II.3.4 Contexte politique
Depuis l'accession du pays à l'indépendance en
1960, la République Démocratique du Congo a connu une situation
politique caractérisée par une grande instabilité.
La première, entre 1960 et 1965, a été
marquée par une lutte acharnée entre partis politiques
constitués sur des bases tribales ou régionales. Cette lutte pour
la conquête du pouvoir a entraîné, durant toute la
Première République, des rébellions et des
sécessions qui ont coûté la vie à près de
deux millions de Congolais. Elle s'est terminée par un coup
d'état militaire, le 24 novembre 1965.
La deuxième période, entre 1965 et 1997
(Deuxième République) a été
caractérisée par un régime totalitaire. C'est vers la fin
de cette période (1991) qu'ont été organisés les
travaux de la Conférence Nationale Souveraine qui ont lancé le
processus démocratique dont le blocage a plongé le pays dans un
grand désordre politique et social. Cette période s'est
terminée par l'installation au pouvoir de l'Alliance des Forces
Démocratiques pour la Libération du Congo (AFDL), après la
guerre dite de « libération » (1996-1997).
La troisième période, entre 1997 et 2006, a
été caractérisée par une longue période de
transition, à la recherche d'un ordre politique nouveau. Cette
période a été marquée par la guerre dite d'«
agression » (1998-2001), menée contre le pouvoir de l'AFDL par des
forces rebelles appuyées par des forces étrangères.
Les deux guerres ont eu pour conséquences une
insécurité généralisée, de nombreux
déplacements de population, d'importantes pertes en vies humaines et en
matériel et une tentative de partition du pays. Cette période a
également été marquée par la conclusion, en
décembre 2002, de l'Accord de paix et de réconciliation nationale
(Accord de Sun City) qui a abouti à la mise en place des institutions de
transition, à l'adoption de la nouvelle Constitution (décembre
2005) et à l'organisation des élections présidentielles et
législatives (deuxième semestre 2006).
La quatrième période, allant de 2007 à
2010, s'est caractérisée par la mise en place des institutions de
la Troisième République. Durant cette période, des efforts
ont été entrepris pour unifier le pays et ramener la paix sur
toute l'étendue du territoire national de la RDC. Avec les accords de
paix de Goma (mars 2009), une relative stabilité de la situation
sécuritaire a été
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observée, mais il existait encore çà et
là des zones d'insécurité, notamment dans les provinces du
Nord-Kivu et du Sud-Kivu.
La période récente, allant de 2011 à nos
jours, a été principalement marquée par les secondes
élections présidentielles et législatives de novembre 2011
ainsi que la reprise des conflits armés à l'est du pays en 2012.
Les élections provinciales et sénatoriales n'ayant pas
été organisées, le Sénat et les
Assemblées
Provinciales, mis en place en 2007, continuent de fonctionner.
Avec l'apparition, en mars 2012, d'un nouveau groupe de rebelles,
dénommé « Mouvement du 23 Mars ou M23 », la situation
sécuritaire s'est de nouveau dégradée dans la partie est
du pays. On a également observé quelques incursions
isolées d'autres groupes armés dans les provinces Orientale, du
Sud-Kivu et du Nord-Kivu ainsi que dans la province du Katanga. Pour mettre fin
à cette insécurité, plusieurs initiatives de pacification,
dont les accords d'Addis Abeba (24 février 2013) ont été
prises aussi bien au niveau national, régional, qu'international. En
2013, la victoire des Forces Armées Congolaises sur le M23 a mis fin
à la guerre à l'est du pays et a débouché sur
l'organisation des concertations nationales (septembre-octobre 2013) avec,
entre autres, comme objectif, le renforcement de la cohésion
nationale.
Après plusieurs reports des élections
présidentielles, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, fils de
l'opposant historique de la RDC, Etienne Tshisekedi, a remporté le
scrutin de décembre 2018, succédant à Joseph Kabila qui
dirigeait le pays depuis 18 ans (Banque Mondiale, 2020).
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