4. Travaux antérieurs
L'urgence de régler les problèmes d'occupation
des sols en milieu urbain a hissé l'aménagement des villes
africaines au rang des préoccupations majeures du monde contemporain.
Pour preuve, plusieurs études récentes consacrées aux
problèmes de vie dans les villes africaines ont enrichi les
réflexions.
La nécessité de mieux gérer
l'installation des populations en milieu urbain meuble les discours des
dirigeants, des travaux universitaires et publications de tous genres. C'est
donc à juste titre que les chercheurs ont manifesté un grand
intérêt à la question.
En effet, en 1993,Tribillon dans Nouveau manuel
d'aménagement foncier a eu à faire l'observation selon
laquelle deux mutations profondes traversent le continent Africain, qu'il
s'agisse de son urbanisation accélérée ou du processus de
démocratisation et de décentralisation en matière de
gestion des affaires locales. Il nous propose de dépasser l'urbanisme
pionnier d'origine fondé sur deux principes classiques selon lesquels
« l'aménagement foncier précède le peuplement et
l'organise » et « l'aménageur public a le monopole de la
production et de la distribution du sol à bâtir ». Nous
épousons son point de vue car, nous pensons que l'urbanisation doit
précéder l'installation des populations car la terre appartient
à l'Etat qui en assure la distribution.
Mais F. Allogho-Nkoghe en 2013 dans quartiers informels et
politiques de la ville : Les logiques d'aménagement à Libreville
(Gabon) pense que « les modèles urbains africains découlent
du système colonial. Les villes des pays anglophones sont des tentatives
de reproduction du modèle anglais, tout comme les villes des pays
francophones s'inspirent du modèle français ». Nous
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observons s'agissant du dernier exemple que dans le
modèle francophone, la ville est marquée par un centre où
se concentre l'essentiel des équipements et des infrastructures, au
détriment d'une périphérie où tout service ou tout
équipement font défaut. Il ajoute en citant G. Massiah et J.-F
Tribillon qu'ils désignent en 1988 par « charte de l'urbanisme et
de la politique urbaine coloniale »
Par ailleurs, dans un document de travail, publié en
1995, «Quel cadastre pour quoi faire ?: Le cas du Gabon»,
Comby aborde le problème en nous faisant remarquer que ni les mairies,
ni l'administration de l'urbanisme ne semblent disposer de plans sur lesquels
seraient portées les réservations foncières à
opérer pour la réalisation des équipements publics futurs
et en premier lieu pour le tracé des voiries. La législation
prévoit certes la réalisation de schémas directeurs et de
plans d'occupations de sols (POS), mais il semble n'en exister aucun pour
l'instant. D'où l'occupation anarchique de l'espace par les populations.
Allogho-Nkoghe corrobore ses propos quand il écrit en 2006 dans
Politique de la ville et logiques d'acteurs. A la recherche d'alternatives
d'aménagement pour les quartiers informels de Libreville (Gabon),
cette absence de maitrise par le foncier ou par l'urbanisme est
naturellement responsable de l'anarchie qui règne dans les quartiers
d'extension (...) les édifices sont implantés sans aucun
contrôle, aucun ordre, sans laisser d'emprises pour les voiries futures
ou les autres infrastructures.
C'est ainsi que soucieux des problèmes qui minent les
villes Gabonaises, le Ministère de la Planification, de la
Programmation, du Développement et de l'Aménagement du Territoire
(MPPDAT) a rédigé la stratégie de développement
urbain (2001), par le biais du Projet d'Ajustement et de Planification des
Secteurs Urbains et des Transports (PAPSUT) en plusieurs volumes.
Dans ce document le Gabon repense la politique urbaine eut
égard aux problèmes de développement urbain auquel il est
confronté. C'est pourquoi nous pensons que le nouveau cadre global de
politique veut rompre avec le passé par le désengagement
progressif de l'État du secteur productif et l'introduction du
libéralisme qui veut se traduire dans le secteur urbain par la mise en
oeuvre d'une politique de décentralisation en vue d'insuffler une
dynamique nouvelle dans la gestion et la résolution des problèmes
des villes.
Aussi, savons-nous que le développement urbain ne peut
être durable que s'il s'appuie sur une gestion de proximité,
corollaire à la décentralisation qui offre des
opportunités auxquelles peuvent accéder de nombreux acteurs.
Toutefois, l'Etat se doit d'avoir un regard dans l'application
d'une décentralisation dans le secteur urbain par un suivi, un
contrôle et une évaluation. Disposer les moyens conséquents
à nos collectivités locales pour la mise en oeuvre d'une
décentralisation plus efficace et efficiente.
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En vue de confirmer ou d'infirmer les hypothèses sues
mentionnées plus haut, la méthodologie suivante a
été adoptée.
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