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La Corée du nord et la menace nucléaire contre les états-Unis et leurs alliés de la région de l’Asie est, la Corée du sud et le Japon.


par Charmante Mubali Lubula
Université de Lubumbashi - Licence en Relations internationales 2014
  

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2.2. Typologie des doctrines de dissuasion

Dans le bloc américain, les doctrines les plus représentatives en matière de stratégie nucléaire sont la doctrine des représailles massives et la doctrine de la riposte graduée. Dans le bloc soviétique, nous avons la doctrine Sokolovski.

1. La doctrine des représailles massives

La doctrine des représailles massives a été défendue pendant la Guerre froide par les Etats-Unis, notamment par le secrétaire d'Etat Dulles.53(*) Son principe est qu'en cas d'attaque de l'URSS contre les Etats-Unis ou leurs alliées, les Etats-Unis riposteraient de toutes leurs forces. La seule invasion de Berlin Ouest aurait ainsi pu provoquer une attaque nucléaire contre l'URSS. L'arme nucléaire a alors clairement deux fonctions : dissuasive et destructive. En effet, la réflexion théorique et politique s'est très vite concentrée sur ce qui a été l'enjeu majeur de la guerre froide : la protection par les Etats-Unis de leurs alliés face à un adversaire soviétique géographiquement proche et militairement plus puissant qu'eux. Dès 1953, date de la formalisation de la première doctrine stratégique américaine, la préoccupation dominante fut celle de la garantie que les Etats-Unis pouvaient apporter à leurs alliés. Le coeur de l'analyse américaine était que seule la supériorité de la puissance nucléaire des Etats-Unis était susceptible de dissuader l'Union soviétique de faire usage de sa suprématie conventionnelle contre l'Europe occidentale. 54(*)

2. La doctrine de la riposte graduée.

En 1962, McNamara 55(*) développe la doctrine de la riposte graduée dans le cadre de la stratégie de défense des États-Unis. Cette doctrine signifie que la riposte doit être proportionnée à l'attaque, car les États-Unis n'ayant plus le monopole de l'arme nucléaire, ils ne peuvent intimider l'URSS par cette seule menace. En effet, l'URSS est capable de menacer les Etats-Unis jusqu'à ses frontières. En octobre 1962, un avion-espion américain prend des photos au large de Cuba. Il découvre qu'une base de missiles soviétiques est en construction à quelques miles des côtes américaines. Les missiles sont tout droit dirigés vers les Etats-Unis. On parle alors de la crise de Cuba. Aussi appelée "crise des missiles", elle a duré du 16 au 28 octobre 1962. Sans le sang froid des dirigeants des deux Grands, le monde aurait pu basculer dans une Troisième guerre mondiale. Pourtant, dès les années 1950, les dirigeants soviétiques et américains étaient conscients qu'un conflit nucléaire déboucherait nécessairement sur une destruction mutuelle assurée.

Pendant plus d'une semaine, le risque d'un conflit ouvert a cependant été réel. L'issue de cette crise a dépendu de la personnalité des différents protagonistes soviétiques, cubains et américains. Parmi eux, le Secrétaire d'Etat à la défense de John F. Kennedy, Robert MacNamara, a joué un rôle central. En refusant de mettre en oeuvre le principe des "représailles massives" élaboré par le Secrétaire d'Etat John Foster Dulles pendant le mandat du président D. Eisenhower, MacNamara a évité le pire. Pour lui, le recours à l'arme nucléaire ne devait s'imposer qu'en dernier recours.

Par conséquent, la riposte graduée signifie qu'il faut disposer de moyens pour mener des représailles douloureuses pour l'ennemi contre n'importe quelle attaque. Elle conditionne la nature des armes qui seront employées pour riposter ainsi que les cibles visées aux armes utilisées par l'agresseur et ses propres cibles - sans qu'il y ait nécessairement équivalence entre les armes -, et implique un recours progressif et adapté aux armes nucléaires.

Les Alliés européens des Etats-Unis ont commencé à douter de l'engagement nucléaire américain en Europe, en vinrent à penser, à la faveur des évolutions techniques des années 50, qu'il fallait inscrire le recours aux armes nucléaires dans un processus d'escalade progressive, graduée, permettant de marquer sa détermination sans monter immédiatement aux extrêmes. Cette approche, que l'on pourrait qualifier d'opérationnelle, de la dissuasion fut traduite dans les faits par l'abandon au sein de l'OTAN de la doctrine des représailles massives au profit de celle dite de la riposte graduée en 1967. 56(*)

Par cette théorie, les Etats-Unis sont parvenus à la conclusion que dans la mesure du possible, la stratégie militaire de base devant être employée dans le cas d'une éventuelle guerre nucléaire globale, devrait être conçue sur le modèle des options militaires plus conventionnelle considérées dans le passé. Ce qui veut dire que le principal objectif militaire en cas de guerre nucléaire résultant d'une attaque de grande envergure contre l'Alliance devrait être la destruction des forces armées de l'ennemi, et non de sa population civile. Les Etats-Unis ont ainsi abandonné la doctrine du MAD et adoptée la stratégie contre forces. 57(*) C'est-à-dire, une stratégie fondée sur les nouvelles technologies, notamment « la révolution de la précision, qui permettra de réelles frappes contre force en minimisant les dommages collatéraux, et la révolution électronique qui permettra le guidage terminal des armes, la maitrise absolue en temps réel de l'ensemble des opérations sur le champ de bataille, donc la possibilité de contrôler l'escalade ». 58(*) .

* 53 Dulles, John Foster, né le 25 février 1888 et décédé le 24 mai 1959 était un diplomate américain, qui fut le 51e Secrétaire d'État ministre des Affaires étrangères des États-Unis , du 21 janvier 1953 au 22 avril 1959, sous le président républicain Dwight D. Eisenhower.

* 54 Touraine, « Le facteur nucléaire après la guerre froide » in Politique étrangère N°2, 1992, pp. 395-405.

* 55 McNamara, Robert S., né le 9 juin 1916 à San Francisco en Californie et mort le 6 juillet 2009 à Washington District de Columbia 1, est un homme d'affaires et un homme politique américain, secrétaire à la Défense de 1961 à 1968 sous les présidences Kennedyet Johnson.

* 56 Touraine, art. cit.

* 57 Chautard, S., op.cit, p 286.

* 58 Ibid. p 286.

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