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La Corée du nord et la menace nucléaire contre les états-Unis et leurs alliés de la région de l’Asie est, la Corée du sud et le Japon.


par Charmante Mubali Lubula
Université de Lubumbashi - Licence en Relations internationales 2014
  

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3. La doctrine Sokolovski59(*)

Prônée en 1960 par Khroutchev et Malinovsky, respectivement premier secrétaire du comité central du Parti Communiste de l'Union Soviétique et ministre de la défense de l'URSS, la doctrine Sokolovski se résume ainsi : « s'il y a conflit avec l'Occident, il ne peut être que nucléaire. Pour éviter une éventuelle frappe initiale de l'ennemi, la frappe préventive de la part des Soviétiques est envisagée afin de prendre le contrôle de la nucléarisation du conflit, qui conduirait, étant donné les dommages survenus, à une victoire de l'URSS. Il faut profiter de l'effet surprise pour frapper massivement l'adversaire, aussi bien sur des cibles situées à l'arrière que sur les forces armées ennemies du théâtre d'opérations. Ensuite, les frappes nucléaires massives seront combinées aux frappes conventionnelles pour vaincre l'adversaire et pouvoir atteindre le but politique recherché. Le potentiel de destruction nucléaire, qui doit être utilisé au début de l'engagement « c'est alors que ses effets sont les plus importants n'exclut donc pas la possibilité d'un conflit prolongé auquel l'Union soviétique doit aussi se préparer. » 60(*)

4. La doctrine de dissuasion « du faible au fort »

Théorisée notamment par le Général Gallois, la doctrine de dissuasion du faible au fort repose sur l'idée que le fait de pouvoir infliger à un adversaire même beaucoup plus puissant des dommages largement supérieurs à l'avantage qu'il retirerait d'une invasion ou d'une atteinte aux intérêts vitaux est à même de le dissuader. Il s'agit donc d'infliger à l'ennemi des destructions épouvantables « visant les grandes agglomérations d'une nation adverse, où se concentre la plus grande part de la puissance démographique et économique » 61(*) . On applique ici la stratégie anti-cité. L'enjeu de cette théorie était « d'infliger à l'URSS une réduction notable, c'est-à-dire au moins 50%, de sa fonction économique » 62(*) De Gaulle traduit en termes très concrets cette théorie en disant « Dans dix ans, nous aurons de quoi tuer 80 millions de Russes. Eh bien je crois qu'on n'attaque pas volontiers des gens qui ont de quoi tuer 80 millions de Russes, même si on a soi-même de quoi tuer 800 millions de Français, à supposer qu'il y eût 800 millions de Français ».

Cette théorie française de dissuasion « du faible au fort » peut présenter aujourd'hui un intérêt pour des Etats proliférants désireux de protéger leur propre territoire national, comme à l'époque pour la France, qui a dû se procurer de l'arme nucléaire pour protéger ses intérêts vitaux afin prévenir les menaces de l'URSS.

* 59 Du nom du maréchal soviétique Vassili Sokolovski, chef d'état-major de l'armée et de la marine soviétique de 1952 à 1956, auteur du manuel de référence de l'armée soviétique intitulé « Stratégie militaire ».

* 60 Chautard, S ; op.cit, p 287.

* 61 Tertrais, B., « Dissuasion nucléaire française après la guerre froide : continuité, rupture, interrogations » in Théories et doctrine de la sécurité, Paris, page 764

* 62 Tertrais, B., art.cit page 765

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