publiques aux entreprises privées. Dans chaque catégorie, on peut envisager des classifications plus fines. Ainsi pour les entreprises privées, on distinguera les entreprises en fonction de leur forme (société, entreprise individuelle) et/ou en fonction de leur objet : commercial ou civil. b. Critère Economique : Il s'agit de la taille ou dimension (Chiffre d'affaire, effectif, employés, etc.) et du secteur d'activité ; c. Critère socio-économique : On distingue l'artisanat, l'exploitation précapitaliste, l'entreprise capitaliste, la coopération, l'exploitation ou entreprise post capitaliste.22(*) Les analystes des organisations ont été amenés à créer des typologies permettant de regrouper les organisations en classes. A ce jour on dispose de multiples essais typologiques, utiles, mais pas d'une forme finale et aboutie à de classement des organisations, c'est-à-dire d'une taxonomie des organisations. Les typologies les plus marquantes privilégient les relations de l'organisation avec son environnement ou bien les relations sociales internes à l'organisation. Quelques typologies croisent ces deux aspects. Les organisations modernes sont diverses. Les multiples tentatives de les catégoriser ne s'accordent pas, car elles partent d'angles de visions différentes. Aucune d'elles ne satisfait tout le monde. Il apparaît ainsi difficile d'établir une typologie inclusive de toutes les catégories. En effet, les organisations varient selon la complexité de leur mission et de leurs structures, la dimension de leurs opérations, l'initiateur, la nature de leur processus, des structures et des méthodes, le nombre des membres ainsi le rayonnement géographique, etc. On peut en toute simplicité, distinguer, par exemple : a) Typologie selon la nature des outputs de l'organisation L'approche est fonctionnaliste. La nature de toute organisation trouve son explication dans la contribution qu'elle apporte au fonctionnement de la société ; les organisations sont conçues comme des systèmes ouverts recevant des ressources et réagissant à des problèmes provenant d'autres systèmes. Cette typologie distingue quatre types d'organisation selon la fonction remplie au bénéfice de la société : 1. Organisations de maintien des modèles culturels : elles contribuent par les systèmes de valeurs à la pérennité de la société ; ce sont les organismes de formation, d'éducation, de recherche, les organisations culturelles, artistiques, religieuses... 2. Organisations d'intégration : leur fonction principale consiste à définir les obligations de loyalisme envers la collectivité et à éliminer ou réduire les sources de perturbations ; ce sont les organisations qui assurent le contrôle social : police, justice ; elles visent à travers le respect des normes, traduites en règles et lois, l'inclusion des individus dans collectivité. 3. Organisations politiques : leur fonction consiste à augmenter la capacité de la société, ou de certains membres, en assurant l'allocation des ressources ; ce sont ainsi les organisations étatiques qui permettent par exemple de doter une société d'un système de défense, de financer des services publics. 4. Organisations de production : ce sont essentiellement des entreprises qui assument une tâche de fabrication et de distribution de biens ou de services ; il s'agit du sous-système économique d'une société qui s'attache à la gestion efficace des ressources ; leur fonction d'amélioration est adaptative dans la mesure où elles doivent sans cesse s'adapter à leur environnement. b) Typologie selon la nature des bénéficiaires principaux des outputs 1. Les associations de bénéfice mutuel : les bénéficiaires principaux sont les membres de l'organisation eux-mêmes ; cette catégorie regroupe les organisations dont la propriété est bien spécifiée et qui profitent à leurs membres ; c'est le cas des clubs, des associations de bénévoles, des ordres religieux, des associations professionnelles. Le principal problème que rencontre ce type d'organisation est la pérennisation du contrôle des activités par les principaux bénéficiaires ; il arrive souvent qu'ils soient écartés du contrôle de l'organisation au bénéfice de quelques-uns seulement ; cela arrive lorsque se développe l'apathie des membres de l'organisation ou la volonté de la rendre plus efficiente. 2. Les entreprises commerciales : les bénéficiaires principaux sont leurs propriétaires qui tirent avantage du profit réalisé. Il faut néanmoins, pour que la pérennité de l'entreprise soit assurée, veiller à composer avec d'autres participants : les salariés et les clients notamment. 3. Les organisations de service : les principaux bénéficiaires sont les « clients » de l'organisation qui n'en sont ni propriétaires ni gestionnaires ; ce sont ses organisations comme les hôpitaux, les écoles et les prisons ; dans la mesure où les intérêts véritables des bénéficiaires peuvent ne pas coïncider avec leurs désirs immédiats, ou que les moyens requis pour les satisfaire peuvent s'avérer peu plaisants, les relations entre les bénéficiaires et les gestionnaires de l'organisation peuvent être conflictuelles. 4. Les organisations d'intérêt public : le principal bénéficiaire est le public en général et les avantages sont extrinsèques ; il s'agit d'organisation comme les services de lutte contre les incendies, l'armée, la police. Le problème que pose ce type d'organisation réside dans l'élaboration de mécanismes démocratiques permettant au public d'exercer une forme de contrôle sur l'activité de l'organisation. c) Typologie croisée Dans cette typologie le pouvoir est considéré de façon multidimensionnelle en considérant deux catégories de coalitions interne et externe. Les organisations sont ici vues comme des coalitions dans lesquelles les détenteurs d'influence cherchent à contrôler les décisions et les actions entreprises. L'auteur distingue deux coalitions externe et interne. 1. Lacoalitionexterne (CE) comprend les propriétaires, les associés qui traitent avec l'organisation (par exemple les clients, fournisseurs et concurrents pour une entreprise), les associations représentant les salariés, les publics c'est-à-dire les groupes représentant les intérêts généraux (pouvoirs publics, mouvements écologiques, collectivités territoriales...). Elle peut prendre trois formes dont la forme dominée, divisée et celle passive. · Dominée (contrôlée par un détenteur d'influence) ; · Divisée (les détenteurs d'influence sont rivaux) ; · Passive (le contrôle est dispersé sur un grand nombre de détenteurs d'influence). 2. La coalition interne (CI) se compose de la direction générale, des cadres hiérarchiques, des opérateurs qui prennent en charge le travail nécessaire pour mener les activités de l'organisation, les membres de la technostructure (les concepteurs et exploitants des systèmes formels de gestion), les fonctionnels qui fournissent un support indirect aux opérateurs. Elle peut prendre quatre formes, la forme personnalisée, idéologique, professionnelle et politisée. · Personnalisée (le pouvoir de la DG domine), bureaucratique (autorité maintenue par la normalisation des processus de travail), · Idéologique (le système de valeurs et de croyances cimente principalement l'organisation), · Professionnelle (le pouvoir est détenu par ceux qui ont les connaissances techniques nécessaires pour assurer le succès de l'organisation), · Politisée (le pouvoir n'est pas lié aux sources légitimes précédentes mais à la politique elle-même).23(*) * 18 Le Robert (Op. Cit), * 19A. ETZIONI, cité par M. FERDINAND, (2006, p.19), Les organisations : théorie, stratégie et leadership, 10ème Rue-Limette, MEDIASPAUL, KINSHASA * 20M. GRAWITZ, (1999, p.302), Lexique des sciences sociales, 7ème édition, Dalloz, Paris. * 21K. GASTON, (2017, p.3), Cours de consultance dans les organisations, Inédit, L1 PSO, ULPGL/BUKAVU * 22 A.C. MARTINET etA. SILEM, (2003, p.48), Lexique de gestion, 6ème édition, Paris, Dalloz. * 23J. MICHEL, (2003, p.11-16), Management des organisations : théories, concepts, cas, Dunod, Paris. |
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