IV. 1.2.4 L'âge de l'enfant
A propos de l'âge de l'enfant, il a été
révélé que l'âge de l'enfant est associé
à la malnutrition et surtout sévère, OR : 1,59 [1,39-1,81]
et p < 0,000. Ce qui s'explique par le fait que l'enfant à
l'âge de 0 à 6 mois est nourri exclusivement au lait maternel qui
est un aliment complet pour la nutrition de l'enfant, c'est-à-dire un
aliment riche en protéine, en énergie et autres
éléments nutritifs indispensables pour la croissance et le
développement de l'enfant. Au-delà de 6 mois, le lait devient
insuffisant et nécessite l'ajout d'autres aliments pour la nourriture de
l'enfant. Et si ces aliments ne sont pas riches en éléments
nutritifs, l'enfant pourrait souffrir de la malnutrition, car les besoins
nutritionnels de l'enfant augmentent à mesure que l'enfant grandit.
Ce résultat est confirmé par plusieurs auteurs
notamment JP Tshiabela Nyime (2010), disant que parmi 20 soit 13.3% d'enfants
souffrant de la malnutrition protéino-énergétique dont 9
soit 16,0% sont dans la tranche d'âge de 0 à 11 mois. Il y a une
différence significative (p<0.05) entre l'âge par rapport
à l'état nutritionnel de l'enfant. Avant 6 mois les enfants
disposent, grâce au lait maternel, de tous les éléments
nutritifs nécessaires à leur bon développement. Mais
à partir de 6 mois, le lait devient insuffisant, l'alimentation de
sevrage est souvent peu variée et la ration des enfants perd en
qualité mais aussi en quantité par rapport à leur
âge et à leur poids. C'est ce qui explique que la malnutrition
protéino-énergétique soit très rare avant 6 mois et
très fréquente juste après.
Pour Aimée Mudekereza Musimwa (2017), nous constatons
que les enfants en bon état nutritionnel étaient plus
âgés que les malnutris. Cette médiane de 24 mois chez les
enfants malnutris se retrouve dans d'autres études menées
ailleurs par Sinnaeve et collaborateurs ; 2006; Ouattara et collaborateurs ;
2007 au Bénin. Elle s'expliquerait probablement par le fait que cette
classe d'âge correspond à la période de sevrage des enfants
et de passage à l'alimentation familiale, qui pour la plupart du temps
n'est pas réalisée dans les conditions idéales. Il
intervient le plus souvent brutalement lorsque l'enfant atteint l'âge
d'être sevré ou, au cours d'une maladie de l'enfant ou même
en raison d'une nouvelle grossesse. Ce fait rend ce camp difficile à
franchir par l'enfant entrainant ainsi la rupture de l'équilibre
nutritionnel (Arama, 2009).
Pour Barry Boubacar et al (2009), la tranche d'âge de 12
à 23 mois était la plus représentée, suivie de
celle de 24 à 59 mois. La classe la moins touchée par toutes les
formes de malnutrition est celle de 0 à 6 mois. Ce
phénomène s'expliquerait par la protection qu'offre
l'allaitement
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maternel au cours de cette tranche d'âge. Les enfants
malnutris sont légèrement plus âgés que ceux
présentés dans l'étude de Mpoy et collaborateurs, 2014
avec une médiane de 23 mois.
Quant à E. Litte-Ngounde (2004) d'ajouter, nous avons
constaté que l'âge de l'enfant influence l'état
nutritionnel des enfants et est plus déterminant que celui de la
mère. Les enfants de moins de 6 mois et les enfants de 6 à 11
mois courent moins de risque de malnutrition de (91% et 68%) inférieur
aux enfants de 12 à 23 mois. Des études montrent que, les enfants
de moins de 6 mois sont protégés par les éléments
nutritifs contenus dans le lait maternel indispensable au bon
développement et à la croissance de l'enfant. Ce lait transmet
des anticorps et limite la prévalence des maladies. Or, on constate ici,
bien que ce taux soit inférieur aux taux de malnutrition des enfants de
12 à 23 mois (...). Ce qui pourrait s'expliquer par la négligence
de leurs mères ou bien c'est parce que certaines femmes introduisent
très vite dans l'alimentation de l'enfant des aliments de
compléments souvent pauvres en vitamines. Ces pratiques ne peuvent que
continuer à amplifier le risque de la malnutrition chez les enfants de
cette tranche d'âge.
Pour Ouépaké Aouehougon (op. cit.), dans son
étude citée ci-haut, il a montré que la malnutrition est
très rare avant 6 mois. C'est à partir de 6 mois que les
problèmes nutritionnels commencent. Ces résultats indiquent que
c'est la tranche d'âge de 6 à 59 mois qui est associée
à la malnutrition protéino-énergétique
(p<0,000).
Les résultats de l'EDS-BF-III (INSD et ORC, 2004) sont
semblables aux nôtres, car la description suivante du lien entre
l'âge et la malnutrition protéino-énergétique :
« selon l'âge, on observe des variations importantes de la
prévalence de la malnutrition chronique, qu'elle soit
modérée ou sévère. La proportion d'enfants accusant
un retard de croissance augmente très régulièrement et
très rapidement avec l'âge : de 7% à moins de 6 mois, la
prévalence de la malnutrition chronique double pour atteindre plus de
40% à partir d'un an.
Dans un rapport d'une enquête nutritionnelle
réalisée en République Démocratique du Congo en
décembre 2005, Action Contre la Faim (ACF) (Action Contre la Faim, 2005)
a fait le même constat en ces termes : « En ce qui concerne les
enfants de moins de 6 mois la malnutrition globale est marginale et la
malnutrition sévère est absente. » Avant 6 mois les enfants
disposent, grâce au lait maternel, de tous les éléments
nutritifs nécessaires à leur bon développement. Mais
à partir de cet âge le lait devient insuffisant, l'alimentation de
sevrage est souvent peu variée et la ration des enfants perd en
qualité mais aussi en quantité par rapport à leur
âge et à leur poids.
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C'est cela qui explique que la malnutrition
protéino-énergétique soit très rare avant 6 mois et
très fréquente juste après.
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