La Corée du nord et la menace nucléaire contre les états-Unis et leurs alliés de la région de l’Asie est, la Corée du sud et le Japon.par Charmante Mubali Lubula Université de Lubumbashi - Licence en Relations internationales 2014 |
Section V. Théories géopolitiques de « heartland » et de « rimland »La notion de heartland était théorisée par le géographe britannique Helford Mackinder et celle de rimland par le politologue américain Nicholas John Spykman. Mackinder est considéré comme le fondateur de la géopolitique classique, et à l'origine d'une théorie celle du « pivot du monde ». Pour lui, celui qui contrôle la masse continentale autour du pivot géographique du monde, domine le monde. Ceci dans un contexte terre-mer. Il part du principe selon lequel il n'existe sur la planète, outre la surface immergée 71% de la surface du globe qu'il baptise «océan mondial» qu'une principale masse terrestre unie Asie-Europe-Afrique qu'il nomme ile mondiale ; cette masse a un centre, un coeur appelé le « heartland », ceci est entouré d'obstacles naturels appelés croissant intérieur, tels que le relief d'Himalaya. 82(*) Le pivot géographique du monde ou heartland désigne la partie intérieure et nord de l'Eurasie allant de la Baltique à la Sibérie et de l'Arctique à l'Asie centrale. 83(*) Il est le coeur des puissances terrestres, profitant de ces étendues désertiques pour circuler. Pour Mackinder « celui qui tient le heartland commande l'île mondiale ; celui qui tient cette île commande au reste du monde » 84(*) Nicolas John Spykman, géopolitologue britannique, développe quant à lui la théorie du rimland. Contrairement à Mackinder, le pivot géographique ne correspond pas au heartland, mais aux coastlands terres littorales, anneaux de terre. Pour lui, rimland désigne les zones côtières de l'Eurasie. Il comprend : l'Europe côtière, les déserts d'Arabie et du Moyen-Orient et l'Asie des moussons. Le rimland est la région où s'entrechoquent les conflits entre puissances terrestres et puissances maritimes. Sa situation côtière est à la fois un avantage pour les communications et une faiblesse majeure face aux invasions. 85(*) Spykman reformule la théorie de Mackinder en affirmant que « qui tient le rimland, tien l'Eurasie, qui domine l'Eurasie contrôle le destin du monde ». Pour lui tout se joue donc à la périphérie l'Europe occidental, le bassin méditerranéen, le Moyen orient et l'Asie ; un espace gigantesque qui se trouve entre le coeur et les mers riveraines réunies par Mackinder sous l'appellation de l'Océan mondial où se trouvent les principales zones de passage et aussi d'échanges économiques mondiales. Si l'on contrôle ces zones tampons on peut alors soit contenir les velléités des puissances du heartland et créer un équilibre de force dans le monde, soit enfermer le heartland et dominer le monde. 86(*) Ces théories nous permettent d'expliquer l'intérêt stratégique de la péninsule coréenne. Selon Alexis Baconnet, péninsule coréenne appartient au rimland 87(*) . Elle est un de ses territoires ouverts aux invasions et également convoitée en tant que lieu de passage du continent à l'océan et de l'océan au continent. La péninsule Coréenne constitue un pont entre deux mondes. Elle permet l'accès à l'Asie pacifique et au Japon, puissance maritime régionale, mais aussi l'accès de ce dernier au continent asiatique. Elle représente également un verrou à l'expansion russe dans le pacifique. La Russie ayant toujours été préoccupée par le contrôle de cet espace en raison de la possibilité d'y installer des ports en eaux libres. La Corée est donc un espace tampon, car « elle occupe une position triangulaire entre Chine-Russie-Japon. De son contrôle dépend l'hégémonie sur le nord-est asiatique ». 88(*) * 82 Chautard, S., op cit, p 23 * 83 Baconnet, A., « La Guerre de Corée 1950-1953, un conflit chaud dans la guerre froide »., in Revue Géostratégiques n° 17 - La Chine, septembre 2007, p176 * 84 Chautard, S., op.cit. p 24 * 85 Chautard, S., op.cit. p 24 * 86 Ibid. * 87 Baconnet, A., op. cit. p 177 * 88 Ibid. |
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