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Déterminants de la malnutrition chronique chez les enfants de moins de cinq ans en république démocratique du Congo. Modélisation d’une réponse polytomique (régression logistique multinomiale).


par Antoine DIKOKE OLEKO DJAMBA
ISTM/Kinshasa - Master en bio-statistique 2020
  

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IV. 1.2.3 Le sexe de l'enfant

Concernant le sexe de l'enfant, il a été renseigné que les enfants du sexe masculin (garçons) constitue un facteur de risque de la malnutrition, OR : 1,59 [1,40-1,81] et p < 0,000. Ce résultat s'expliquerait par le fait que les femmes ont plus de soins aux filles qu'aux garçons. Alors que les garçons résistent moins à l'infection par rapport aux filles.

Ce résultat a été confirmé en Centre-Afrique par Emmanuel Litte-Ngounde (2004) dans son étude sur l'Impact du niveau d'instruction de la femme sur l'état nutritionnel des enfants de moins de trois ans en Centre-Afrique, ses résultats selon le milieu de résidence a montré que le sexe de l'enfant influence l'état nutritionnel des enfants surtout en milieu rural, les enfants du sexe féminin courent 30% moins de risque de souffrir de la malnutrition que les enfants du sexe masculin. Le taux élevé de la malnutrition chez les garçons pourrait s'expliquer par leur faible résistance à la maladie, aussi par le fait qu'en milieu rural les femmes ont de préférence pour le sexe féminin. Et surtout dans cette étude, la majorité des enquêtés sont du milieu rural.

Par contre dans une autre étude réalisée par JP.Tshiabela Nyime (2010) il a été indiqué que sur 13,3% d'enfants souffrant de la malnutrition protéino-énergétique 14,5% sont du sexe féminin et 11,9% sont du sexe masculin. Aucune différence significative n'a été observée entre le sexe masculin et féminin par rapport à l'état nutritionnel de l'enfant. Cette différence avec nos résultats s'expliquerait par les différents niveaux de vie d'un pays à l'autre.

La Banque Mondiale (2012), a mis en évidence le rôle du sexe sur l'état nutritionnel des enfants de moins de cinq ans, selon les mesures régionales ou par catégorie de revenu, les filles

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présentent une prévalence inférieure à celle des garçons, ou du moins égale. Ainsi, hormis en Asie du sud, où les filles sont logées à la même enseigne que les garçons, au niveau régional ces dix dernières années, les filles ont conservé leur avantage par rapport aux garçons en termes de malnutrition. Cette tendance se confirme à l'échelon national, où les données font apparaitre un niveau de prévalence de la malnutrition moindre chez les filles avec une amélioration continue au fil du temps. Toutefois, les filles ne sont pas partout avantagées de la même manière : dans beaucoup de pays à faible revenu ou dans les zones pauvres de pays développés, la situation générale des filles ne s'est guère améliorée.

Pour Bakenda (2004) cité par E. Litte-Ngounde (op. cit.) pour le sexe de l'enfant, on a constaté que sur le plan biologique les filles résistent beaucoup plus aux maladies que les garçons. Compte tenu de leur fragilité, les garçons sont souvent exposés à être frappés de malnutrition comme le témoigne le rapport de l'EDS-RCA-1995. Alors qu'E. Litte-Ngounde lui-même a renseigné que l'inégalité des chances entre le sexe masculin et le sexe féminin est devenu un thème très actuel. La santé en général et la nutrition en particulier ignorent malheureusement cette réalité en défavorisant le sexe faible. Même si certaines parties du globe font des efforts dans ce sens, cette aspiration se pose avec acuité dans le tiers monde. En effet, en Afrique la préférence en matière de sexe des enfants varie selon les sociétés. De manière générale, là où il n'existe pas de discrimination à l'égard des filles, la malnutrition touche de manière identique les filles comme les garçons. Mais, dans les sociétés où l'on accorde la préférence aux enfants de sexe masculin, le sexe de l'enfant joue un rôle important sur son état nutritionnel. Dans ce cas, la malnutrition serait plus fréquente chez les filles que chez les garçons. C'est le cas dans les pays musulmans tels que l'Afghanistan, le Bengladesh. Des études dans certains de ces pays ont relevé un taux de malnutrition plus élevé chez les filles que chez les garçons. Par exemple, au Punjab rural des études ont monté que les garçons reçoivent de la nourriture plus riche en substances nutritives que les filles et que les mères dépensent plus dans les soins médicaux pour les garçons que pour les filles (Das Gupa, cité par Banza, 1993). En réalité, il n'existe pas de discrimination entre les deux sexes, puisque la malnutrition touche presque tous les enfants que ce soit les garçons ou les filles. Les données sur l'état nutritionnel des enfants en Centrafrique montrent que 25,2 % des garçons souffrent de la malnutrition contre 23 % chez les filles. Avec ces taux on ne peut pas dire qu'en Centrafrique, les garçons souffrent beaucoup plus de la malnutrition que les filles.

Ici la quatrième hypothèse selon laquelle les facteurs sociodémographiques influencent la survenue de la malnutrition est confirmée.

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