La Corée du nord et la menace nucléaire contre les états-Unis et leurs alliés de la région de l’Asie est, la Corée du sud et le Japon.par Charmante Mubali Lubula Université de Lubumbashi - Licence en Relations internationales 2014 |
1.4. La notion de l'ennemi.La notion d'ennemi se conçoit par rapport à l'éventualité d'une guerre et l'opposition des intérêts, encore que pareille opposition ne puisse être résolue par voie judiciaire ou par voie arbitrale. L'ennemi n'est ni le concurrent, ni le rival, ni l'adversaire car il tire sa signification de sa relation permanente à l'éventualité réelle, mais non inéluctable, de l'affrontement mortel. L'ennemi c'est « l'autre, l'étranger, l'antagoniste » sur le plan des intérêts ou des valeurs, sans que le conflit puisse être réglé juridiquement ou par arbitrage d'un tiers. Dans les relations internationales, l'ennemi est public, pas privé. En cela, il n'implique aucune haine personnelle, car l'ennemi est un ennemi d'une communauté, que cette communauté soit une confession, une classe, un peuple, un Etat.40(*) Dans les relations internationales, l'ennemi peut être réel, potentiel ou imaginaire, mais l'ennemi doit nécessairement exister tant son rôle est important dans la vie d'une nation. Pendant la guerre froide, l'Europe occidentale et les Etats-Unis d'Amérique n'avaient qu'un seul ennemi, précis et stable : l'Union des Républiques Socialistes et Soviétiques. Après la guerre froide, les pays de l'Europe occidentale considèrent la Russie et les pays de la Communauté des Etats indépendant comme des ennemis résiduels. Certains pays du sud, détenteurs de l'arme nucléaire sont également perçus comme « ennemis ». Pour les Etats-Unis d'Amérique, l'ennemi est parfois idéologique. : les communistes pendant la guerre froide, actuellement l'intégriste islamiste. Tous les ennemis des Etats-Unis sont définis par les mêmes caractéristiques : ils s'opposent directement ou indirectement aux intérêts américains. Pour la guerre en Irak menée par les États-Unis en mars 2003, par exemple, l'administration Bush a présenté le régime de Saddam Hussein et ses armes de destruction massive comme une menace directe à la sécurité des États-Unis dans le but de convaincre la population américaine de la nécessité de frappes militaires. 41(*) L'ennemi est également associé à un Etat. Mais la définition géographique de l'ennemi est éphémère, sa durée correspond au temps nécessaire pour établir l'influence américaine dans le pays. Après la guerre froide, les ennemis des Etats-Unis se sont diversifiés : La Chine qui est perçue comme un danger sur le plan économique, et de l'emploi avant d'être un danger militaire ; les Etats de l'axe du mal ou les Etats voyous en tant que porteurs de la menace terroriste. La Russie identifie aussi ses ennemis potentiels sur les frontières méridionales et orientales. L'Afghanistan, malgré les échanges commerciaux est sur le plan géopolitique, si non un ennemi tout au moins le principal concurrent régional. L'Iran est cet autre ennemi potentiel, susceptible de s'allier à l'Afghanistan et au Pakistan. Mais aussi la Chine qui, lorsqu'elle aura modernisé son armée et développé son potentiel nucléaire, pourrait avoir des revendications territoriales dans la région du Baïkal ou dans les provinces maritimes. Enfin, le devenir indirectement en armant massivement les républiques de la Communauté des Etats indépendants ou de la baltique en concentrant ses troupes aux frontières de la Russie. * 40 Professeur Mulamba, op cit. p 37 * 41 Chartrand, B., La construction de la menace et la sécuritisation de la Corée du Nord : effets sur la politique étrangère, Mémoire de maitrise en science politique, Université de Montréal, Montréal, 2012, p 46 |
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