IV. 1.2.3 Le sexe de l'enfant
Concernant le sexe de l'enfant, il a été
renseigné que les enfants du sexe masculin (garçons) constitue un
facteur de risque de la malnutrition, OR : 1,59 [1,40-1,81] et p < 0,000. Ce
résultat s'expliquerait par le fait que les femmes ont plus de soins aux
filles qu'aux garçons. Alors que les garçons résistent
moins à l'infection par rapport aux filles.
Ce résultat a été confirmé en
Centre-Afrique par Emmanuel Litte-Ngounde (2004) dans son étude sur
l'Impact du niveau d'instruction de la femme sur l'état nutritionnel des
enfants de moins de trois ans en Centre-Afrique, ses résultats selon le
milieu de résidence a montré que le sexe de l'enfant influence
l'état nutritionnel des enfants surtout en milieu rural, les enfants du
sexe féminin courent 30% moins de risque de souffrir de la malnutrition
que les enfants du sexe masculin. Le taux élevé de la
malnutrition chez les garçons pourrait s'expliquer par leur faible
résistance à la maladie, aussi par le fait qu'en milieu rural les
femmes ont de préférence pour le sexe féminin. Et surtout
dans cette étude, la majorité des enquêtés sont du
milieu rural.
Par contre dans une autre étude réalisée
par JP.Tshiabela Nyime (2010) il a été indiqué que sur
13,3% d'enfants souffrant de la malnutrition
protéino-énergétique 14,5% sont du sexe féminin et
11,9% sont du sexe masculin. Aucune différence significative n'a
été observée entre le sexe masculin et féminin par
rapport à l'état nutritionnel de l'enfant. Cette
différence avec nos résultats s'expliquerait par les
différents niveaux de vie d'un pays à l'autre.
La Banque Mondiale (2012), a mis en évidence le
rôle du sexe sur l'état nutritionnel des enfants de moins de cinq
ans, selon les mesures régionales ou par catégorie de revenu, les
filles
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présentent une prévalence inférieure
à celle des garçons, ou du moins égale. Ainsi, hormis en
Asie du sud, où les filles sont logées à la même
enseigne que les garçons, au niveau régional ces dix
dernières années, les filles ont conservé leur avantage
par rapport aux garçons en termes de malnutrition. Cette tendance se
confirme à l'échelon national, où les données font
apparaitre un niveau de prévalence de la malnutrition moindre chez les
filles avec une amélioration continue au fil du temps. Toutefois, les
filles ne sont pas partout avantagées de la même manière :
dans beaucoup de pays à faible revenu ou dans les zones pauvres de pays
développés, la situation générale des filles ne
s'est guère améliorée.
Pour Bakenda (2004) cité par E. Litte-Ngounde (op.
cit.) pour le sexe de l'enfant, on a constaté que sur le plan biologique
les filles résistent beaucoup plus aux maladies que les garçons.
Compte tenu de leur fragilité, les garçons sont souvent
exposés à être frappés de malnutrition comme le
témoigne le rapport de l'EDS-RCA-1995. Alors qu'E. Litte-Ngounde
lui-même a renseigné que l'inégalité des chances
entre le sexe masculin et le sexe féminin est devenu un thème
très actuel. La santé en général et la nutrition en
particulier ignorent malheureusement cette réalité en
défavorisant le sexe faible. Même si certaines parties du globe
font des efforts dans ce sens, cette aspiration se pose avec acuité dans
le tiers monde. En effet, en Afrique la préférence en
matière de sexe des enfants varie selon les sociétés. De
manière générale, là où il n'existe pas de
discrimination à l'égard des filles, la malnutrition touche de
manière identique les filles comme les garçons. Mais, dans les
sociétés où l'on accorde la préférence aux
enfants de sexe masculin, le sexe de l'enfant joue un rôle important sur
son état nutritionnel. Dans ce cas, la malnutrition serait plus
fréquente chez les filles que chez les garçons. C'est le cas dans
les pays musulmans tels que l'Afghanistan, le Bengladesh. Des études
dans certains de ces pays ont relevé un taux de malnutrition plus
élevé chez les filles que chez les garçons. Par exemple,
au Punjab rural des études ont monté que les garçons
reçoivent de la nourriture plus riche en substances nutritives que les
filles et que les mères dépensent plus dans les soins
médicaux pour les garçons que pour les filles (Das Gupa,
cité par Banza, 1993). En réalité, il n'existe pas de
discrimination entre les deux sexes, puisque la malnutrition touche presque
tous les enfants que ce soit les garçons ou les filles. Les
données sur l'état nutritionnel des enfants en Centrafrique
montrent que 25,2 % des garçons souffrent de la malnutrition contre 23 %
chez les filles. Avec ces taux on ne peut pas dire qu'en Centrafrique, les
garçons souffrent beaucoup plus de la malnutrition que les filles.
Ici la quatrième hypothèse selon laquelle les
facteurs sociodémographiques influencent la survenue de la malnutrition
est confirmée.
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