2.2 Analyses et perspectives
Au regard de la problématique développée
ci-dessus et qui ont suscité des résolutions sous
régionales, le ROPPA a produit des résultats à travers
l'analyse des performances de l'existant. En dépit des acquis, il existe
des contraintes liées aux parties prenantes de la situation.
2.2.1 Analyse des performances de l'existant
En faisant un rappel sur les travaux déjà
effectués, une étude de faisabilité d'un programme
d'opérationnalisation de la composante 1 du Fonds Régional pour
le Développement Agricole (FRDA) (courant 2018) fait remarquer
d'énormes disparités relatives au développement des
services financiers au sein de la zone ouest-africaine. En constatant les
avancées, le taux de bancarisation élargi (banques, postes,
Systèmes de Financement Décentralisés (SFD), pour la
population adulte de plus de 15 ans), le Togo, le Bénin, le
Sénégal et le Burkina Faso se situent au-dessus de la moyenne de
35% de la sous-région, avec respectivement 71%, 63%, 46% et 40%. Le
Niger et la Guinée-Bissau sont les pays où les taux d'utilisation
des services de monnaie électronique (comptes actifs, population adulte
de plus de 15 ans) sont considérés comme les plus faibles de la
zone (3% chacun).
32
La Côte d'Ivoire, le Mali et le Sénégal au
contraire présentent les plus forts taux avec respectivement 33%, 31% et
26%. Le Togo, le Bénin et le Burkina Faso se positionnent en dessous de
la moyenne régionale (19%). Bien que de nombreux efforts soient
observés, il reste encore beaucoup à faire pour une bancarisation
conséquente ayant la mesure d'absorber l'offre de financement disponible
dans la région. L'accès physique aux banques et aux Institutions
de Micro Finances (IMF) est le plus souvent compris entre 5 et 6 points de
service pour 100 000 habitants, sauf au Bénin où le nombre de
points de services/100 000 habitants est supérieur (9 points) et en
Guinée-Bissau et au Niger (3 et 1,5 points de service pour 100 000
habitants).
En ce qui concerne le total des engagements (banques et IMF),
la Côte d'Ivoire concentre 30% du total de la zone, suivie du
Sénégal, à 21%, le Burkina Faso et le Mali qui
représentent chacun 13%. Les autres pays ont un total des engagements
plus faible (<10%).
Parlant du domaine de la micro-finance, le
Sénégal, avec 284 institutions dont 41 SFD, est le pays de la
région qui concentre le plus d'IMF, avec le montant d'encours de
crédit le plus élevé de la région (307 milliards de
FCFA, soit 29% des engagements totaux). Le Togo et le Mali forment le groupe de
pays où le secteur de la micro-finance est le mieux
développé après le Sénégal. Le Niger et la
Guinée-Bissau sont les pays comprenant le moins d'IMF et où les
engagements des institutions sont les plus faibles de la zone. Le taux de
pénétration de la micro-finance est le plus élevé
au Togo (46%), au Bénin (36%) et au Sénégal (33%). C'est
dans ces mêmes pays qu'on retrouve le plus de points de vente pour 100
000 habitants avec respectivement : 9,9 ; 7,1 et 5,5.
Dans cette zone ouest-africaine, l'agriculture reste
sous-financée par rapport à sa contribution à la richesse
nationale (les banques n'affectent que de modiques pourcentages de leur
portefeuille crédit (<1%) en Guinée-Bissau et au Niger et
entre 3,5 et 6% pour le Mali, la Côte d'Ivoire, le Bénin et le
Burkina Faso). Les chiffres sur les engagements des SFD dans le secteur
agricole sont indisponibles.
|