II.3.2 Organisation administrative
La République Démocratique du Congo est un
état unitaire fortement décentralisé qui était
subdivisé en 11 provinces, y compris la Ville province de
Kinshasa, la capitale, qui a rang de province. À leur tour, les
provinces sont subdivisées en villes et en districts,
à l'exception des provinces du Maniema, du Nord-Kivu et du Sud-Kivu qui
étaient des anciens districts érigés en provinces et qui,
elles, étaient subdivisées directement en territoires. Au total,
la RDC comptait 21 villes statutaires. Il s'agit de tous les chefs-lieux de
provinces qui le sont de droit, et des agglomérations suivantes : Boma,
Kikwit, Gbadolite, Zongo, Beni, Butembo, Likasi, Kolwezi, Mwene-Ditu et
Tshikapa. Les villes ont le rang de district et sont subdivisées en
communes. Il y a 97 Communes au total. Les districts, au nombre de 25,
sont subdivisés en territoires. Il y a, dans l'ensemble, 145
territoires dont deux sont annexés respectivement à la ville de
Kolwezi et à la ville de Boma.
Les territoires sont subdivisés en secteurs ou
en chefferies et en cités. On dénombre 473
secteurs et 261 chefferies. Ce sont des entités
décentralisées, dotées de personnalité juridique.
Les cités, par contre, sont de simples subdivisions administratives
gérées par un administrateur assistant ou par un chef de
cité nommé.
Les chefs-lieux de districts et de territoires sont, de droit,
des cités. Le Ministère de l'Intérieur,
Décentralisation, Sécurité et Affaires Coutumières
mentionne 98 cités dans sa nomenclature des subdivisions
administratives. Les cités, à l'instar des communes des villes,
sont subdivisées en quartiers. Les secteurs et chefferies sont
subdivisés en groupements. En 2013, 6 6713 groupements
étaient reconnus en RDC. Les groupements sont subdivisés en
villages.
La constitution de 2006, en son article 2, a prévu
l'organisation administrative du pays en 26 provinces, dont la ville de
Kinshasa. Les provinces sont subdivisées en villes et en territoires.
Les villes sont subdivisées en communes urbaines et en communes rurales
et les territoires en secteurs et chefferies.
Les communes urbaines ou rurales sont subdivisées en
quartiers. Les secteurs et les chefferies sont subdivisés à leur
tour en groupements et les groupements en villages. Une loi sur le
découpage territorial à l'intérieur des provinces a
été élaborée et promulguée.
33
II.3.3 Contexte sociodémographique et culturel
De 13,5 millions4 en 1958, la population congolaise
a augmenté rapidement, passant de 21,6 millions en 19705,
à 30,7 millions en 19846, date de l'unique Recensement
Scientifique de la Population (RSP) réalisé dans le pays. Depuis
lors, pendant près de 30 ans, les chiffres de population utilisés
proviennent des projections établies par l'Institut National de la
Statistique (INS) à partir des données de ce recensement
scientifique. Ainsi, en 2012, la population totale de la RDC est estimée
à 77,8 millions d'habitants, avec un taux de croissance moyen de 3,4 %.
Le pays reste sous-peuplé avec seulement 24 habitants au
kilomètre carré. Cependant, la Ville Province de Kinshasa se
caractérise par une très forte densité, avec 577 habitants
au kilomètre carré.
La population de la RDC se caractérise par son
extrême jeunesse. En effet, la proportion de personnes de moins de 20 ans
est estimée à 61 % de la population totale du pays dont 52 % ont
moins de 15 ans. La population d'âge économiquement actif (20-64
ans) représente 37 % de la population totale.
Du point de vue de la répartition de la population par
milieu de résidence, les résultats du Recensement Scientifique de
la Population (RSP) de 1984 indiquaient qu'environ 70 % de la population
congolaise vivaient en milieu rural contre près de 30 % en milieu
urbain. Mais avec les multiples mouvements de population occasionnés par
les conflits armés de ces dernières années, la proportion
de la population vivant en milieu urbain devrait avoir augmentée.
La RDC se caractérise par une grande diversité
culturelle et linguistique. En termes de composition ethnique, elle compte
quelques 40 ethnies et plus de 400 tribus qu'on peut catégoriser en
quatre principaux groupes ethniques, à savoir les Bantous
(majoritaires), les Nilotiques, les Soudanais et les Pygmées. Le
Français est la langue officielle en République
Démocratique du Congo. De plus, 4 langues nationales sont parlées
: le Kikongo (à l'ouest), le Lingala (à Kinshasa et au
nord-ouest), le Swahili (à l'est) et le Tshiluba (au centre sud).
La position sociale de la femme demeure préoccupante
à cause, entre autres, de pesanteurs socioculturelles qui demeurent
fortement ancrées dans les mentalités et qui relèguent la
femme au second plan (MINI Plan et Santé, 2014).
La RDC avance dans la lutte contre d'Ebola qui sévit
depuis près de deux ans dans les provinces du Nord Kivu, du Sud Kivu et
de l'Ituri et dont le bilan se chiffre à 3 453 malades et plus de 2 200
décès.
34
Le pays fait également face à
l'épidémie de COVID-19, depuis le 10 mars 2020, et est en train
de mettre en place des mesures immédiates pour contenir sa
propagation.
La RDC est classée 135 sur 157 pays en matière
de capital humain, avec un indice de capital humain de 0,37%, en dessous de la
moyenne des pays d'Afrique subsaharienne (0,40). Cela veut dire qu'un enfant
né aujourd'hui sera 37 % moins productif à l'âge adulte
qu'un enfant ayant bénéficié d'une instruction
complète et de services de santé adaptés. Les enfants
congolais restent en moyenne 9,2 ans sur les bancs de l'école et 43 %
des enfants souffrent de malnutrition.
Actuellement, 43 % des ménages ont accès
à l'eau potable (69 % en milieu urbain, 23 % en milieu rural) et
seulement 20 % ont accès à l'assainissement. Avec en moyenne 6,1
enfants par femme, le pays possède un taux de fertilité
supérieur à la moyenne d'Afrique subsaharienne (4,8). Son taux de
grossesse précoces est également élevé, avec 125,24
naissances pour 1 000 adolescentes (15 à 19 ans).
La Banque mondiale s'est réengagée en RDC en
2001, après avoir suspendu ses activités pendant près
d'une décennie, passant progressivement d'une aide d'urgence à
une stratégie de développement durable.
L'action de la Banque mondiale en RDC est
déterminée par un cadre de partenariat
réévalué et renouvelé en moyenne tous les quatre ou
cinq ans. La Banque mondiale est actuellement en train de préparer son
prochain cadre de partenariat pour la période 2020-2024 après
avoir réalisé le diagnostic de la situation économique et
sociale de la RDC. La nouvelle approche du Groupe de la Banque Mondiale
consiste à opérer de façon multisectorielle dans des zones
géographiques plus restreintes où se concentre la
pauvreté, afin de faciliter le suivi des activités des projets et
d'avoir davantage d'impact.
Ainsi, son action se déploiera dans 26 provinces, qui
représentent seulement 20 % du territoire mais abritent 50 % des
Congolais les plus pauvres. Cette sélection géographique est
basée sur une analyse des données sur la concentration de la
pauvreté, les couloirs économiques, l'accessibilité et la
fragilité. A cet effet, la Banque Mondiale a ouvert un bureau de liaison
à Goma dans la province du Nord Kivu et projette d'en ouvrir un autre
à Kananga, dans province du Kasaï Central.
Au 1ier septembre 2019, la Banque Mondiale
finançait 27 opérations nationales et 4 projets régionaux
pour un montant total de 3,9 milliards de dollars. Ces projets couvrent de
nombreux domaines clés du développement :
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Le 2 avril 2020, la Banque mondiale a débloqué
un financement d'urgence de 47 millions de dollars pour aider le pays à
faire face à la pandémie de COVID-19 (Banque Mondiale, 2020).
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