La Corée du nord et la menace nucléaire contre les états-Unis et leurs alliés de la région de l’Asie est, la Corée du sud et le Japon.par Charmante Mubali Lubula Université de Lubumbashi - Licence en Relations internationales 2014 |
1.3. La stratégie de défense des Etats-Unis d'Amérique en Asie EstLa politique de défense des Etats-Unis d'Amérique s'exprime en termes de capacités de frappe, de liberté de manoeuvre et de dissuasion des États potentiellement hostiles. Depuis la fin de la Guerre froide, la notion de dissuasion nucléaire semble en perpétuelle évolution. La supériorité conventionnelle des forces soviétiques et la croissance des arsenaux nucléaires des deux superpuissances ont longtemps offert un cadre légitimant l'expression de la dissuasion - alors essentiellement conçue comme nucléaire - et justifiant la mise en oeuvre d'arsenaux volumineux et diversifiés. La disparition de la menace soviétique a permis une réduction massive du volume de ces derniers, réduction qui ne s'est pourtant accompagnée que d'une réévaluation partielle des concepts de dissuasion, de dissuasion nucléaire et de dissuasion élargie. Le conflit irakien comme les crises de proliférations nord-coréenne et iranienne, qui concrétisent l'émergence à court terme de petites puissances nucléaires, ont été l'occasion pour les États-Unis comme pour la France et le Royaume-Uni d'introduire ce type d'acteurs dans les paramètres de la dissuasion nucléaire et d'optimiser celle-ci en fonction des risques particuliers qu'ils représentent rationalité, asymétrie des enjeux, etc. 110(*) Les Etats-Unis ont toujours considéré la Corée du Nord comme imprévisible et dangereux. Le Président Obama déclare en effet : « Nous partageons la profonde inquiétude que les missiles nucléaires et balistiques de la Corée du Nord et ses provocations à répétition posent des menaces graves à la paix et à la stabilité de la péninsule coréenne et de l'Asie du Nord-Est. » À partir de 1958 dans le contexte de la guerre froide et des relations inter-Corées marqués par de multiples incidents et accrochages meurtriers, les États-Unis installent des armes dotées de têtes nucléaires en Corée du Sud et visant la Corée du Nord dont des missiles de croisière Matador, le stock ayant eu un maximum de 950 ogives. En 1994 l'administration de Bill Clinton déclare que si la Corée du Nord fabrique des armes nucléaires, elle n'exclut pas une intervention militaire. Interviewé le 3 avril 1994 par NBC-TV, le secrétaire d'État à la défense William Perry dit qu'« Il est concevable que les actions - américaines - puissent aller jusqu'à provoquer les Nord-Coréens dans le déclenchement d'une guerre et c'est un risque que nous acceptons de prendre ». Son prédécesseur Les Aspin avance que : « Notre objectif est centré sur la nécessité d'étendre notre pouvoir dans des régions vitales pour nos intérêts et de vaincre des puissances régionales potentiellement hostiles telle que la Corée du Nord et l'Irak ». En mai 1994, le sénateur républicain John McCain quant à lui, influent dans les affaires étrangères, préconise un bombardement de la centrale de Yongban en admettant que « cela pourrait libérer des radiations nucléaires ». * 110 Delory, S., « Dissuasion et défense antimissile, l'évolution de la perspective américaine », in Recherches et Documents, n°2, 2013, Paris |
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